29 juin 2012

Au commencement était...

...la Boîte à Bonheur, pré-blog qui se voulait un exercice du regard, trouver dans chaque jour vécu au moins un instant, minuscule ou décisif, qui soit le sel de la vie, comme l'écrit si joliment Françoise Héritier. Partant de la lettre d'un ami qui lui parle d'une "semaine volée", elle s'interroge : "Qui vole quoi ? Vole-t-il donc un peu de répit à un monde auquel il devrait tout ou au contraire ne se laisse-t-il pas déposséder de sa vie par cet entourage dévorant, par ce travail trépidant, ces responsabilités multiples accablantes ? Nous lui volons sa vie. Il Il vole lui-même sa propre vie. J'ai alors commencé à lui répondre en ce sens : vous escamotez chaque jour ce qui fait le sel de la vie (...) et me suis interrogée sérieusement sur ce qui fait, a fait et fera, j'en suis certaine, le sel de la mienne."


Ces jours, ce qui a fait le sel de ma vie, c'est justement ce livre envoyée par une amie, cette lettre d'espoir affectueusement transmise par une autre (merveilleuse idée : je t'envoie une lettre écrite par une autre femme,  que tu ne connais pas mais qui a parcouru un chemin semblable au tien), c'est le spectacle de fin d'année en danse orientale et cette nouvelle marche franchie par la femme qui croyait ne pas savoir danser. Ce sont les Solidays, l'émotion au concert de Debout sur le Zinc et la belle énergie d'Izia, mais au-delà, le soleil descendant sur un festival incroyablement bon enfant : ni violence, ni alcool, ni dégradations, un côté peace and love, même pour les concerts plus rock. Un dimanche câlin et paresseux. La création d'une boîte e-mail pour ma Zaza qui décidément grandit, une ceinture verte pour mon Léo, à qui nous avons terminé de faire une chambre de grand, ensemble. Une jolie rencontre via Couch Surfing, d'un lumineux African Columbian Norwegian Rastaman - qui a donné aux enfants sous le charme leur première leçon de reggae, et qui m'a rappelé celle-ci, que j'ai tendance à oublier ces jours : "It's not about to think, but about to feel". Thank you Tok ;-).

21 juin 2012

Quo vadis ?

Je ne l'ai pas encore ouvert - cette année, où m'emmènera-t-elle ? 

17 juin 2012

Au choeur

Il y a peut-être cinq ou six ans, je faisais partie d'une chorale de Gospel - pour mon plus grand bonheur. Je n'en ai plus le temps pour le moment, mais j'ai eu un plaisir fou à les rejoindre le temps de deux chants pour les 20 ans de Voice of Freedom, suite  à l'invitation du chef de choeur en direction de tous les anciens. Je ne sais pas ce que j'adore le plus - ce répertoire qui me donne le frisson, insuffle une formidable, irrésistible JOIE, la façon dont Marc en fait un espace d'humanité collective - dans cette invitation des anciens, mais aussi dans sa façon d'inclure le public dans cette commune célébration, jusqu'à le faire encercler par les choristes sur certains chants, et dans la participation active à laquelle il l'invite, ou ce que je ressens de porteur de guérison - je ne vois pas de meilleur mot - dans cette puissance vocale, harmonique, humaine et spirituelle à la fois (deux nouveaux chants africains, fabuleux). Avoir le privilège de me retrouver par deux fois au coeur du choeur, durant ce concert, a été un formidable cadeau, dans ces temps difficiles. Merci !

The storm is passing over, Hallelujah...

16 juin 2012

Humanité

Derrière la colère, une douleur infinie, quasi constante, saturée d'enfance et de solitude - celle aussi d'un amour et d'un espoir contre toute évidence encore vivants mais si fragiles, mais non reçus, la main qui se tend et retombe faute d'être saisie. Un poignard au coeur qui a pour nom irremplaçable, l'angoisse au ventre face à une précarité qui ne s'annonce pas qu'affective, une rage d'animal blessé, qui menace jusqu'à ceux que j'aime. C'est juste trop... 

Trop de courir derrière de nouveaux projets, sans lesquels mes revenus chuteront de moitié avant même le divorce et les conséquences que l'on sait ; trop d'accueillir jour après jour la misère de patients pour lesquels il me faut en temps normal le meilleur de mon énergie ; trop de garder le sourire pour les enfants et de leur proposer autant que possible de jolis moments de tous ordres. Je fais pourtant tout cela - quel autre choix ?

Je croyais que Paris était une ville où on peut crever la gueule ouverte. Hier, je sanglotais dans ma rue appuyée contre un mur - prise de vertige, j'avais la sensation de ne plus tenir sur mes jambes - en quelques minutes, pas moins de quatre personnes sont venues vers moi, ont proposé leur aide, un mouchoir, un numéro de téléphone, quelques mots d’encouragement... un peu de douceur dans un temps d'une incroyable brutalité.

12 juin 2012

Trop vert

Texto de Léo : La prof d'allemand a dit, vous allez mûrir. Je suis trop jeune pour mûrir...

08 juin 2012

Rendez-vous

Chaque année (la précédente, c'était là), nous nous retrouvons à 7 ou 8 - un petit groupe qui chemine ;-) - c'est un peu vrai, je nous vois comme des marcheurs sur des routes différentes, mais qui se croisent une fois l'an pour dire les joies et les peines, échanger tous azimuts bonnes idées et galères, les histoires de vie se mélangent, les nôtres et celles de ceux que nous accompagnons, les renoncements nécessaires et les projets à venir se partagent aussi.

Petite joie supplémentaire pour moi cette année, celle de recevoir tout ce petit monde dans ma maison - un nouvel avatar de mon fantasme à la "Clé sur la porte", et beaucoup de douceur au sens figuré comme au sens propre : nougats, galettes, guimauve, chocolats, bons vins, fleurs, bougie parfumée et petits "sent-bon" pour la maison... Un groupe à géométrie variable en fonction des impératifs de chacun, et pourtant une vraie cohérence d'un temps à l'autre - balade à Vélib, repas partagés, petits déjeuners à rallonge, couchage en dortoir improvisé, échanges de bons livres, films à voir, tuyaux de tous ordres, et ce qui nous relie, les souvenirs d'une formation qui nous aura tous fait bouger dans nos vies.

Vu l'expo Helmut Newton - un peu déçue pour ma part, tant l'esthétique porno chic est devenue tristement banale dans la publicité. Par contre, j'ai pris plaisir à observer, dans la salle la plus représentative des fantasmes du maître, non pas les images mais les visiteurs - fascination, dégoût, excitation, airs faussement blasés - comme si cette mise en scène du pouvoir dans le rapport au corps et à la sexualité ne pouvait pas les atteindre, ne les concernait pas...

La balade qui a suivi dans la lumineuse forêt de Buren - malgré un ciel voilé, les jours de soleil doivent être féeriques - m'a semblé une vraie bouffée d’oxygène, un temps suspendu, un peu contemplatif, enfantin aussi - jeux de reflets, lumières multicolores, un pur bonheur.

Et le soir, ce cadeau inespéré - dans un petit restau iranien complètement paumé mais que je savais chaleureux, danser avec le groupe manifestement familial qui fêtait je crois un anniversaire ce soir là. Le lendemain, Les femmes du bus 678 nous ont rendus à la tragique réalité des femmes d'Orient, mais samedi soir, c'était juste... la fête.

07 juin 2012

Apesanteur

Je n'y connais rien en danse, encore moins en danse contemporaine, mais j'avais très envie de voir Panorama, spectacle-rétrospective de la carrière (à ce jour !) de Philippe Découflé. Le voyage m'a enchantée : ballet d'ombres chinoises, clins d'oeil au cirque, aux sports de combat (réels ou virtuels !) et au cabaret, images burlesques ou infiniment poétiques, le spectacle est un régal... (à savourer jusqu'au 1er juillet).


Projets minuscules

C'est un nouveau concept - celui du moment. Rassembler cette énergie si fragile, fluctuante, pour de menus projets. Sortir de bon matin en semaine m'acheter un croissant parce qu'il n'y a plus de pain. Répondre à l'invitation de mon ancienne chorale à chanter les bis de leur concert avec eux un prochain dimanche. Faire enfin recoudre la bretelle d'une robe d'été en prévision des beaux jours. M'attacher à n'oublier aucun des anniversaires de juin. Répéter avec Elsa la chorégraphie du spectacle de fin d'année de la danse orientale. Vernir mes ongles de pieds. Aller chercher des fruits et des légumes frais au marché. Me ramener des fleurs. 

05 juin 2012

Evidemment

Y a comme un goût amer en nous
Comme un goût de poussière dans tout
Et la colère qui nous suit partout
Y a des silences qui disent beaucoup

Plus que tous les mots qu'on avoue
Et toutes ces questions qui n'tiennent pas debout
Evidemment

Evidemment
On danse encore sur les accords qu'on aimait tant
Evidemment

Evidemment
On rit encore pour des bêtises comme des enfants
Mais pas comme avant
Et ces batailles dont on se fout

C'est comme une fatigue, un dégoût
A quoi ça sert de courir partout ?
On garde cette blessure en nous

Comme une éclaboussure de boue
Qui n'change rien qui change tout
Evidemment

Evidemment
On danse encore sur les accords qu'on aimait tant
Evidemment

Evidemment
On rit encore pour des bêtises comme des enfants
Mais pas comme avant
Michel Berger

04 juin 2012

Anachronix ?

Elsa doit se documenter sur les Gaulois. Elle voudrait savoir si elle peut trouver des photos pour son exposé ?