28 mars 2009

Palais Garnier

Ca n'était pas gagné d'avance, une heure et demie de visite avec les pioupious... mais ils ont été exemplaires, et nous avons appris beaucoup ! Pourquoi il n'y avait pas d'arbres sur la pourtant hausmanienne avenue de l'Opéra (Garnier n'admettant pas que son oeuvre soit dissimulée par les feuillages), pourquoi l'escalier privé de Napoléon III n'a jamais été terminé - le changement de régime ayant eu lieu avant la livraison de sa commande - raison pour laquelle Garnier lui-même n'a pas été invité à l'inauguration de son oeuvre ! Les enfants ont été impressionnés par les ors des salons de la lune et du soleil, et par l'histoire du fantôme de l'Opéra... Et nous savons enfin pourquoi les "petits rats", l'école de danse étant située dans les derniers étages, d'où les multiples bruits de petits pas...

23 mars 2009

Ces jours-ci...

...ça fait un peu beaucoup. Secouée, la Lu. Par la question de la mort (Françoise). Par la question du couple. Par la question du désir, justement (Sans réponse). Et par celle de la vérité. Et celle de la séparation (Gens que j'aime). Derrière chaque question, trop de fils étirés, invisibles, enchevêtrés... Trop d'enfance qui affleure, le coeur gros, la gorge serrée, mais que faire d'autre qu'avancer ? Ce matin quelques mots échappés, comme une direction indiquée : elle aimait la vie... une maison toujours ouverte, où chacun pouvait trouver sa place... la générosité... Et un rayon de soleil inespéré, illuminant les vieilles pierres de la Cathédrale. Et encore ceci : There's no way to happiness. Happiness is the way.

Téléramaniaque

... ce qui m'aura valu ces dernières semaines une lecture de Jean Genet aux Buttes-Chaumont, une charmante histoire d'amour (Une nuit à New York) un après-midi au quartier latin, et un concert sur la Seine du trop rare Allain (avec deux ailes) Leprest. Sur mon chemin aussi, le manouche pas sans guitare Dutronc (fils), et un polar au nom évocateur, Passage du désir. Au hasard des lectures, mais aussi des rencontres, donc : dis-moi ce que tu aimes ?

Faites des enfants

(... qu'ils disaient). Je râle contre un(e) voisin(e), probablement manchot puisque nous entendons depuis des jours exécuté (c'est le mot) exclusivement à la main droite au piano les mélodies de I wish you a merry Christmas et Inspecteur Gadget. Parfois dès sept heures le matin. Y a des grands malades partout, râlé-je dans la salle de bains. Ben tu vois, t'es pas toute seule ! me répond mon fils.

Envie de pénis mon c.. !

Blague psy du jour : Elsa à son papa : toi t'es pas une fille t'as QUE un zizi !

21 mars 2009

Sans réponse

Et puis la vie, elle ne passe pas comme tu imagines. Elle va son chemin. Et toi le tien. Et ce n’est pas le même chemin. Alors... ce n’est pas que je voulais être heureuse, non. Je voulais... me sauver de tout ça, voilà : me sauver. Mais j’ai compris tard de quel côté il fallait aller. On croit que c’est autre chose qui sauve les gens : le devoir, l’honnêteté, être bon, être juste. Non. Ce sont les désirs qui sauvent. Ils sont la seule chose vraie. Si tu marches avec eux, tu seras sauvée. Mais je l’ai compris trop tard. Si tu laisses le temps à la vie, elle tourne d’une drôle de manière, inexorable : et tu t’aperçois que là où tu en es maintenant, tu ne peux pas désirer quelque chose sans te faire du mal. C’est là que tout se complique, il n’y a aucun moyen de s’échapper, plus tu t’agites, plus le filet s’emmêle, plus tu te rebelles et plus tu te blesses. On ne s’en sort plus. Quand il était trop tard, c’est là que j’ai commencé à désirer. De toute la force que j’avais. Je me suis fait tant de mal, tu ne peux même pas imaginer.

Alessandro Baricco

19 mars 2009

Les enfants grandissent

...et il est d'usage de dire que c'est merveilleux. Et, de fait - ça l'est. Les voir grandir, réfléchir par eux-mêmes, affirmer leur caractère et leurs priorités. Mais aussi, ça laisse un drôle de petit pincement au coeur...

Schoolbag in hand, she leaves home in the early morning
Waving goodbye with an absent-minded smile
I watch her go with a surge of that well-known sadness
And I have to sit down for a while
The feeling that I'm losing her forever
And without really entering her world
I'm glad whenever I can share her laughter
That funny little girl
Slipping through my fingers all the time
I try to capture every minute
The feeling in it
Slipping through my fingers all the time
Do I really see what's in her mind
Each time I think I'm close to knowing
She keeps on growing
Slipping through my fingers all the time
Sleep in our eyes, her and me at the breakfast table
Barely awake, I let precious time go by
Then when she's gone there's that odd melancholy feeling
And a sense of guilt I can't deny
What happened to the wonderful adventures
The places I had planned for us to go
(Slipping through my fingers all the time)
Well, some of that we did but most we didn't
And why I just don't know
Slipping through my fingers all the time
I try to capture every minute
The feeling in it
Slipping through my fingers all the time
Do I really see what's in her mind
Each time I think I'm close to knowing
She keeps on growing
Slipping through my fingers all the time
Sometimes I wish that I could freeze the picture
And save it from the funny tricks of time
Slipping through my fingers...

ABBA

17 mars 2009

Françoise

Quans j'étais adolescente, ils m'ont accueillie, adoptée sans conditions et sans contrepartie, Eric et Françoise. Une fille de plus dans une famille comme j'en rêvais alors - des parents qui s'aiment, une fille qui était, et qui est toujours, mon amie, deux garçons, une belle maison comme les enfants les dessinent, avec un jardin, une cheminée et même un chien. Tant de souvenirs dans cette maison, fous-rires, fêtes de famille, mes dix-huit ans, nuits blanches à bavarder, escalier qui craque, révisions du bac dans le jardin, fiançailles, mariages, naissances...

Mon chemin de vie, est inséparable des souvenirs de cette famille de coeur. J'ai traversé l'adolescence en prenant appui sur leur hospitalité, et sur la conviction qu'ils m'ont donnée que le couple, la famille, pouvaient exister autrement que dans les livres de contes. Existe-t-il tant de couples qui s'aiment ? Je ne sais pas - mais ces deux-là s'aimaient, j'en suis sûre.

Nous avons tous grandi - et nous avons nos propres enfants maintenant. Le lien s'est transformé, sans se rompre : je suis la marraine de leur petit-fils, nous nous sommes retrouvés lors du baptême de celui-ci en juin dernier ; et si je suis triste aujourd'hui - c'est parce qu'elle est partie.

14 mars 2009

Gens que j'aime

C'est une longue histoire, un cycle qui s'achève. Cinq années à cheminer ensemble... J'aurai beaucoup appris ici - beaucoup ri, beaucoup pleuré, beaucoup dansé, rencontré des humains bouleversants - dont certains deviendront thérapeutes, et d'autres non, et ce n'est pas si important... et je m'y suis aussi rencontrée moi-même. Au premier jour c'est le groupe, qui m'a accueillie, et donné l'envie de rester - jusqu'à intégrer la formation ; au dernier jour, ce sera encore le groupe, qui m'aura rattrapée, et accompagnée jusqu'à la dernière minute... et même un peu plus loin.

07 mars 2009

So sweet

Lulu bougonne : cinq ou six fois Jennifer Aniston dans le même ELLE, ça fait beaucoup.
Léo : Pourquoi elle est partout ?
Lulu : Parce que c'est le genre de fille qu'ils aiment bien : actrice, bronzée, ravissante...
Léo : Ah bon, ravissante ? Il jette un second coup d'oeil. Ben en tout cas, moins que toi.
Lulu : Tu le penses vraiment ou tu as quelque chose à me demander ?
Léo, espiègle : Les deux...

P'tit Gibus

Les enfants viennent de découvrir La guerre des boutons. David : Mais Elsa, ça ne se dit pas Si j'aurais su j'aurais pas v'nu ! Alors on dit comment ? Elsa - ... je boude ?!?

02 mars 2009

Politiquement incorrecte

C'est partout pareil non ? A part chez le psy... A dîner, au boulot... on ment tous. On fait tous semblant d'aller bien... J'ai encore dit une bêtise ?

Emmanuelle Seigner dans Le code a changé

OUI. Et NON. Comment dire ? Peut-être, dire ceci : que l'idée serait d'aller doucement, de tendre vers, de plus en plus d'espaces où aller bien, où pouvoir dire, quand cela va moins. Et prendre un intérieur appui sur les êtres qui sont dans ce même mouvement.

01 mars 2009

Vacances à Paris

Nous allons au Palais de la Découverte, pour assister à une séance du planétarium (que nous ne verrons pas, mais c'est une autre histoire). Dans le bus, j'entends Elsa marmonner pour elle-même : il ne faut pas parler aux planètes qu'on ne connaît pas ! Et puis, suis retombée en enfance à l'heure de l'exposé sur l'électrostatique, enfants électrisés, cage de Faraday et papas aventuriers transformés en Dark Vador au doigt-laser...

En clin d'oeil à un mot d'enfant plus ancien, je reparle des pépins qui sont aussi de petits problèmes. Elsa : et les gros, c'est des noyaux ???

Toujours dans la série "Touristes parisiens", nous emmenons les enfants au 3ème étage de la Tour Eiffel. Je montre : l'arc de Triomphe, la place de la Concorde, Notre-Dame... Elsa, espiègle : mais je vois pas la Tour Eiffel ?

Je profite d'un temps d'attente pour démêler les cheveux de la Zaza, en bataille depuis le saut du lit. Léo me demande quelque chose. - Attends, je démêle les idées de ta soeur ! lui réponds-je. Elle en a trop, d'idées, me rétorque-t-il. Et surtout des mauvaises... Tête amusée de la dame à côté.

Pêle-mêle cette semaine, une expo sur Quand je serai grand, une autre sur la publicité à la télé (pubs madeleine : le chocolat Nestlé fondant sur une poire, du Vittel du vélo, Quand je fais de la purée Mousline...), une autre sur la dame-qui-met-les coutures-à-l'envers, c'est ce qu'Elsa a retenu des créations de Sonia Rykiel - tout ça, au Musée des Arts Décoratifs. Un goûter au Starbucks, un autre chez Pierre Hermé (trop frime mais trop bon).

Une journée à Disney... ça marche, même les grands ont eu la larme à l'oeil à l'heure de la Parade. Avons découvert qu'il y avait un dragon authentiquement terrifiant sous le château de la Belle au Bois Dormant, et visité pour la première fois la cabane des Robinsons Suisses.

Une dégustation de cocktails au China Club retrouvé, intimité simple et sincère, suivi d'une chouette soirée dans un incroyable appart de colocs' au-dessus de Barbès... Avec une inconnue qui m'adopte immédiatement, parce que, dit-elle, je ressemble à une dame qui compte beaucoup pour elle, et qui me promet une vieillesse identique, magnifique et pleine d'amour... Cadeau, je prends !

Pour terminer, un très joli spectacle à la maison de la Poésie, mise en scène aérienne, comédienne à la voix profonde, enfants sous le charme, poèmes contemporains qui composent une histoire-patchwork, évocations de rêves, d'animaux, de souvenirs d'enfance...

La Trafiquante s'expose. Elle a des trucs dans des boîtes fermées. Parfois elle les ouvre devant tout le monde. Au fond il y a des mots. Courts, longs, en vers, en prose. Des animaux, des femmes en ville, des vieilles tortues, les deux chats poilus de maman. Des poèmes. Mélangées aux mots, il y a des images qui sont comme les prolongements en couleur des poèmes. Au fond des boîtes, les mots sont muets, les images immobiles. Mais La Trafiquante aime quand ça parle et quand ça bouge. Elle ouvre les boîtes, elle secoue, elle construit, elle installe, elle tend des câbles, elle parle. Chaque boîte est un monde à jouer. Les images sortent, on les entend. De boîte en boîte, cette fille - La Trafiquante - déploie son intérieur comme un beau papier peint couvert d’histoires. Des fois, elle range.