23 août 2010

Boussole

D'une certaine manière, peut-être que c'est tant mieux. Il ne faut pas se sentir sans cesse approuvé. Sinon, on se laisse aller à une sorte de confort. Il faut coûte que coûte parvenir à ne pas s'abolir ni à être dans le ressentiment. Le sentiment de confort et la rancoeur sont les deux écueils entre lesquels j'essaie de naviguer.

Linda Lê (qui parle de l'écriture, mais...)

18 août 2010

Décollage immédiat (2)

Louons l'attachement... mais ne l'achetons pas !
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Pendant ce stage, j'ai vu ton coeur grandeur nature.

(Copyright : David)

15 août 2010

Décollage immédiat

Du nez contre la vitre, ou encore sur le guidon.

De l'autre-doudou, de l'autre-béquille, de l'autre responsable de toutes mes félicités - et de tous mes malheurs.

De l'identification à mes pensées négatives, croyances douloureuses, émotions immédiates.

Du petit vélo mental, pour revenir dans le corps et la circulation de l'énergie.

Des îles séparées, pour retrouver la terre commune.

De l'agressivité et de la jalousie, pour inventer des issues nouvelles.

Des bricolages/manipulations/fabrications, pour ressentir ce qui est dans l'instant - envie, peur, désir, tristesse, colère, tendresse, et pour l'offrir à l'instant suivant.

Des projections inévitables, pour rencontrer ma solitude, celle de l'empereur et non celle du mendiant.

Des anxiétés acquises, quant au contact des coeurs ou des sexes.

Des représentations toutes faites, pour laisser par exemple place à la révélation suivante : il est possible de faire l'amour avec l'air. Si, si.

Ou à une autre bien plus étonnante encore : là, tout de suite, maintenant, je peux être délivrée des blessures et des colères qui entravent notre relation ; à cette seconde, je peux choisir de te voir comme si c'était la première fois - et c'est, la première fois. A cette seconde au moins. Et ça change tout.

07 août 2010

Espace

...des Possibles : un espace où (se) rencontrer, inventer, jouer, se re-créer, se décentrer pour mieux se retrouver. Un lieu en liberté où la danse, l'écriture, le jeu, le bien-être, la réflexion, sont à la carte, dans un rythme et dans un temps choisis. Biodanza au jour le jour, Qi Qong, soirée - magnifique - de chants sacrés, fasciathérapie, atelier d'écriture malicieux, watsu délicieux - autant de moments remarquables, et de belles rencontres humaines.

Un atelier tonique aussi, à propos de L'art de s'occuper de ses fesses - rappel bienvenu sur la responsabilité et la finitude. Florilège (copyright : Raymond Le Golvan) :

- Etre thérapeute pour moi aujourd'hui c'est soutenir le passage de l'enfant, qui n'a que des besoins et des droits, à l'adulte, qui n'a que des devoirs (à commencer par celui de s'occuper...)
- Si je ne m'occupe pas de MES fesses, je m'oublie, je perds mon temps, et j'assassine l'autre.
- Passer du mythos : (se la) raconter, au logos : nommer (de façon engagée, sans fard, cf parole impeccable, opérante) - pour revenir, autrement, au mythos...
- Le senti... ment aussi ! (cf nuages dans le ciel chez Sudheer - ne pas s'identifier à ce qui nous traverse...)
- "Dieu est dans les détails" (Einstein). Et le Diable est dans les détails qu'on se refuse à voir ! TOUT est là...
- "Vouloir changer là où je suis bloquée" versus "simplement observer là où tu te bloques"...

Un atelier qui rappelle à la confiance et à l'humilité nécessaires, à la capacité de se rendre disponible, de ne pas attendre que tout soit donné...

Et du même coup, une clé pour lire l'impatience, l'exigence, et l'incivilité parfois, surprenantes dans cet espace de développement de l'humain en nous, des usagers du lieu : l'Espace des Possibles, c'est aussi le risque du narcissisme - "comme je m'aime dans ce sentiment que tout m'est possible" - et de la toute-puissance "tout m'est donc dû, et dans l'instant".

La communauté reste cependant l'esprit du lieu, et la diversité des multiples propositions d'atelier, la possibilité de participer à la vie de l'Espace (jardinage ou plonge, temps pour les enfants ou corvée d'épluchage), la spontanéité des contacts (à l'apéritif, avec les voisins de tente ou... dans les douches, collectives !) en font néanmoins un lieu légèrement utopique, rêve d'un monde où nous serions libres de cultiver et de partager nos talents et de serrer dans nos bras les humains croisés sur la route.

J'en suis revenue avec un projet : trouver les moyens d'y retourner en famille. Mettre de l'argent de côté. Demander au Père Noël des tentes et des sacs de couchage. Bâtir une proposition d'atelier à co-animer, ensemble. Emmener nos enfants dans ce lieu qui serait aussi un paradis pour eux - liberté dans la sécurité, et créativité en liberté.