27 mai 2015

Rhizome

Je ne vais pas frimer, je n'ai pas lu Deleuze - mais dans ce que j'ai compris de la notion de rhizome, il y a quelque chose qui me parle intuitivement - un réseau protéiforme, non hiérarchique, proliférant - qui fait écho à mon intérêt pour la mise en lien, la circulation de l'information, la création de réseaux.

"...un rhizome est un modèle dans lequel l'organisation des éléments ne suit pas une ligne de subordination hiérarchique — avec une base, (ou une racine, un tronc), offrant l'origine de plusieurs branchements, mais où tout élément peut affecter ou influencer tout autre.

...tout attribut affirmé d'un élément peut affecter la conception des autres éléments de la structure, ainsi qu'influer sur les processus actifs parmi le maillage. Peu importe sa position, (la réciprocité est de mise entre tous les items), à tout moment l'initiative, autant que la validation, peuvent s'établir au moment nécessaire et suffisant.

Etant polymorphe (voire polycéphale ...) le rhizome n'a par conséquent, pas de centre (...) Sa direction peut être inopinée, sa progression chaotique. Et simultanément il n'a ni début ni fin institués par avance : il intègre l'aléatoire dans l'épanouissement de sa virtualité (...)"

Donc, hier, à la maison : expérience rhizomique :-) - dans cette mise en lien de collègues, amis, voire amis-collègues, sans projet très arrêté autre que de créer un lien incarné, une progressive re-connaissance, et de voir ce qu'il en sort - idées communes, réseau de réseaux, échanges de représentations, projets en pré-gestation. 

20 mai 2015

Parée !

"L'urgent est fait, l'impossible est en cours, pour les miracles, prévoir un délai." Adolescente, j'avais ça sur mon agenda... 

J'en suis là : je tiens l'équilibre, seule, l'urgence est parée. Pour l'impossible, c'est en cours : portage de projets novateurs, travail de réseau, stratégies de moyen terme sont en place pour, à plus un an ou deux, être moins précaire en termes de contrat et de finances. Idem pour une solution logement. Rien n'est acquis, mais tout ce qui pouvait être fait a été fait. 

En cours de construction : la conviction qu'il ne sert à rien de se ronger les sangs à propos de ce sur quoi on n'a pas de prise. Donc dans l'immédiat : chômage, maladie, retraite - vis-à-vis desquels je suis sans protection : GET OUT OF MY MIND !


La cohérence et la vigilance par rapport aux enfants - imparfaite, mais au mieux de mes forces, toujours. Pour les proches - autant que possible. La disponibilité pour les patients - peut-être est-ce que c'est un des points les plus fragiles, ces jours. Pour garder cependant l'équilibre, le psy, la supervision, le yoga, les déplacements en vélo, la méditation, la respiration, les médecines douces plutôt que la chimie - fait aussi. Une vie en cohérence avec mes valeurs - CouchSurfing, HomeExchange, Babyloan, Blablacar, Colibris, La Ruche qui dit Oui, les TED Talks... de plus en plus. L'ouverture à la possibilité d'une vraie rencontre, même si je me rends bien compte à quel point je suis devenue un chat sauvage - j'essaie aussi, les jours où je m'en sens la force.

Alors... je ne veux plus qu'on me dise qu'il faut que je trouve la force en moi-même. Parce que je n'ai pas d'inquiétude là-dessus : la force, je l'ai, et je la mets en oeuvre tous les jours. Et je voudrais QUAND MEME parfois être un bébé qu'on berce, une femme qu'on aime.

16 mai 2015

Rainbow Picnic

On avait la météo contre nous, la date aussi (un samedi de week-end prolongé). Mais aussi la volonté de faire (ou de fer !) - pour que la Cité s'ouvre aux thématiques LGBT, grâce à ou en dépit de la diversité culturelle qui y règne. Combien des pays qui y sont représentés criminalisent l'homosexualité - et les différences (culturelles, religieuses, politiques) en général ? Combien d'étudiants, sur les 6000 du campus, sont venus en France en espérant, pas toujours à raison, pouvoir y vivre leur vie sans peur, en toute liberté ? Pourtant, cet accueil de la diversité sous toutes ses formes est au coeur du projet du lieu - porteur d'un projet de paix et de rencontre entre les adultes de demain (qui n'est pas la moindre de mes raisons d'aimer y travailler !).

Alors, OK, sous les parapluies (au moins au début), nous n'étions pas très nombreux. Une trentaine, peut-être un peu plus. Mais j'ai été bluffée par la qualité des débats, portés par de pourtant très jeunes volontaires. Par l'esprit bon enfant, festif, des animations, incluant un twister géant. Et touchée par les retours des organisateurs sur mon implication dans le projet, et sur la présence de mes enfants, qui ont choisi de rester, ont écouté les débats, échangé avec les animateurs - et c'est vrai que c'était chouette, cette sensation d'alignement entre le discours que je leur tiens et ce que je soutiens dans ma vie professionnelle et personnelle : l'ouverture à l'autre, la parole qui circule - un message qui reste à mon avis la meilleure des préventions contre la peur, la haine et le repli sur soi. 

12 mai 2015

Printemps

Juste parce qu'ils me feraient presque croire à l'amour ces deux-là ! A la possibilité de (se) reconstruire, de faire des projets, de s'engager. Parce qu'ils étaient trop mimi, avec leurs bouquets l'un pour l'autre. Parce qu'il y a là une forme d'évidence - entre eux, avec nous - valeurs partagées, culture, humour, générosité, fluidité avec et entre les gamins (qui ne sont plus des gamins...) mais surtout je crois un parti-pris commun (voir post précédent), celui de choisir la vie. 

10 mai 2015

Voulez-vous danser Grand-Mère ?

Ils sont venus ils sont tous là, et la Mamma est (presque) en pleine forme pour ses 70 ans ! Une belle occasion pour dire l'attention, l'affection, chanter tous ensemble, danser, évoquer des souvenirs... et se régaler, bien sûr. 

Un défi aussi : pas de père, pas de compagnon, pas de frères et soeurs pour préparer ensemble, donner de l'élan. Un défi à l'histoire qui se répète, aux liens brisés ou douloureux, à la tristesse sous-jacente. Un défi en écho aux mots de David : Je sais que ta force est de partager, de proposer. De tenir aussi. Ce sont trois mots qui portent ta capacité d'aimer (l'IPhone propose d'ailer !).

Défi relevé : ce fut une très belle journée au dire des uns et des autres. Des moments émouvants, de l'amour qui circule, en musique ou en chanson, quatre générations qui se sont donné la main pour aider, jouer, célébrer ensemble. 

"Sur un air qui vous rappelle
Combien la vie était belle..."
Oui. Et c'est un choix. Une décision. 
Rendre la vie aussi belle que possible, toujours. 

Lucile (avec deux ailes)

04 mai 2015

Souchy et Voulzon

Le bon côté d'avoir à prendre les places de concert six mois à l'avance, c'est que c'est presque une surprise quand ça arrive. Quand en plus il s'agit d'y retrouver des amis d'aussi longue date, ce n'est que du bonheur, parce qu'on a grandi avec J'ai dix ans, Bidon, La ballade de Jim, Le pouvoir des fleurs, Rockcollection, Foule Sentimentale, Belle-Île-en-Mer... Parce que c'est chouette de voir toute une salle connaître TOUTES les chansons par cœur. Et la complicité des deux artistes - une belle histoire d'amitié à travers temps.