31 mars 2010

Existentiel

- Maman, pourquoi c'est toujours les méchants qui meurent ?

Tombée du ciel comme ça la question, alors que j'étais tranquillement en train de lire mon Télérama. J'adore. Ben, peut-être parce qu'on aimerait croire que ce sont toujours les bons qui triomphent, en définitive, ma chérie... on aimerait, oui.

PS : J'ai reçu une autre suggestion, depuis. A laquelle j'adhère aussi. C'est tellement plus commode, de mettre à mort - et donc radicalement à l'extérieur de nous - cette partie de nous-mêmes que nous ne voulons pas reconnaître...

29 mars 2010

Léoland

Le moment que je préfère avec Léo, c'est nos petites causeries du soir, dans son lit, sur tous les sujets possibles et imaginables. La dernière ? Sur la parole, l'intime, le droit à un jardin secret... ce qu'il choisit de nous dire ou non, ce qui m'a amenée à formuler cette définition possible de l'éducation : ce qui est important, c'est que tu ne te mettes pas en danger, ni ne mettes en danger d'autres personnes ; et notre travail de parents, c'est de t'aider à repérer cela. A partir de là, vivre c'est aussi expérimenter...

28 mars 2010

Pariscope

C'est une psy, mais aussi une femme, une mère, une fille. C'est drôle, rythmé, émouvant, féroce, souvent bien vu, à peine exagéré, parfois si proche de la vérité... C'est au théâtre, prolongations jusqu'en juin, ça s'apple Psy(causes). Et ça vaut d'être vu, qu'on soit homme ou femme, et qu'on appartienne ou non au "peuple psy".

"Nous ne serions rien si vous n'étiez là pour célébrer et faire vibrer chaque soir les émotions, les forces, les joies, les courages qui disent plus fort le chant de notre famille de coeur et d'esprit... tellement corse, tellement fraternelle, tellement universelle". Ca, c'est le flyer laissé sur chaque siège du concert de I Muvrini - et c'est aussi, très exactement, l'énergie qui vibre dans leur chant comme dans leur message, une belle cohérence qui en fait ressortir le coeur un peu plus ouvert, un peu plus riche d'humanité.

Entre autres, ils auront cité Saint-Exupéry et Terre des hommes - Mais, il n'existe point de jardiniers pour les hommes... Si, je crois que dans leur chant, existe cette énergie qui nous fait grandir.

En même temps - je songeais aux petites causeries avce le Léo, et aux échanges que nous avons déjà eu sur le choix d'un métier - voir post suivant - et je me disais, il existe tellement de façons au contraire d'être jardinier pour les humains : les éduquer, les nourrir, les soigner, les écouter, les vêtir, les protéger, les accompagner...

23 mars 2010

Zazaland

Lulu se bat contre les minuscules élastiques qui retiennent le Pet Shop prisonnier de son emballage. Elsa essaye - et y parvient : Tu vois Maman, il fallait juste s'y prendre à la douceur !

Lulu : Tu as peur des Scooby-Doo des fois ?
Elsa : Oui, il y a des épisodes qui font peur !
Lulu : Mais tu regardes quand même ?
Elsa : Oui, mais je ferme les yeux !

22 mars 2010

Instantanés

Bientôt 60 ans, une universitaire excentrique (comprendre : très malade, mais brillante) qui bataille avec les institutions pour conserver sa chambre de bonne loyer 48 qui est l'unique moyen de garder un pied dans la réalité, et d'échapper aux Centres d'Hébergement, si ce n'est à la rue.

16 ans, une petite jeune fille qui s'est courageusement sevrée toute seule de toxiques divers, et que son généraliste a mise sous anti-dépresseurs, sans indiquer la possibilité de traiter aussi le chagrin initial, et pas seulement les symptômes... Reviendra, reviendra pas ? Reviendra, j'espère.

37 ans, une israélienne sans papiers qui vient pour une contraception non hormonale, refuse toute médecine allopathique, se soigne depuis 12 ans à la médecine énergétique (laquelle ? mystère..) - il faut croire que ça marche, en tout cas, pour avoir vécu si longtemps sans souffrir de l'absence de couverture sociale.

18 ans, une autre jeune fille, enceinte, mais organisée : aujourd'hui je suis surprise, quand elles ont su repérer leur retard, anticiper le coût de l'échographie, quand elles pensent que tout n'est pas dû mais viennent pour une démarche qui devient alors une véritable collaboration, un "main dans la main", et non un assistanat systématisé.

14 ans, allergique aux psys - expériences antérieures non concluantes. En cours d'apprivoisement - une fois, deux fois... et la main passée à des tiers, pour la maman avec laquelle il vit dans un tête-à-tête bien difficile pour les deux.

13 ans, l'envie d'une maman comme les autres, la capacité à mettre des mots, à différer ses réactions, à entrer en lien - peut-être un peu trop pour sa sécurité d'ailleurs, mais nul n'est tenu à l'impossible... et l'impossible est déjà ce qu'elle vit. Rester avec une maman incapable d'être à sa place de mère, impossible ; choisir en connaissance de cause d'aller dans un foyer où il y aura des contraintes qu'elle n'a pas aujourd'hui, et peut-être aussi des confrontations délicates avec d'autres jeunes en grande souffrance, pas facile... Avec l'éducatrice, soutenir la construction de son adhésion à cette démarche.

18 mars 2010

Femme debout

Parce que je n’ai qu’une vie – il était une fois mais pas deux
Parce qu’il faut déjà pouvoir être seule pour pouvoir être à deux
Parce que j’ai laissé nombre de mes peurs derrière moi
Parce que j’ai envie de solitude, fût-elle accompagnée
Parce que je ne veux pas être dépendante de qui que ce soit
Parce que je me sens capable d’y arriver seule
et de ne le devoir qu’à moi-même
Parce que je ne veux plus (me) mentir
Parce que je me veux juste dans mes relations
Parce que j’ai envie de liberté et de vérité affective et sexuelle

Parce que je ne veux plus être la mère, ni la fille, des hommes de ma vie

Parce que je crois à la nécessité d’un temps de passage
avant tout nouveau départ
Parce que la femme en moi a envie de la rencontre
avec un homme debout, autonome, aimant et invitant
Parce que je veux transmettre à nos enfants
ce message de confiance en la vie
– qu’ils peuvent être oser eux-mêmes,
prendre des risques, et sentir battre leur coeur

Parce que je m’aime vraie
Parce que je m'aime vivante

17 mars 2010

Piqûre de rappel

- Tu es belle : quand tu doutes, parce que immédiatement derrière ton désir d’émancipation vient, presque aussi fort, le souci de ne pas blesser l’autre, ne pas l’abandonner même si ça veut dire pour toi souffrir dans ton grand écart.

- Tu es belle : quand tu sors du doute, ton enthousiasme et ta force gagnée font plaisir à voir, on est de tout cœur à tes côtés dans tes combats, on veut que tu les gagnes. Lâche pas, tu tiens le bon bout !

Oct. 2008

14 mars 2010

First Roxane's gag

Un nouveau bébé est arrivé hier soir. Elsa veut savoir :
Quel âge j'aurai quand elle aura mon âge ? 12 ans ?
Lulu : Non, plutôt 14... entre 13 et 14, en fait.
Elsa : Mais, entre 13 et 14, y a rien ???

12 mars 2010

Enfances

Parce que leur père est parti pour un atelier d'écriture, j'évoque pour les enfants le temps où j'en ai moi-même animé - notamment pour les enfants d'une petite école primaire, dans le cadre de ce qui fut mon premier poste, mi instit' spécialisée, mi "pré-psy" scolaire (je mesure aujourd'hui mon manque de moyens, d'outils et d'expérience ! mais aussi la bonne volonté, la tendresse, et ce que j'en ai appris).

Et de sortir les recueils de nos réalisations d'alors - travail sur les contes, atelier de poésie, jeux littéraires... et l'album de portraits que j'avais réalisés à cette époque. Des portraits dans lesquels je retouve l'attention portée à chacun, qui m'avait permis de saisir sur le vif un peu de l'être de chaque gamin.

Un très joli moment avec mes propres enfants, où partager à travers leur univers - celui de l'école primaire - ce qui me tient le plus à coeur encore aujourd'hui, la lecture, l'écriture, la photo, et l'accompagnement de ceux qui sont le plus en difficulté.

L'occasion peut-être pour eux, de réaliser que les adultes qui les encadrent - maîtresses, moniteurs, accompagnateurs de tous ordres - peuvent être engagés dans la relation assez pour pouvoir raconter quelque quinze ans après un peu de leur histoire, et le petit bout de chemin parcouru ensemble...

10 mars 2010

Petits moments de grâce

Quand une équipe prise entre le feu de la souffrance institutionnelle et celui de la souffrance de ses usagers se donne le droit de se remettre à penser, à faire des liens, internes et externes, à faire du lien - entre les professionnels en présence.

Quand un groupe de femmes étrangères déborde joyeusement le cadre d'une intervention de prévention pour aborder à leur façon cette bonne vieille histoire de la pomme et du serpent, et de "La faute à Eve" (dans un groupe où toutes les grandes religions étaient représentées : chrétiens, musulmans, bouddhistes, hindouistes).

Et dans le groupe suivant, quand une vieille dame musulmane et veuve, m'a dit dans un grand sourire édenté, bah, l'amour c'est plus pour moi, mais je prends le papier pour ma fille !

Quand je reçois un élève de 3ème aujourd'hui suffisamment dégagé des névroses familiales pour s'être mis en mode projet professionnel, et même pour imaginer des stratégies alternatives en cas d'échec. Ce que Berne définissait comme un gagnant : non celui qui gagne à tous les coups, mais celui qui sait ce qu'il fera s'il perd.

08 mars 2010

Journée de la femme mon c.. !

La journée de la femme c'est un bordel sans nom, coincée entre la fête des grand-mères, de ta mère, de ton père et de sa musique. Il y a même une journée pour mon cancer et une pour les arbres. Est-ce qu'on ne pourrait pas inventer une journée pour qu'on nous foute la paix ? La journée de la femme c'est une journée à la con pour les faux-culs. Moi je préfère la nuit avec mon homme!

Miss Tic

07 mars 2010

Lue

Tu es lue gardée lionne lue comme un roman noir

Sous ma loupe ma lampe et sous ma couverture

Mon héroïne mon amante du cinquième art tu es lue

Je parcours dans mon lit tes ratures

Tu es lue entièrement complètement lue

Je te dévore des yeux je me paye ta tranche

Tu te livres à mes doigts de papivore goulu

Et j’annote nos marges avec mon encre blanche

Tu es lue et je pends au cou de tous tes signes

Pourtant je ne perçois de toi que les images

Si lue, de la première à la dernière ligne

Je m’endors glissant en toi mon marque-page

Lue, lue si, tu es lue, lue de la tête aux pieds

Couchée dans ma bibliothèque pirogue

Lançant par dessus-bord tes dessous de papier

Maintenant le suspense jusqu’à notre épilogue

Lue dans les coulisses du métro lue à la lune

Des journaux militants des hebdos à parfum

T’es à poil quoi dans une main qui tient la plume

Et tu laisses après toi ton silence écrivain

Allain Leprest

Juke Box

Une après-midi seule dans la maison à ranger, repasser, nettoyer, c'est renouer avec un plaisr d'enfance et d'adolescence - des heures à écouter des chansons françaises - et à constater une fois de plus que je suis décidément... éclectique (thanks Deezer).

Le dernier Higelin, Coup de foudre : quelques perles, la chanson éponyme, J'ai jamais su, Egéries, muses et modèles...

Le coup de coeur absolu, le 2ème Chez Leprest, et notamment avec Le temps de finir la bouteille (bouleversant), Je ne te salue pas (toi qui vis dans les cieux...), La retraite (qui me donne des frissons depuis la toute première écoute) et celle qui m'a laissée bouche bée : Lue. Portée par sa voix à lui, Leprest. Textes somptueux, musiques superbes - la grande classe.

Une grande bouffée de ringardise assumée (et de souvenirs entre 8 et 14 ans) : quelques vieux Sardou, Féminin comme, Road book, et le Requin Chagrin.

Des retrouvailles avec l'excellent Boucle, de Claire Diterzi.

Et une nouvelle jolie de mon nouveau chéri - Jamait - d'ailleurs découvert grâce à Leprest et à Saint Max : La fleur de l'âge. Ne cherche pas à vouloir arrêter le temps j'aime la beauté dont il te pare et dont je suis l'amant...

06 mars 2010

Parole d'alcoolique

...et phrase du jour : "Il n'y a pas d'heure pour le(s) Graves !"

05 mars 2010

Phrase du jour

A partir d'aujourd'hui, c'est décidé, j'arrête la culpabilité. Je ne fais plus que rire.

Copyright : Nadia

04 mars 2010

Une fois mais pas deux

il était une fois
il était une fois mais pas deux

il était une fille
il était une fille mais pas deux
car c'est la première et la dernière fois
qu'on pourra te faire un cadeau comm' ça

il était une fois
il était une fois mais pas deux

c'est la dernière fois
qu'on te donne des doigts et des yeux
c'est la dernière fois
qu'on te donne des bras et des ch'veux
s'agirait d'en faire d'en faire bon usage
car c'est la dernière et pas d'rattrapage

il était une fois
il était une fois mais pas deux

rat'pas la fortune
tu ne pourras
ne pourras pas dir' qu' c'est pour des prunes
que ça ne compt' ne compte pas

rat' pas ton bonheur
tu ne pourras pas dir' qu' c'est pour du beurre
que ça ne compt' pas

il était une fois
il était une fois mais pas deux

rat' pas ta jeunesse
tu ne pourras
ne pourras pas dir'que tu en laisses
pour la prochain' fois

y 'a pas d'prochain' fois
un' fois mais pas deux
y'a pas d'prochain' fois à ce petit jeu

il était un' fois
il était un' fois mais pas deux

Brigitte Fontaine