31 juillet 2006

Onirique

30 juillet 2006

Pédagogie

"En échange, Bartabas offre à chaque cavalier de vivre une aventure extraordinaire et de se découvrir des talents qu'il ne soupçonnait pas. Le génie que déploie cet écuyer exceptionnel pour laisser s'exprimer le cheval, fût-il en double mors, et lui restituer sinon la liberté, du moins son identité propre, s'applique également aux artistes qui travaillent avec lui. Chez tout cavalier, tout danseur, comme sur chacune de ses montures, Bartabas cherche inlassablement ce qui le rend unique, ce à quoi il est naturellement prédisposé, le don particulier qu'il possède et que, tel un galop arrière, Zingaro va développer, accomplir. "Ce qu'ils sont détermine ce qu'ils vont faire." Son principe n'a jamais varié, il est d'ailleurs inscrit sur toutes les tables de la loi équestre : ne pas imposer, mais proposer. Non pas "voici ce qu'il faut obtenir" mais "voici ce que vous devez ressentir". Et même "voici le plaisir que vous pouvez en tirer"."

Jérôme Garcin, Bartabas, roman.

27 juillet 2006

Orage

La Care Box n'est pas tout à fait l'ancienne Boîte à Bonheur, mais la soirée d'hier ne peut qu'y figurer : un pique-nique sur l'île Saint-Louis, le vent se lève, le ciel s 'assombrit, la Seine se creuse soudain, les djembés de Paris Plage martèlent une hypothétique danse de la pluie.
Aux premières gouttes nous étions en voiture, pour un Paris by night inédit - pavés des Champs-Elysées vernissés par la pluie diluvienne, éclairs sous l'arc de Triomphe, au Trocadéro, au-dessus des Invalides, de Saint-Germain, de Montparnasse - le premier album de Camille à fond dans les baffles "Paris, tu paries, Paris, que je te quitte que je change de cap, de capitale Paris, tu paries, Paris, que je te quitte je te plaque sur tes trottoirs sales..."

25 juillet 2006

Toucher l'instant

Un clin d'oeil à Grand Corps Malade, pépite découverte ces derniers mois.
"C'est tout sauf une légende, on espère juste toucher l'instant
Les quelques secondes du poète qui échappent à l'espace-temps
Les moment rares et irréels que la quiétude inonde
Rouda, n'oublie jamais notre parole du bout du monde
On ressent comme une coupure dans la vie, comme un rêve
On oublie les coups durs de la vie, comme une trêve
C'est un phénomène puissant, je ne te parle pas d'inspiration
Mais d'un souffle plus profond comme une seconde respiration..."
Toucher l'instant, c'est garder de ces semaines écoulées autant de trésors... Dans un hamac avec Léo, les yeux dans les étoiles, lui expliquer le principe de la Boîte à Bonheur - et dans sa boîte mettre avec lui ce premier instant. Découvrir (enfin) les Fred Vargas. Sauter en trampoline avec Elsa. Faire quelques brasses dans une somptueuse piscine, vue sur le Ventoux et les Dentelles de Montmirail. Pouvoir proposer aux enfants un baptême de parapente, une balade en poney, un tour en quad, une marche en montagne - courir après les papillons, chercher la marmotte qui met le chocolat dans le papier d'alu. Voir David rentrer la tête dans les nuages d'un vol de deux heures en parapente. Pique-niquer de charcuterie et de fromages à la Fête du Vin à Cairanne. Partir au soleil levant pour une rando à cheval, éclater de rire, le souffle coupé par un long et jubilatoire galop dans les champs. Partager un merveilleux déjeuner sur un petit pont à l'Isle-sur-Sorgue. Faire une balade nocturne en quad dans les vignes et les chemins de campagne. Traîner les enfants dans les ocres de Roussillon, ou encore voir le moulin à papier de Fontaine de Vaucluse. Avoir le temps de paresser au soleil, le temps de lire, le temps de partir en fous-rires, le temps de jouer.
Laisser derrière nous les fatigues, les absences, l'effet de saturation des derniers mois. Respirer large. Vivre au rythme du soleil, longues siestes, larges ciels. Prendre conscience du rythme fou que nous nous imposons tout au long de l'année. Prendre conscience de ce qu'il nous manque de temps, de silence et de simple contact avec la nature. Prendre conscience de ce que l'épuisement rabote la créativité, sape le sens de l'humour, amenuise la disponibilité à soi et à l'autre. Se retrouver. Nous retrouver.

07 juillet 2006

Fin d'année

Voilà - c'est le temps des petits cadeaux de fin d'année, Elsa quitte définitivement la crèche, sa pochette de dessins sous le bras, l'image avec les tortues qui la symbolisait dans la poche. Je retrouve au passage le tour de lit que je lui avais cousu quand elle y est entrée voilà deux ans et demi, son coussin, son album photo... Léo offre des roses à la maîtresse délicieusement vieille France qui lui a appris à lire, quel voyage ! Le début d'une grande aventure, dont pour ma part je ne me suis jamais lassée... Demain, nous serons sur les routes.

06 juillet 2006

Multicolore

Cette semaine, j’ai vu un homme cambodgien, dont toute la famille avait été massacrée par les Khmers rouges, malade d’un remariage qui n’avait sans doute pas d’autre raison d’être que de procurer des papiers à sa seconde femme.
Cette semaine, j’ai vu une famille congolaise, réfugiés politiques d’un pays à feu et à sang, se déchirer autour d’un enfant atteint de troubles du comportement – C.M.P.P. ou marabout – recours d’ici ou de là-bas ?
Cette semaine, j’ai vu des femmes enceintes, l’une africaine, l’autre brésilienne, une autre chinoise, une autre encore maghrébine, échanger sur ce qui leur a été transmis autour de la grossesse et de l’accouchement dans leurs cultures respectives, sur les conditions et les raisons de leur exil ou de celui de leurs parents, les raisons de leur présence ici.
Et puis cette semaine, j’ai vu les drapeaux tricolores brandis place de la Bastille, les voitures folles dans Paris, klaxons, Marseillaise à fond dans les auto-radios, et je n’ai pas pu me défendre d’un vague sentiment de malaise – joie populaire et bon enfant, ou nationalisme exacerbé – ces Français qui ont triomphé devant leur poste de télévision, qui descendent dans la rue pour un ballon de foot mais plus pour quelque cause humaine que ce soit, qui n’aiment la France black-blanc-beur que sur les pelouses des stades – quelle France célèbrent-ils, pour quels lendemains ?

02 juillet 2006

Special guest

J’écris rarement maintenant : les mots ont trouvé d’autres voies pour sortir, pour prendre forme régulièrement. J’écris maintenant pour un « usage externe » !
J’écrivais beaucoup avant : des chansons, des poèmes, des lettres d’amour, des sketchs et des petits mots de tous les jours. J’écris en ce jour dans la veine d’hier et la conscience du moment…

L’écriture pour moi est un instant d’émotion garantie : concentré sur le jeu des mots, et centré sur l’émotion, volatile. L’écriture, la « vraie », est spontanéité. Elle est plaisir du mot juste, du rythme de la phrase, des paragraphes qui passent et des idées qui naissent et qui prennent une forme, imprévisible. Elle joue autant de moi que je me joue d’elle.

L’écriture me fait dire des émotions sensibles. Les mots que j’écris, je ne pourrais les dire : j’écris pour épancher les maux. J’écris dans les instants de douleur, en somme. J’écris ce qui reste en moi de l’autre, de la relation, de la Vie. J’écris ce que je suis.

David, le 28 juin 2006

Petites notes

Après une semaine dense de formation, quelques notes échappées du classeur, parce qu'au-delà de la spécificité du thème il y a à partager là. Les petites notes en marge, ni contenu académique ni recettes de cuisine, mais ce qui vous parle, dans l'instant où c'est dit...
Faire une place : Les connaissances elles vont venir à vous, à partir du moment où vous avez une place pour elles à l'intérieur. Comme les grossesses...
Urgence : même dans très peu de temps, on peut prendre LE temps.
Une définition possible de l'amour : c'est travailler à l'existence de l'autre... et du travail thérapeutique : nous aider à développer notre potentiel à mettre des limites à notre souffrance, à ne plus être débordés par elle - même si nous la rencontrerons, encore. Et encore.
Parler le vivant.


Après une semaine dense de formation, le besoin d'une re-création. Pour danser encore mieux ensemble... c'est ici. Salsa !