24 juin 2014

Yolo !


23 juin 2014

L'école est finie

Elle est un peu floue, peut-être comme un voile ému dans le regard... Terminé, l'école, les spectacles de fin d'année et les colliers de nouilles. Terminé en beauté, avec une classe découverte en pleine nature, auprès des chevaux, qui a soudé le groupe-classe comme jamais ; terminé avec un atelier théâtre, une comédie musicale aux couleurs de la tolérance et de la solidarité ; terminé cette école qui aura bien accompagné nos enfants, une petite école de quartier à l'architecture exceptionnelle - espaces ouverts et colorés, circulation libre, classes métissées mais harmonieuses, enseignants porteurs de projets culturels enrichissants. J'avais eu un p'tit coup au coeur quand Elsa avait quitté la maternelle, j'ai eu le même hier : à la rentrée, Elsa sera en sixième, Léo au lycée, nos enfants ont grandi. 

13 juin 2014

Fou-rire

Hier, un patient paranoïaque m'a doctement expliqué que son traitement ne rendait pas ses voisins moins persécutants...

07 juin 2014

Lost in translation... again

Suis complètement tombée sous le charme de cet OVNI - c'est le cas de le dire - qui parle si bien de ces périodes de rupture, de flottement, mais qui est aussi une invitation à regarder le monde (beaucoup d'images quotidiennes et magnifiées, de "lumières de la ville" dans ces zones étranges que sont les transports en communs et les aéroports), à accepter le merveilleux, pas seulement dans l'imaginaire (la transformation) mais aussi dans la tendresse humaine (la poignée de main finale) ou la création (le dessinateur japonais). Un film comme un poème plutôt que comme une histoire, un poème troublant - cette position de l'observateur, cette envie de rompre avec ce qui contraint, ces images de la ville attrapées comme au vol me sont tellement familières...

05 juin 2014

Patiences

Il y avait longtemps que je ne m'étais pas trouvée dans cette situation, à la fois bouleversante et exigeante, d'être en position de recevoir une histoire d'abus qui se dit pour la première fois, d'être témoin de ce courage et de ce pas vers une liberté à conquérir, la sortie d'un système totalitaire, de dix années sous terreur. Et il ne m'est jamais arrivé je crois lors d'un premier entretien d'observer une telle finesse, une telle acuité dans la parole - analyse des mécanismes de l'emprise, douleur de ce qui est perdu sans retour - l'enfance, l'innocence, les premières expériences amoureuses, cette capacité à nommer le tragique - l'apprentissage de la dissimulation, la grossesse avortée, la menace toujours agissante à ce jour et simultanément sa décision de vie : c'est fini, aujourd'hui je choisis ma vie.

Dans la même journée il y a eu aussi cette femme aux côtés de laquelle je me suis battue des mois durant, pour faire émerger une parole, un sens du gouffre au bord de laquelle elle se tenait et vers lequel je me suis plus d'une fois sentie aspirée, et qui a pu dire, "je vais bien".

Et cette autre qui m'épuise tant sa douleur est agitée, bruyante, quelle que soit la teneur de l'entretien je la perçois comme une note aiguë, discordante, blessure à vif qui s'est subitement apaisée à la suite d'un rêve où il était enfin question que cette souffrance soit vue, reconnue, nommée pour ce qu'elle est, une plaie béante et honteuse à la fois, une enveloppe déchirée, enfin rendue dicible, partageable. Depuis émerge une incroyable histoire de famille marquée par l'exil, la folie et la mort, qu'elle peut à la fois reconnaître et mettre à distance, dont elle peut progressivement se différencier

Et cet homme confronté à la menace de récidive de son cancer, l'enveloppe de résultats qu'il vient d'ouvrir à la main - reparti apaisé - momentanément bien sûr, que faire, que dire face à la perspective de l'attente, de nouveaux examens, et peut-être, d'une nouvelle chimiothérapie - avec quel horizon ? Rien à dire, rien à faire, que d'être là...

S'il arrive que la parole de mes patients tombe parfois sur une blessure à vif, une zone fragile pour moi, il arrive également qu'ils soient une source d'émotion, voire d'inspiration. Parmi ceux-là, une flopée d'artistes - chanteuse, écrivain, peintre, photographe, costumière - d'artistes du quotidien aussi, comme cette brillante jeune femme handicapée par un problème neurologique à la naissance, douloureuse la plupart du temps, mais qui force l'admiration par sa joie de vivre, son courage, ou ce gay vieillissant, survivant étonné des premières années SIDA, qui vient se poser la question d'un avenir qu'il a toujours défié, mais qu'il ne s'était pas préparé à vivre...

03 juin 2014

Mots

...j'aurais dit à David, il y a quelques temps, que les séparations étaient faites de tout ce qui n'avait pas pu se dire en temps et en heure (je serais plus sage que je ne le pense ? ;-)). En écho à cela, j'ai entendu cette semaine que la colère qui demeure n'était rien d'autre que de l'amour qui ne trouvait plus à se donner, ce que je trouve être une très juste et sensible approche de la colère... et j'ai envie d'y ajouter une autre phrase, reçue par mail celle-ci : Et n'oublie pas que le plus grand des mantras est OUI.

01 juin 2014

Cycles

Il y a 28 ans, ma maman aussi m'avait offert un bijou, pour célébrer la même occasion : bienvenue dans le monde des femmes. Cette petite fée qui prend son envol - quel meilleur souhait formuler pour notre petite fille  qui devient grande ? Si grande qu'elle a pu dire, j'essaie d'imaginer ce que c'est, d'être une maman qui reçoit cette nouvelle... La version de Léo a été, comme à son accoutumée, plus incisive : Bon ben si elle ne veut pas qu'on fête ses premières règles, on n'a qu'à fêter le fait que tu peux devenir grand-mère...