27 août 2012

Baby or not baby

Les retours de vacances au Planning familial, ce sont aussi invariablement les entretiens pré-IVG qui se multiplient ; je plaisante parfois sur les retombées prévisibles des amours de vacances, mais je sais que la vérité est ailleurs - dans la singularité de chaque histoire.

Dans les arrêts de contraception sauvages qui se cachent parfois derrière un soi-disant avis médical, une contre-indication imaginaire ; dans l'ambivalence par rapport à un désir de grossesse plus ou moins identifié qui amène à refuser toutes les options disponibles ; dans les aléas des relations humaines et de la question de la perte - il y a tant de grossesses dites accidentelles qui surviennent dans des contextes de rupture imminente ou effective, de deuils symboliques ou réels...

Dans cette seule semaine, j'ai vu deux copines adolescentes venues réclamer "un test de fertilité" - paradoxalement inquiètes que leurs prises de risques n'aient pas porté leurs fruits. Contraception renégociée pour l'une, mais je n'exclus que pas que l'autre aie besoin de se confronter à la réalité d'une grossesse "pour (sa)voir"... (et quelle sera alors la part de leur lien, dans cette course à la maternité ?)

Une étudiante enceinte essentiellement préoccupée de ne pas avoir à annuler sa fête d'anniversaire à cause de ses démarches IVG - j'ai appris à ne pas bousculer cette légèreté apparente...

Et cette très jeune femme, venue avec un enfant de dix-huit mois probablement non désiré également, relation mère-enfant manifestement pathologique, et qui m'a littéralement claqué la porte au nez quand je lui ai expliqué que non, nous ne la laisserions pas avorter seule, chez elle, avec ce premier enfant pour seule compagnie. Je la crois, lorsqu'elle nomme son isolement absolu et sa précarité ; mais je m'interroge sur ce "non-choix" délirant, trouver des solutions pour que son enfant soit accueilli le temps d'une matinée d'hospitalisation, ou garder cette nouvelle grossesse - qu'elle n'a par ailleurs rien fait pour éviter. Nous aurions pu trouver des solutions ensemble, si elle n'avait pas préféré me faire porter la responsabilité de l'abandon de son projet d'IVG - évidemment la question n'est pas là, mais sans doute adressée au père de l'enfant, et derrière lui, à quelle autre figure ?

PS : Elle est revenue... elle s'est apaisée. Et organisée. 

J'ai aussi revu, plus d'un an après, cette autre qui s'est à nouveau mise en situation de... ne pas choisir l'enfant en elle - même inconscience manifeste, même inconscient en oeuvre ; une histoire bouleversante - celle d'une impossible séparation, dé-confusion d'avec une inconsolable figure maternelle, qu'il lui aura donc fallu remettre en scène... La grossesse est survenue dans un temps où elle avait brièvement quitté le domicile familial suite à de nouveaux et violents conflits - un temps de rupture, donc.

Cette jeune fille faussement mûrie, infiniment fragile, et pour qui les adultes semblent si peu un recours, je suis touchée qu'elle ait repris rendez-vous - (je suis revenue, parce que je savais que c'était vous, a-t-elle dit) - dans l'espoir de pouvoir reprendre et peut-être cette fois transformer ce lien mortifère dans lequel elle est prise ?

25 août 2012

Un Américain à Paris


Drôle d'expérience parfois que cette intimité subite consécutive à l'accueil des CouchSurfeurs - un(e) inconnu(e) partage votre salle de bains et vos petits déjeuners... et pourtant à ce jour, il n'y aura eu que de "bonnes pioches" ! Le dernier en date, un New-Yorkais professeur de littérature de retour d'un long séjour en Inde, avec qui échanger sur les choix de vie (something about vanilla and chocolate ;-))), les livres, le cinéma, les relations hommes-femmes, les nuances de chaque langue et les décalages culturels.

Je l'ai entraîné voir l'expo Wolinski à la BnF - un petit échantillon de l'esprit français des années 70 (que j'ai trouvé incroyablement trash pour certains dessins, et que lui a très justement rapproché de Robert Crumb), il m'a fait découvrir La Dame de Shangaï dans un petit ciné du quartier latin et redonné envie de lire Kerouac : un échange de bons procédés, donc... Sur le chemin du retour, nous avons croisé des passionnés d'histoire en uniformes (français) avec leurs jeeps américaines, anniversaire de la Libération de Paris oblige - drôle de coïncidence, j'attends avec impatience la photo de nous prise dans un side-car d'époque.

Vu aussi cette semaine : un petit moment de poésie à la gare Montparnasse, deux cantatrices et un piano au beau milieu des voyageurs pressés, Du vent dans mes mollets, petit film tendre et corrosif sur les années 80, et l'expo Alice Springs à la Maison Européenne de la Photographie - somptueux portraits en noir et blanc, chargés d'humanité.

17 août 2012

Marine

...c'est le prénom que je rêvais de porter quand j'étais enfant, c'est aussi une mythologie dans lequel mon grand-père maternel m'a fait baigner, lui qui n'a pourtant été marin que le temps de ses années de guerre. C'est une affinité inexplicable, un souvenir indélébile, et, ces temps-ci, une évidence : mettre les voiles, être seule à la barre, que pourrais-je rêver de mieux à ce jour ?


L'école de voile des Glénans, on en retrouve aussi la trace dans mon histoire familiale, amicale, et amoureuse... La question s'est posée pour cet été - repartir accompagnée, ou apprendre à être autonome ? J'ai choisi l'autonomie (enfin, la première marche :-) - un B.A. BA...). Et je ne l'ai pas regretté.

Petit best of : des monos passionnés et munis d'un solide sens de l'humour (il valait mieux !), un bon fou-rire après deux remarquables hommes à la mer, une progression nettement plus rapide que ce que j'avais imaginé (finalement, cata, dériveur et char à voile m'ont laissé quelques souvenirs), des baignades au mouillage, danser le rock pieds nus sous les pins et la valse dans la cuisine en fin de bordée, de belles complicités dans un groupe dont les âges s'échelonnaient entre 18 et... 57 ans, dormir à la belle étoile (filante !) sur le trampoline des catamarans, rêver en les voyant filer comme de grands oiseaux sur l'étang, une mini-régate par... non-vent il faut bien le reconnaître (nous avons sérieusement envisagé la propulsion avec des palmes ;-))), de jolies rencontres (dans l'esprit de mes CouchSurfeurs : des voyageurs dans l'âme, des humains qui voient la vie autrement...), une vie (très) collective qui pour moi n'est pas un poids mais un plus ! Préparer un risotto pour 25, je n'avais encore jamais fait... mais j'aime beaucoup cette idée d'une co-responsabilité, pour le quotidien, le matériel ou la sécurité des uns et des autres. Bref, suis arrivée déjà séduite et repartie absolument conquise - et je n'ai plus qu'une envie, celle de mettre à nouveau les voiles...

...

 Je t'ai croisé quand je cherchais un homme à pleurer
Comme on ne pleure qu'en rêve
Une douleur lumineuse, la perte d'un possible resté intact
Hors de l'usure du temps et de la réalité du monde
- la perte de celui-là qui était autrefois un homme à venir
De celui qui serait le compagnon d'une vie
Et le père des enfants que je n'avais pas encore ?

Je t'ai croisé quand je cherchais un homme à vouloir
Comme on ne désire qu'en rêve
Ou peut-être au seuil de l'adolescence
Une obsession douce, un délire à bas bruit
Qui soudain prendrait corps et visage
Pour y déposer quelque chose de plus grand que lui-même
Un désir comme une délicieuse douleur
Qui laisserait au ventre une brûlure insatiable
Mais rendrait à une imprévisible virginité

Je t'ai croisé quand je cherchais un homme à guérir
Comme on ne peut guérir qu'en rêve
Parce que c'est toujours la faille en l'autre qui m'appelle
Même et surtout lorsqu'il l'ignore
Et parce qu'il me fallait aussi traverser
Pour me remettre au monde
Accepter de recevoir et de laisser partir
Dans le même mouvement
Ne rien garder que la vie, et remercier

Je t'ai croisé quand je cherchais un homme à aimer
Comme on ne peut aimer qu'en rêve
Celui qui me désarmerait sans un geste
Et me rendrait à la nudité de l'enfance
Enchanteur malgré lui, féroce à son insu
Inconscient pas de deux...
Un homme du passage, qui me tendrait la main
Mais pour mieux disparaître - une étoile filante.

A toi, à moi et à toutes les autres !


Les miss Mojito

Mères et femmes éternelles, un vent de liberté souffle sur nos têtes - funambules aux racines profondes, équilibristes tissant milles filets invisibles, attentives, soucieuses... Libres comme l'air et liées pourtant. Faut-il se sentir aimée,  pour voler sans oublier la terre, ne pas perdre les sens, le haut et le bas, upside down. Ne pas foncer dans le soleil... 
Lalie
Les oiseaux ont eux aussi le vertige (Camille).

11 août 2012

Du vent dans mes voiles


Cette semaine, je serai LA.

07 août 2012

Quelques sources d'inspiration



Here's to the crazy ones, the misfits, the rebels, the troublemakers, the round pegs in the square holes... the ones who see things differently -- they're not fond of rules... You can quote them, disagree with them, glorify or vilify them, but the only thing you can't do is ignore them because they change things... they push the human race forward, and while some may see them as the crazy ones, we see genius, because the ones who are crazy enough to think that they can change the world, are the ones who do.



What is a journey ? A journey is not a trip.It is not a vacation. It's a process. A discovery. A process of self-discovery. A journey brings us face to face with ourselves. A journeys shows us not only the world, but how we fit in. Does the person create the journey, or does the journey create the person ? The journey is life itself. Where will life take you ? 

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Lorsque vous contestez la réalité, vous perdez. Mais seulement à 100%.
Soit vous croyez vos pensées, soit vous les questionnez. Il n'y a pas d'autre choix. 
Le pardon c'est réaliser que ce que nous pensions être arrivé, ne l'est pas. 
Comment puis-je savoir que je n'ai pas besoin de ce que je veux ? Je ne l'ai pas. 
Je ne lâche pas mes concepts - je les questionne. Ensuite ce sont eux qui me lâchent.
La réalité est toujours plus bienveillante que l'histoire que nous nous racontons à son sujet.
Si j'avais une prière, ce serait : "Dieu, libère-moi du désir d'amour, d'approbation et d'appréciation,  Amen."

Byron Katie

05 août 2012

Love at first sight

En m'inscrivant sur CS, j'espérais à la fois faire de belles rencontres et mettre en oeuvre les valeurs d'accueil et d'échange qui sont les miennes (et mon intime conviction que 1. plus l'on donne, et plus l'on reçoit et 2. prendre le risque de faire confiance, c'est essentiellement prendre le risque d'être heureux, et stupéfait que la vie et les êtres soient si simplement généreux). Ce que j'espérais aussi, c'est que ces rencontres soient inspirantes, viennent nourrir ma capacité d'imaginer une vie différente, ouverte à tous les possibles.

Ma dernière expérience... est juste au-delà de mes rêves. Une fantastique famille de l'Arizona voyageant pour un an autour du monde, ouverte, chaleureuse - je dois dire que j'ai eu une espèce de coup de foudre pour toute la famille et notamment pour Bridget - thérapeute transpersonnelle et femme solaire. Nous avons eu de très beaux échanges, et voir comment nos enfants ont trouvé des moyens de partager au-delà de la barrière de la langue a été un pur bonheur... voir Elsa expérimenter l'acro yoga aussi.

Je les ai emmenés voir les Nymphéas à l'Orangerie, nous sommes restés dans la continuité de cette expérience contemplative et poétique avec l'exposition "Vu de ma fenêtre" d'Ahae - incroyable travail de deux années dans une démarche assez proche celle de Monet - changements de saison et de lumière, attention aux détails et à la nature - scénographie apaisante, un peu comme une balade dans un livre de haïkus. Les enfants s'en sont aussi donné à coeur joie dans les manèges des Tuileries...



Le lendemain, j'ai fait découvrir à Bridget la Grande Bibliothèque, la passerelle Simone de Beauvoir et le parc de Bercy - l'occasion de nouveaux échanges à coeur ouvert (sur la colère, sur les croyances - quelques pistes ici). Peut-être ce que j'en retiens de plus important est son invitation, après tout ces mois durant lesquels j'ai avancé sans reprendre mon souffle, à réapprendre à recevoir, baisser ma garde, accepter ma propre fragilité...