30 septembre 2010

Je suis une crypto-réac

Parce que, j'avoue - je suis assez d'accord. Pas tout le temps. Pas à sens unique. C'est ce qui fait la différence, peut-être. Mais : féministe ET féminine. Autonome ET fleur bleue. Attentive ET sensible aux marques d'attention. So what ?

Etre un homme, c'est prendre ses responsabilités, c'est essayer de soulager de plus en plus la vie des femmes, c'est essayer d'être à l'écoute, d'avoir une main un peu plus forte que celle de la mère quand on tient un enfant pour traverser la rue. Etre un homme, c'est ne pas trouver efféminé de faire des choses galantes et de s'occuper de sa femme comme un bijou (...). Il y a une époque où on a dit aux hommes que ça ne faisait pas viril d'aider une femme à mettre son manteau, de faire le tour pour lui ouvrir la porte, de lui donner du feu et de se lever de table quand elle se lève et d'attendre de passer sa commande avant qu'elle-même ne l'ait fait. C'est faux.

Vincent Lindon

27 septembre 2010

Mémé-même-pas-peur

Celle qui se réjouit de ce qu'elle a mais ne se plaint pas de ce qu'elle n'a pas, sait rire de tout à commencer par elle-même, ne dédaigne pas l'humour absurde ou noir, est venue passer un week-end avec nous - comme une grande (quoique ne dépassant pas le mètre cinquante-trois), toute seule par le train, sans le dire à ses filles qui le lui auraient probablement déconseillé. Une grand-mère déterminée et vivante, qui n'est pas sans me rappeler celle du très joli Poetry, vu cette semaine...

Elle a monté sans sourciller les deux fois trois cents marches qui mènent tout en haut du dôme du Sacré-Coeur (bientôt 85 ans !), et s'est baladée avec nous sur les quais de Seine pour le festival Spectaculaire - balade impromptue où nous aurons croisé les girls du Moulin-Rouge, un animateur d'atelier de comedia dell'arte, une chorale, le Grandiloquent Moustache Poésie Club, et des professeurs de tango... Je ne connais pas beaucoup de gens de cet âge capables de s'adapter à l'imprévu, de patienter pendant que les petits expérimentent un logiciel de création en 3D présenté sur un stand, de déjeuner sans couverts d'une pizza en plein vent... et de se réjouir du tout !

PS : Du cours de tango, j'ai retenu ceci : l'homme dirige, avec son coeur...

Katerine

Il est partout dans les médias - en couverture des Inrocks et de Chronic'art - mais que faut-il penser de l'inclassable Katerine ? Formidable canular, blague régressive pour écoliers attardés, ou, comme le laissent entendre certains articles, oeuvre méta-philosophique qui convoquerait à la fois Debord et le zen, offrant un démontage critique sans concession de nos réflexes de consommation, de langage et de pensée ? Ni l'un ni l'autre, à mon sens, ou peut-être un peu des deux... Toujours est-il que "Philippe" est un album vraiment drôle (ce qui n'est pas si fréquent), suffisamment rythmé pour donner envie de danser dans le salon ou de siffler sous la douche, à partager avec les enfants qui se délectent des gros mots et provocations "hénaurmes" du personnage - et peut-être effectivement, bien moins bête qu'il n'en a l'air...

23 septembre 2010

Et le souffle devient signe...

Permettez-vous d'être libre dans votre vie.

E.B.

20 septembre 2010

Pas de danse

Je ne sais plus combien j'ai essayé de cours de danse. Le classique, à six ans : expérience traumatique. Le modern jazz, à l'adolescence - et puis à nouveau, jeune adulte. La salsa, en stage de week-end. Rien de très concluant - j'ai déjà du mal avec la droite et la gauche, alors, faire marcher séparément les bras, la tête et les jambes (attends, je compte !)...

Mais...

Il y a eu la liberté de danser retrouvée au Hameau, et celle de la Biodanza, qui m'a redonné le plaisir du mouvement, le simple plaisir d'habiter mon corps - et tout ce chemin d'être-devenir femme, ces dernières années.

Cette semaine, deux pas (de danse) décisifs : me suis inscrite à un cours de danse orientale. Et - même pas peur ! - David et moi avons pris notre première leçon de Tango - exercice préparatoire au stage prévu à la Toussaint. Bonheurs : apprivoiser cette danse magnifique, que j'aurais crue à priori inaccessible. Le faire ensemble. Le soir même, aller esquisser quelques pas évidemment maladroits mais ravis parmi les danseurs du quai d'Austerlitz.

17 septembre 2010

Constat

Je crois que j'aime les hommes à failles...

Matinales

Elsa a récupéré la veste matelassée-surpyjama d'une petite amie. Ce n'est pas que la saison l'exige déjà, mais elle ne la quitte plus : "Elle est où ma veste du matin et du soir ?". C'est vrai que ça vous a une toute autre allure qu'une simple "robe de chambre"...

Lorsque le réveil se met en marche, et bien que j'en change régulièrement la mélodie, le chat arrive pour me saluer. Parfois suivi d'un Léo, puis d'une Elsa. C'était le cas, ce matin - le chat allongé sur mon ventre, un enfant au creux de chaque épaule. "Maman, ton coeur ronronne !", a dit Elsa.

Elsa toujours : "Moi, c'que j'adore dans les tartines grillées, c'est le grille-pain !"

16 septembre 2010

Paillettes

Halle Freyssinet, un show de strip-tease dit burlesque - cet art féminin et féministe de l'effeuillage, érotisme créatif et bon enfant si bien illustré par les danseuses de Tournée - sensuelles, décomplexées, drôles, et profondément humaines. Le plus joli ? Une coulisse improvisée, à peine masquée par un tissu noir qui, s'il donnait aux danseuses l'illusion d'être à l'abri des regards, laissait au spectateur une vison un peu voilée, poétique, de ce vestiaire de filles - la blondeur d'une chevelure, l'éclat des strass, la blancheur d'une peau.

09 septembre 2010

De l'art...

...de s'occuper de ses fesses, suite.

Lorsque nous faisons une vraie crasse à quelqu'un, nous le ressentons dans notre corps. Lorsque nous réagissons simplement à ce qu'il attend de nous, c'est dans notre tête que cela se passe (et si cela descendait dans le corps, c'est que nous n'aurions pas su voir à quel point nous étions contaminés par ses exigences).

Votre point de repère,
c'est votre intentionautrement dit, votre coeur. Seule votre intention, votre recherche de justesse, peuvent être un guide – la façon dont l'autre reçoit, interprète votre parole ou vos actes lui appartient – vous n'en êtes en rien responsable. Soyez vigilante à l'intention - c'est la clé.

E. B.

Eloge des femmes mûres

Mes souvenirs, je l'espère, seront une lecture instructive, mais ce n'est pas pour autant que les femmes auront pour vous plus d'attirance que vous n'en n'aurez pour elles. Si, au fond de vous-même, vous les haïssez, si vous ne rêvez que de les humilier, si vous vous plaisez à leur imposer votre loi, vous aurez toute chance de recevoir la monnaie de votre pièce. Elles ne vous désireront et ne vous aimeront que dans l'exacte mesure où vous les désirez et les aimez vous-même – et louée soit leur générosité (…)

Comme nous ne nous reprochons plus de ne pas obéir à des préceptes éthiques absolus, nous nous flagellons avec les verges de la perspicacité psychologique. Nous nous comprenons trop bien pour condamner nos actes ; désormais, ce sont nos intentions que nous condamnons. Nous étant libérés d'un certain code de conduite, nous suivons un code d'intentions pour parvenir aux sentiments de honte et d'angoisse que nos aînés éprouvaient par des moyens moins élaborés. Pourtant, nous continuons à expier la création : nous nous considérons comme des ratés, plutôt que d'abjurer notre foi en une perfection possible. Nous nous accrochons à l'espoir de l'amour éternel en niant sa validité éphémère.


Stephen Vizinczey, Eloge des femmes mûres

06 septembre 2010

Premiers entretiens

"Mais je ne voudrais pas rendre responsable de ma vie quelqu'un d'autre que moi-même !?" Une éventuelle future patiente, à propos de sa crainte de s'enliser dans un discours de la plainte, ou de la stigmatisation des parents (ou de devenir dépendante de la psy ?). Pas mal, pour une débutante ? Qui fut rassurée par l'idée que la finalité de ce travail était justement de pouvoir, autant que possible, prendre la responsabilité de sa propre vie....

Et une autre, à qui je parlais de la nécessité de s'engager dans le travail thérapeutique, m'a fait une jolie réponse du berger à la bergère, en osant dire à quel point elle avait été déçue d'une confrère soudainement partie pour une mission humanitaire en Afrique. Autrement dit : m'engager, je veux bien, mais vous engagerez-vous vous même, ou serai-je encore abandonnée ? Excellente question, pas si fréquente lors d'un premier entretien...

Bien vu

Tu m'as envoyé ce message : "J'ai trouvé mon Vélib' finalement ! Ca change la vie...". J'ai entendu : "J'ai trouvé la Vie Libre finalement ! Ca change ta vie...".

Eric

05 septembre 2010

Rentrée

Suggestion de Léo : passer (au moins !) une fois par mois un moment seul avec chacun de ses parents. OK. Dont acte : première sortie, les 56 étages de Montparnasse, puis pique-nique au Luco. Et ce commentaire so sweet - sachant de surcroît qu'il était sérieusement stressé par son entrée en 6ème - Si c'était pas une si bonne journée, j'aurais eu envie de retourner au collège dès aujourd'hui. D'une pierre deux coups alors, et une fin de semaine semble-t-il réussie !

Et puis, un petit goût de vacances dans les balades à vélo et pique-niques à Vincennes puis au parc de Bercy - profiter des derniers rayons de soleil...

01 septembre 2010

Croissance

Les possibilités et les chances que nous offrent les relations humaines d'apprendre et de grandir sont illimitées. Si nous voulons pleinement saisir cette occasion, il faut tout d'abord que nous soyons prêts à abandonner nos idées traditionnelles sur la façon dont les êtres humains - en particulier mari et femme - ont à vivre et à se conduire l'un par rapport à l'autre. La seule chose qui devrait être considérée en tant que fondement de la réalisation de nos relations individuelles, c'est ce qui naît de notre vécu et de notre compréhension authentiques.

Gerd Ziegler, Tarot, miroir de tes relations