29 avril 2016

Trousse à outils

J'ai commencé par relire Guérir sans psychanalyse ni médicaments, de David Servan-Schreiber. Puis à pratiquer la cohérence cardiaque (en journée grâce à une application, au coucher avec un petit outil malin, le Dodow). Puis je me suis inscrite pour la formation EMDR, et me suis intéressée à ce que le cabinet de formation proposait d'autre. J'ai acheté, sans grande conviction au départ, le Power Patate de Florence Servan-Schreiber, et me suis retrouvée à la fois en terrain familier, et avec de nouvelles pistes constructives. Du coup, j'ai commencé 3 kifs par jour. Intéressant. Et surtout, je me suis inscrite à un séminaire en ligne, Savoir ce que l'on veut vraiment. Par curiosité professionnelle et personnelle, et parce que c'est un sujet inépuisable ! Bilan d’expérience : positif. Comme les bouquins, c'est une synthèse intelligente, ludique, dynamisante, et pour peu qu'on joue vraiment le jeu (ce qui suppose d'y consacrer un vrai temps), pertinente. Mon kif du jour :-)!

28 avril 2016

I DO believe I can fly

Yes I am. Pour le meilleur et pour le pire, je suppose ! Ça s'est confirmé ces dernières années. Parce que, si elles ont pas été faciles, l'autonomie, la liberté, la volonté de me donner les moyens de ce dont j'ai vraiment envie, de m'entourer de gens inspirants, la créativité pour une vie plus colorée, plus riche, plus dans l'expérimentation, plus en cohérence avec mes valeurs (donner sans attendre, essayer plutôt que de ne pas essayer, concentrer mon énergie dans ce qui a du sens pour moi etc.) bref, plus VIVANTE - ben ça a été une expérience formidable. Et sans retour.

Je peux concevoir que ce soit parfois fatigant pour mon entourage - et il arrive souvent que ce le soit pour moi-même. Il faut, c'est vrai, que j'apprenne un peu à sérier, à choisir. Mais ce qui en épuiserait d'autres me nourrit au contraire : l'éveil à du nouveau, à l'imprévu, au poétique - ouvrir de nouveaux champs de connaissances ET danser au soleil (dance like nobody's watching) - ça me porte, ça m'illumine, ça me protège aussi, un contrepoids indispensable aux douleurs qui se déposent via mon métier, aux responsabilités d'une maman solo et travailleur indépendant.

Ces derniers temps je me régale à observer la convergence de mes centres d'intérêts : EMDR, cohérence cardiaque, TED Talks inspirants, psychologie positive (travailler sur les forces plutôt que sur les failles - ou sur les forces des failles), méditation, outils ludiques de développement personnel - autant de trouvailles - lectures, expérimentations - qui nourrissent ma vie et  ma pratique professionnelle dans le même élan, m'aident à travailler un indispensable alignement. Bien sûr jamais acquis et qui ne dispense pas des coups de blues et des moments de doute - mais c'est un horizon. C'est beau, non, les horizons ?

Avec mes patients - ce qui est un net changement de posture (m'autoriser à indiquer une lecture, une vidéo, une pratique), avec mes proches aussi - j'ai envie de partager mes bouquins, de faire goûter. T'en veux :-)?

25 avril 2016

Uber Thérapie

Retour de soirée en VTC, le chauffeur me demande quel est mon métier. Commence par me dire qu'il n'aime pas les psys, et puis se confie peu à peu - celle qu'il a vue sur injonction de la Préfecture lui a facturé deux séances de 30 minutes à 120 euros... 23 ans, p'tit gars des cités qui essaie de se construire une vie mais flirte encore avec la délinquance, parce que vivre seul avec son salaire Uber n'est pas suffisant... Étonnamment il se raconte (après avoir... demandé la permission ?! ce que j'accepte volontiers, en lui indiquant que son GPS nous accorde onze minutes :-)) en commençant par sa réticence à se livrer, l'absence de paroles à la maison, le père absent, la mère qui l'a rejeté et fichu dehors à de nombreuses reprises à la demande du beau-père, les petits frères élevés eux par leurs deux parents, son instabilité, sa conscience de rester sur une pente plus que dangereuse s'il continue à fréquenter ses anciens amis. Il a quitté sa copine, qui l'agaçait par son côté enfant gâtée quand lui galère depuis toujours. J'encourage, souligne les ressources, et termine par la question magique "Que feriez-vous si vous étiez certain de ne pas échouer ?". Et je suis touchée par sa réponse immédiate : "je retournerais à l'école". Et d'expliquer qu'il est déjà inscrit dans une formation d'ambulancier, pour septembre prochain. Je ne peux pas m'empêcher d’espérer que cette séance impromptue aura apporté, peut-être, une petite brique dans cette tentative de construction...

Le lendemain, j'ai fait hospitaliser un homme épuisé qui projetait de se jeter dans la Seine le soir même pour échapper enfin à ses persécuteurs invisibles #weirdjobnevertheless

20 avril 2016

11 avril 2016

Pépites

Et pourtant nous poursuivons, nous encourageons toutes sortes d'espoirs fous. Pour la rédemption de ce qui se perd, un éclat de révélation personnelle (...)

Insensiblement je m'enfonce dans un  malaise léger mais persistant. Non pas une dépression, mais une fascination pour la mélancolie, que je retourne dans ma main comme s'il s'agissait d'une petite planète, striée de bandes d'ombre, d'un bleu impossible (...)

- Peut-être devrais-tu entrer et allumer un cierge à Saint Sava. Il apaise la mer pour les navires.
- Ouais, peut-être. Je me sens en équilibre instable, j'ignore ce qui ne va pas.
- Tu as perdu la joie, a-t-il dit sans hésitation. Sans joie, nous sommes morts.
- Comment puis-je la retrouver ?
- Trouve ceux qui l'ont et baigne-toi dans leur perfection.

(...) Je sentais que mon blues commençait à fondre sur les bords.(...)

(...) je déteste être confinée, surtout lorsque c'est pour mon bien (...)

Je crois dans le mouvement. J'ai foi dans le monde, ce ballon au coeur léger. Je crois en minuit et en midi. Mais en quoi d'autre encore ai-je foi ? Parfois en tout. Parfois en rien. Cela fluctue comme la lumière qui miroite à la surface d'un étang.

Patti Smith, Train M

10 avril 2016

Récréation

Ce jour je me suis reconnectée à quelque chose qui m'est absolument essentiel : pouvoir être seule. Prendre un train, y lire des heures, bercée par la musique d'un texte, somnoler, me laisser rêver. Voir la mer. Planer tout là-haut avec le cerf-volant. Manger de façon erratique. Savourer un verre de Sancerre blanc au soleil. Marcher dans une ville presque inconnue. Etre portée par l'instant. Et puis par l'instant suivant. Respirer.

Souvent vous connaissez cette envie de sortir du jeu, pour aller voir la lumière blanche dans le ciel large. Ce désir d'aller contre vos intérêts immédiats de travail ou d'amour, au nom d'un intérêt plus grand peut-être, ou bien au nom de rien. Allez savoir. Vous vous faites confiance à ce sujet. Vous avez appris avec le temps à vous donner du temps. Vous avez appris à rompre pour continuer, pour continuer à votre façon, à votre manière inventée et personnelle.

Christian Bobin, La part manquante

Je ne sais pas, si je me fais plus confiance à ce sujet que lorsque j'ai rencontré ce texte, à dix-sept ans. Il est même probable que ça m'inquiète davantage aujourd'hui, tant je perçois ce que ce désir de liberté, de ruptures dans le quotidien, a quelque chose de sauvage, de non négociable, de vital chez moi. Non pas rompre pour tout foutre en l'air, recommencer de zéro ; mais au contraire rompre pour pouvoir continuer, rendre le quotidien habitable, désirable, parce que non synonyme d'étouffement paisible, de mort lente et douce. Peut-être je ne peux vivre que la fenêtre ouverte sur l'imprévu, la possibilité du mouvement, le droit à l'échappée - à la re-création.

03 avril 2016

Marguerite

"Les premiers pas main dans la main
Les mots tout bas dans les chemins
Creux de tes reins

Puis la vie qui donne la vie
Par le ventre arrondi
Ton coeur et mon coeur éblouis

Par Marguerite, par la Margot, la reine, la fleur, la pépite..."

Marguerite, c'était notre bébé-témoin, le tout premier des bébés de notre groupe de copains, celui qui nous a donné envie d'en faire tout plein ! Maintenant, c'est une belle jeune fille au caractère bien trempé et au rire éclatant, dont nous avons fêté les 18 ans ce dimanche, avec sa famille et les amis de toujours. Dimanche c'était aussi un moment d'émotion pour tout ceux qui ont accompagné de près ou de loin cette petite fille trop tôt orpheline de père, une affirmation renouvelée de l'importance de tout cet irremplaçable réseau familial et amical, et du choix résolu de la vie et du bonheur de sa maman. Bref, c'était chouette, euh... z'auriez pas un mouchoir :-)?

02 avril 2016

Familles

(voir post ci-dessous ; et ci-dessus !)

Du coup, je n'ai de cesse que d'en créer : famille-famille, famille de coeur, familles d'emprunt - adopter et me/nous faire adopter étant une des mes grandes joies depuis toujours. Cette semaine, c'était famille transatlantique et multicolore, la suite de notre Jobson love story, avec la venue d’Isaiah à Paris. Musée Branly, Musée Rodin, journée au lycée avec Léo, stand-up comedy en v.o dans une péniche sur la Seine, cinéma, déjeuner de Pâques à la française, 18 ans de Marguerite, les dix jours sont très vite passés. Comme YoYo, je fonctionne par absorption et non par exclusion, table ouverte et maison d’hôtes – « mieux vaut plus que moins » :-). LuLu ou les liens qui demeurent, s'additionnent, s'inter-tissent - des fois c'est un peu emmêlé mais ce qui est sûr c'est que c'est vivant !

01 avril 2016

FFF

LuLu Buse. Ou Fleur Bleue. Ou Panda. Parce qu’hier, en regardant Kung Fu Panda 3 (!), les larmes me sont montées aux yeux quand les pandas s’unissent pour sauver Pô et nomment chacun à leur tour ce qu’ils sont pour lui : un ami, un père… une famille. Et plouf.

Ce jour en tirant les ficelles technologiques (vive Messenger) pour organiser quelque chose pour les 70 ans de mon père, j’ai eu une autre petite bouffée d’émotion – parce que voilà, c’est fait.  Aussi parce que Cyril, Clara et Gene ont embrayé aussitôt – et qu’actuellement tout ce qui ressemble à un relais, une co-construction me touche aussitôt.

Ohana signifie « famille ». Famille signifie que personne ne doit être abandonné, ni oublié (Lilo et Stitch). Voilà, à 43 ans, mon idéal de la famille, c’est celui de Disney. Ou de Dreamworks.

Je souris en me disant que je suis définitivement, une LuLu FFF : Fighting For Family. Voire Fuckin' Fightin' for Family. Que c'est ma plus grande fragilité, mais aussi ma plus grande force. Faire du lien.