30 mars 2014

Frontière

On me dit jeune (j'ai trente-deux ans) mais ce n'est pas vrai. La jeunesse n'existe pas plus que l'enfance ou la vieillesse. Seules existent les années où l'on croit à des réponses définitives, où l'on se bat pour elles, et les années où l'on essaie d'admettre qu'il faut vivre avec les questions. Depuis longtemps, j'ai franchi cette ligne d'ombre, depuis longtemps, j'ai compris que la seule chose que l'on puisse faire, c'est tenter de poser ces mêmes questions sans réponse d'une façon toujours nouvelle.

Peter Hoeg, Contes de la nuit

29 mars 2014

Légèreté

Parce que la poésie ne passe pas forcément par les mots.

28 mars 2014

Intimité

Un très joli concert à la Maison du Portugal, guitare/voix - pas d'amplis, pas de retours, juste une élégante douceur, une tendresse à fleur de peau - et des influences variées, métissées, entre échos de tonalités orientales et rythmiques de ballades irlandaises : Piers Faccini.

27 mars 2014

Gratitude

Dans les très bonnes choses qui me sont arrivées ces dernières années, il y a eu mon recrutement par une grande dame qui a pris cette semaine son envol vers de nouveaux horizons. Une grande dame qui m'a fait confiance - assez pour me laisser porter le développement de deux projets, celui de la création d'un Centre de Planification, puis de ma propre consultation en tant que thérapeute. Autrement dit, qui m'a permis d'exercer le métier qui est celui dont je rêvais lorsque j'ai commencé mes études, il y a plus de vingt ans, et de mettre en oeuvre tout ce que j'ai acquis depuis en termes de travail sur moi, de supervision, de formations complémentaires. Une femme inspirante, engagée, charismatique, qui a su assurer à l'institution dans laquelle je travaille non seulement une gestion saine mais aussi une vraie dimension humaine, pour les salariés comme pour les patients - l'institut est un lieu "bien traitant", et son équipe, un groupe auquel je me sens fière d'appartenir. 

Bucket list, update

Nous disions donc : 

Naviguer, naviguer, naviguer !
Sauter en parachute. Une seconde fois.
Aller plus souvent à la bibliothèque.
Méditer davantage.
Marcher dans la campagne, ou en montagne.
Voir une aurore boréale, le Québec à l'automne, faire un safari en Afrique.
Apprendre le tango - danser beaucoup plus, toutes les danses.
Me réinscrire dans une chorale.
Prendre un billet Inter-Rail et CouchSurfer en Europe.
Visiter Lisbonne.
Nager avec les dauphins.
Apprendre à coudre, à bricoler, à cuisiner, à jardiner.
Un peu plus. Et encore un peu plus.
Être un jour propriétaire de ma maison, quelle qu'elle soit.
Camper dans le désert.
Marcher sur Saint-Jacques.
Flying to Jamaïca.
Rencontrer des êtres différents : différences de culture, d'origine, d'âge, de milieu, d'horizons... ouvrir.
Encore. Et encore.
Devenir un jour une vieille dame indigne.
Avoir des petits-enfants.
Rajeunir. Ou avoir tous les âges, de la nouvelle-née à la sagesse ridée...
Aimer pour toujours. Au moins de temps en temps.
(Liste non exhaustive... et provisoire)

26 mars 2014

Her


J'étais curieuse mais un brin inquiète - dans quel monde vivons-nous, pour qu'une histoire d'amour entre un humain et un système informatique soit ne serait-ce qu'imaginable ? Mais en fait d'ultra-moderne solitude ou d'un monde déshumanisé, c'est au contraire d'un hymne à la vie qu'il s'agit - à nos amours bancales, fragiles, touchantes, à l'amitié, à l'humour, au pardon... Tout est beau - parce que magnifié je pense par un regard plein de tendresse et de sagesse - les lumières et les couleurs sont splendides, la poésie déborde dans les images (la ville illuminée, le bureau multicolore, l'ascenseur avec son motif végétal), les textes (les lettres de Théodore, le mail de la fin) et les idées (le recueil créé par Samantha à partir des lettres, sa disparition imaginée comme la lecture d'un livre dont les mots s'espaceraient de plus en plus, les bonheurs enfantins de la fête foraine ou de la plage) - la voix de Scarlett Johansson incarne littéralement l'amour dans toutes ses nuances, dans toutes ses couleurs, lumineuses ou plus sombres - et finalement le film ne parle que de cela : comment l'amour naît, grandit, résiste, s'éteint ou se transforme...

24 mars 2014

Egrener

Accompagner Elsa à la bibliothèque. Y trouver en DVD  le Sans famille de notre enfance (en 1981, j'étais amoureuse du petit blond qui jouait Rémi).

Fouiller chez les écrivains danois, en prévision de notre échange à Copenhague, commencer le superbe Contes de la nuit, de Peter Hoeg - il y avait longtemps que je n'étais pas ainsi tombée sous le charme d'une écriture.

Traîner les zouzous voir La Cour de Babel, en ressortir touchée aux larmes par tant d'humanité et par ces gamins que si j'ai longtemps accompagnés lorsque je travaillais dans ce quartier - leur vitalité, leur courage, leur maturité précoce, leur violence aussi parfois...

Montrer à Léo The social network, comme une leçon de choses (édifiante !) sur notre temps. Prendre un thé avec des amis, faire des montagnes de crêpes pour d'autres. Lire le dernier Pico Bogue, un enfant sur chaque épaule - une complicité qui dure. Travailler le lâcher-prise au Yoga (bon... ben y a encore du boulot, donc). Photographier les arbres en fleur de la cour. Réaliser que Léo n'a pas oublié les ritournelles de la Petite Josette, ni le générique des Cités d'or. Apprendre que mon nouveau passeport est prêt. Recevoir des offres d'échange du Brésil, de Guadeloupe, du Costa Rica... 

Et pourtant...

"Vous avez tout ce qui fait l'agrément de la vie quand la vie manque. Tout est là, sauf vous." (Bobin)

18 mars 2014

Histoire de L. ?

Comme un rocher qui dure sous les gifles du sel
Comme un arbre solide sous les trombes d'eau
Comme un fruit qui mûrit après des nuits de gel

Une plaine asséchée qui retrouve de l'eau
Comme un acte d'amour pour les enfants qui restent
Comme un sursaut de rage de vivre malgré tout
Comme une force vive dans les plus petits gestes

Une promesse tenue une promesse de fou
Sont venus les désastres tu es restée debout
Sont venus les tristesses tu es restée debout
Tu es sans doute un peu plus vivante que nous... (Femme debout)

Je n'attendais rien je n'attendais personne
Je posais mes mains au hasard des personnes
La peau facile et le cœur à la traîne
Des indociles ah j'étais la reine... (Bingo)

J'ai faim de lait de riz blanc
De verbes féminins de musique
De dents sur mon cou
J'ai faim d'un amoureux fou 
Tu sais j'ai faim souvent
J'ai faim de mots étouffants
De perles d'eau de forêts antiques
De cris de naissances
Et de bruits dans le silence
Tu sais j'ai faim de tout... (J'ai faim)

Jeanne Cherhal, Histoire de J.

Récemment j'étais tombée amoureuse du sensible Tout m'échappe, de Jérémie Kisling. Mais là, c'est un presque coup de foudre... J'avais beaucoup aimé Charade, qui résonnait déjà pas mal pour moi ; là, j'ai juste le sentiment qu'elle... me parle ?

10 mars 2014

Peace and Love

Elsa : Tu sais que tu ne ressembles à personne de la famille ?
Léo : J'ai pris le meilleur de chacun...

09 mars 2014

Altimètre

- Je pense que je n'ai pas encore touché le fond...
- Qu'est-ce qui te fait dire ça ?
- Je n'ai pas commencé à remonter !

06 mars 2014

L.A Dance Project 2

Je suis tout à fait inculte en matière de danse, et peut-être était-ce une chance : découvrir les quatre pièces proposées hier au Châtelet par Benjamin Millepied et d'autres chorégraphes invités, avec un œil complètement neuf, sans références, sans points de comparaison, mais avec la liberté d’interprétation offerte par la danse contemporaine : pas de récit imposé, juste la beauté des corps, la grâce du mouvement, l'inventivité visuelle... les mots n'en rendent pas très bien compte, ce que j'ai aimé rencontrer c'est la sensation, l'émotion, la façon inattendue dont je me suis laissée captiver, immerger comme si j'étais moi-même en mouvement, voire le mouvement... le tout accompagné d'une petite coupe de champagne entre filles pétillantes ;-), un moment parfait. 

03 mars 2014

Hélium

Ce matin-là sur le Boulevard Saint-Jacques, il y en avait partout, des blancs et des bleus, accrochés aux poteaux, aux grilles du métro, aux bancs publics... anniversaire, mariage, jeu de piste ? C'était poétique et inattendu, tout à fait le genre d’images que j'aime à attraper au vol dans la ville.

PS : Peut-être il faudrait que je le rencontre, ce dépanneur de bonheur...

02 mars 2014

Ciné-Cure

A la suite : Ida, atypique et lumineux, pour la soif d'absolu face à la banalité du mal, la photographie extraordinaire ; Grand Budapest Hotel, pour la créativité déjantée, la galerie de personnages hauts en couleur, le casting VIP, le plaisir du conte (il était une fois...) ; Only lovers left alive, pour ses vampires cultivés et mélomanes, l'image et la musique, doucement obsédantes. 

01 mars 2014

Olivier

 Un des points fantastiques avec les enfants (en avoir ou s'en faire prêter ;-)), c'est de pouvoir (re)vivre avec eux des expériences d'enfant... Parcourir les coulisses du Grand Rex, goûter les burgers frenchy du Big Fernand, baguenauder dans les passages couverts du 9ème, rencontrer Barack Obama et Angela Merkel, s'amuser dans les salles du musée Grévin (sans oublier la galerie des glaces déformantes et le Cabinet des Mirages), savourer un café gourmand  à l'Arbre à Cannelle passage des Panoramas : joyeux dix-anniversaire, mon filleul préféré-car-unique !