29 juin 2007

Just married

"Vous ne pouvez pas progresser sur la route des autres. Avancez et tracez votre propre voie en marchant. Ne croyez pas que des chemins vous attendent et qu'il vous suffit de les emprunter. C'est impossible. Votre voie se créer sous vos pieds et elle n'a de sens que pour vous, ne l'oubliez pas. L'oiseau dans le ciel ne laisse aucune marque. Après son passage le ciel est aussi pur qu'auparavant. Tous les oiseaux peuvent voler, mais chacun accomplit son propre vol." Osho Rajneesh

Nous choisissons de croire que certains oiseaux peuvent voler de concert, partager les mêmes branches, le même bout de ciel.


Les mariés prennent place dans les fauteuils de l'église, face à l'assemblée. Elsa : Maman, c'est le roi et la reine ?

Sur le livret de messe : Léo et Anatole apportent les alliances. Léo, tout fier : T'as vu, j'étais dans le journal !

Lulu : Je ne vais pas parler longtemps, juste vous inviter, ainsi que toutes les personnes présentes, à un court voyage… Un voyage autour de tout ce que nous avons fait, tout ce que nous faisons tout au long de nos vies, pour la première fois.

Premier cri, premiers pas, premier cartable… Premier vélo sans petites roues, premières lignes tracées d’une main malhabile, premiers amis, premiers arpèges au piano, premières vacances sans papa-maman, premiers examens, premiers stages, première voiture… premiers souliers à talons hauts, premier costume-cravate…

Premières soirées étudiantes, premiers amours, premiers baisers, premiers chagrins… premiers excès ? Non… vous étiez des gens raisonnables – du moins est-ce ce que nous allons continuer à faire croire à vos parents… Premier patient, premier boulot, premières responsabilités… ah, et aujourd’hui, première direction de chorale aussi !!!

Mais aussi, toutes ces premières fois que nous vivons sans y penser – parfois sans les voir : la première fois que vous avez goûté tel ou tel plat, la première fois que vous êtes allés dans tel ou tel endroit… toutes ces premières fois minuscules dont la tradition dit – c’est la première fois ? Fais un vœu…

Nous avons évoqué votre première rencontre ; ce que nous vous offrons aujourd’hui, pour saisir et retrouver toutes ces premières fois à venir, cet « album des premières fois ». parce qu’à deux c’est deux fois meilleur !

Le livre commmence par… une photo de ce jour, et la légende suivante – il fallait bien vous taquiner un peu : La première fois où nous nous sommes mariés !!!

Ce que nous vous souhaitons, c’est d’y inscrire beaucoup d’autres premières fois : la première fois où nous sommes partis en voyage de noces, la première fois où je t’ai dit que j’étais enceinte, la première fois où nous l’avons senti bouger, notre première maison… Toute une vie de premières fois, toutes les petites et grandes premières fois à venir. Ensemble.

28 juin 2007

Bilan de formation

Après dix-huit mois de travail – voici le bilan de formation que nous avons proposé, chanté, dansé, joué, à l’équipe de formatrices qui nous a accompagnés tout au long de cette belle aventure :

…la distance… l’écoute…

Marly : Marly c’est fini et dire que c’était la ville de nos premières amours Marly c’est fini je ne crois pas que j’y retournerais un jour

Le conseil conjugal : …chabadabada chabadabada… conseillez-moi badabada une dernière fois badabada…

L’entretien individuel : encore des mots toujours des mots les mêmes mots… rien que des mots… paroles paroles paroles…

Contraception : Le plastique c’est fantastique le caoutchouc super doux nous l’affirmons sans complexe nous sommes adeptes du latex + IVG : Non, non tu n’as pas de nom non tu n’as pas d’existence tu n’es que ce qu’on en pense…

Couple et sexualité : Déshabillez-moi… mais pas tout de suite… pas trop vite… (…) et vous : Déshabillez-vous !

Adolescence : Allô maman bobo maman comment tu m’as fait j’suis pas beau allô maman bobo c’est pas drôle d’être un ado

L’entretien de couple : Comment ne pas perdre la tête serrée par des bras audacieux car on croit toujours aux doux mots d’amour quand ils sont dits avec les yeux…

Parentalité : Prendre un enfant par la main pour lui chanter des refrains pour lui donner la confiance en son pas prendre un enfant contre soi…

Animations scolaires : Afin de nous ôter nos complexes ô gué ô gué on nous a fait des cours sur le sexe ô gué ô gué (…) Tout tout tout vous saurez tout sur le zizi !

Familles en crise : C’est à babord qu’on chante qu’on chante c’est à babord qu’on chante le plus fort…

Travailler avec les acteurs sociaux : On vous souhaite tout le bonheur du monde et que quelqu’un vous tende la main que vos chemins évitent les bombes qu’ils mènent à un tendre jardin

Interculturalité : On la trouvait plutôt jolie Lili elle arrivait de Somalie Lili dans un bateau plein d’émigrés qui venaient tous de leur plein gré vider les poubelles à Paris

Vieillissement : Les vieux ne parlent plus ou alors seulement parfois du bout des yeux même riches ils sont pauvres ils n’ont plus d’illusions et n’ont qu’un cœur pour deux

Non rien de rien non je ne regrette rien ni le bien qu’on m’a fait ni le mal tout ça m’est bien égal non rien de rien non je ne regrette rien c’est payé oublié balayé je me fous du passé !

Adieu monsieur le professeur on ne vous oubliera jamais et tout au fond de notre cœur ces mots sont inscrits à jamais adieu monsieur le professeur…

18 juin 2007

L'appel du réel

Ce qui finalement donne mouvement à notre vie, ce n'est pas un quelconque message, la découverte de significations nouvelles (de ce point de vue la vie n'a pas de sens), mais le fait d'habiter pleinement nos sens et notre chair, d' "écouter" les battements de notre être, de porter l'attention la plus vive au présent (ce cadeau ?) que nous fait la vie et que nous prenons trop négligeamment pour une banalité quotidienne. Quand nos fixations au passé sont lâchées et ne nous barrent plus l'accès au présent, quand nous sommes attentifs avec tous nos sens à notre vie immédiate sans cesse en ad-venir-devenir, la question du sens ou du non-sens ne se pose même plus, il y a adhésion à la vie et orientation par là même. C'est le goût de la vie et de la rencontre de l'autre qui devient alors le moteur.(...)

A l'inverse, l'intellectualisation est le nec plus ultra des mécanismes de défense et de fermeture. Tout mouvement de rationnalisation tend à clôturer et à supprimer en fait l'espace de conflit et de désir, c'est à dire à exclure l'affectivité et la vie.(...)

Le sujet sentant n'est pas le sujet du savoir, la conscience affective n'est pas la conscience intellectuelle et c'est pourquoi il n'y a aucune raison de caractériser l'expérience sensorielle ou l'épreuve émotionnelle comme illusoire, trompeuse, confuse et obscure. Ce n'est que dans le domaine du savoir que l'on peut parler du vrai et du faux, du confus et du clair.

Alain Amselek, L'appel du réel

16 juin 2007

De là-bas

Prends du rhum arrangé (qui dérange plus qu'il ne remet en place...). "ti ou pa ben da ta tete, pel mi" (si t'es pas bien dans ta tête, appelle moi...). J'ai vraiment confiance dans le chemin que tu prends. C'est escarpé, mais "toi petit cabri, toi passer pa' tout !" et moi ? "mi avé toi". Fort.

Funambule

D'un côté, le vide - l'abandon, l'absence, la disparition. De l'autre - le trop-plein - envahissement, dépendance, instrumentalisation. Dans le lien à l'autre, trouver l'équilibre, rester debout sur le fil.

Il y a quelques jours, une autre disait - faire un pont entre soi et l'autre - cet espace qui sépare et relie, permet que l'espace de chacun soit protégé, et aussi que la rencontre se fasse à un rythme possible, et que chacun puisse revenir chez soi - "S'il n'y a pas de pont, si l'autre saute de mon côté ou moi du sien, il n'y a plus d'espace propre - plus de place pour se rencontrer...".

13 juin 2007

Histoire d'Ogre

Ce matin il y a du soleil, et les enfants à vélo - tous les trois nous partons voir Shrek 3, fondre devant les yeux doux du Chat Peauté et rire aux facéties de l'âne.

Langage universel

Trois heures du matin, je suis réveillée par un bruit de pleurs - la maman en position veille constante que je suis dresse l'oreille - d'où cela vient-il ? Pas de derrière la cloison, les enfants dorment paisiblement, pas de la cour, sur le balcon la plainte est presque inaudible, mais de mon lit je l'entends comme si la personne sanglotait à mes côtés - une adulte qui pleure à gros sanglots d'enfant, une voix qui module une plainte universelle, où les mots ne sont pas reconnaissables mais le sens évident - un chant d'abandon, de révolte, de désespoir - on devine un interlocuteur dans les temps de silence, sans percevoir sa voix...

Peut-être encore plus parce que je ne comprends pas ce qu'elle dit, enfin tente de dire, à travers ses larmes, sa peine m'atteint directement au coeur - une émotion qui se transmet intacte, sans passer par les mots mais par ce qui en nous reconnaît ce chagrin-là, un chagrin qui appartient à l'enfance, à la fragilité - au plus humain en nous. Au plus fort de la peine, une phrase s'est détachée, elle parfaitement audible - Mais qu'est-ce que je vais faire maintenant ?

07 juin 2007

70, 80... 2007

70 : chez deux amies des enfants hier, aperçu un Télécran. Un cadre rouge. Deux boutons blancs. Et des dessins en escaliers.

80 : ...rien que pour la tête stupéfaite des enfants devant la plaque blanche qui se colore lentement, faisant apparaître visages et couleurs, ça valait le coup. D'acheter un Polaroïd.

2007 : mais un peu eighties aussi - après la pop acidulée des Scissors Sisters, ai découvert Mika. Pas fan de Grace Kelly, apparemment le hit de l'album, mais bien partie pour écouter en boucle Relax, take it easy et Lollipop. A recommander aux amateurs de Abba, Queen et des Bee Gees.

01 juin 2007

La jeune fille et la mort

Suite à un séminaire sur la mort ce week-end, des notes à la volée :

Pourquoi c’est la perspective de la mort, qui nous donnerait l’énergie de boucler certaines choses – et pas celle de la vie ??? Qu’est-ce qui m’empêche de vivre de mon vivant ??? Et le poids des mots, mots d’amour ou de haine, qui fait qu’ils ne seraient dicibles qu’à la condition de ne pas prendre le risque de leurs conséquences – mais aussi cette question – quel sens ça aurait, de régler ses comptes sans retour possible, sans échange possible ?

...nos engagements auprès de ceux qui vont mourir – est-ce qu’on fait les choses pour eux, pour nous-mêmes, pour eux en nous – pour le « Nous » d'eux… Elargir à nos engagements auprès des vivants. Ce que je fais pour l’autre – patient, ami, amant – est-ce que je le fais pour moi, pour lui, pour nous ? Quelle est la part juste, le « dosage » respectueux de soi et de l’autre ? Ne pas imposer son besoin propre – ne pas le renier non plus… le reconnaître, déjà, n’est pas toujours si simple !

...la façon dont notre rapport à la mort (et à nos premières expériences de séparation d’une façon plus large) conditionne notre façon d’être en lien...

Et ce cadeau : « Franchir une nouvelle étape vers un lien possible ».