23 février 2009

Princesses d'un jour

J'avais le projet depuis quelque temps d'aller acheter une robe de princesse pour Elsa chez les marchands de robes de mariée de Barbès. Nous avons fait mieux que ça : essayage sur place, en cabine s'il vous plaît, de robes de poupée de foire orange, bleues, violettes, blanches... J'ai craqué et essayé aussi, il y a les mêmes pour les grandes ! Elsa a choisi la plus blanche, la plus froufroutante de toutes. Et moi, j'ai longuement hésité sur la robe de la Belle et la Bête -version Disney, la jaune à gros bouillonnés...

Déchiffrage

Elsa (en grande section) fait mine de déchiffrer le nom du yaourt : Ac-ti-vi-us. Ouais, ouais, c'est ça... Je lui propose de lire le mot inscrit sur la boîte de sucre : plus dur !? Et là, j'entends : CA-SSO-NA-DE... Bluffés, les parents !

18 février 2009

Refuge

Quelques jours sous les toits, une parenthèse enchantée – pour retrouver un autre rythme, m’extraire du quotidien, respirer… Tout oublier, pour mieux tout retrouver ; une solitude d’autant plus luxueuse qu’éphémère. Mesurer le prix de la liberté – légèreté, sentiment d’être – juste une fois, quelqu’un d’autre, et la valeur de la sécurité – je (sais) que quelqu’un m’attend quelque part – «C’est vous mes autres », comme l’écrit Lantoine…

C’est drôle
Mais bien souvent
J’ai pensé à ça
J’aurais pu changer de rôle
Aussi souvent que je changeais de pièce, d’envie ou d’état
Renaître, connaître autre chose
Demain si tout explose
On voudrait tous être
Quelqu’un d’autre
Juste une fois dans sa vie
Que tout soit si différent...

La Grande Sophie, Quelqu’un d’autre

Menue fierté

Journée de formation – animée en funambule, dans l’accueil de ce qui émerge du groupe et des individus qui le composent, et à la fin, un bilan comme un cadeau – avec cette phrase d’un homme en grande souffrance : « Je me rends compte que tu m’as donné des clés pour vivre ce que je traverse professionnellement plus sereinement, mais pour le moment… je ne veux pas.»

Après une journée entière à interroger les « je ne peux pas », deux menues victoires, qui ne sont pas si minces : l'apparition de la responsabilité « je ne veux pas » ; l’inscription dans un à-venir « pour le moment ».

16 février 2009

Espace

Pour nous qui ne sommes ni artistes, ni poètes, ni sculpteurs, pour nous qui ne sortons rien de nos pinceaux, de nos plumes ou de nos ciseaux, il suffit de savoir patienter, de nous installer dans une attente dépouillée qui ressemble au désespoir. C'est le vide lui-même de nos existences qui appelle le souffle qui va les mouvoir. Il n'y a rien d'invisible, de secret ou de caché, il y a seulement le creux de ce qui se touche, de ce qui se sent et de ce qui se voit, et qui met tout en partage de proche en proche : l'empiètement des choses et des êtres les uns sur les autres qui les rend à l'unité d'une caresse.

François Roustang, La fin de la plainte

12 février 2009

Topée...

...au saut du lit par un Léo triomphant, dressé sur un tabouret pour mieux savourer sa victoire. Maman, la petite souris n'existe pas ! Ah bon, et qu'est-ce qui te fait croire ça ? Eh bien, hier, j'ai perdu une dent, il n'y avait que Edwige (la baby-sitter) et moi à le savoir, et elle ne m'a rien apporté !

Question subsidiaire : et tu crois que la petite souris, elle doit apporter un petit cadeau aux enfants qui ne croient plus en elle ? Pas rancunière, je lui en ai fait un l'après-midi, en ajoutant, c'est de la part de la petite souris... complicité.

07 février 2009

EHPAD

Une maison de retraite comme tant d’autres – mieux que tant d’autres sans doute – parce que flambant neuve, couloirs propres, couleurs gaies. Une aile fermée par un code, pour ceux qui ont perdu la mémoire. Une grand-mère assise parmi les autres, qui nous reconnaît mais ne se lèvera pas, peine à trouver ses mots, excès de neuroleptiques ou dégradation rapide depuis la dernière fois où je l’ai vue ? Ce que je n’arrive pas à oublier, c’est son regard, un regard d’enfant perdue qui ne sait pas ni où elle se trouve ni pourquoi, un appel à l’aide muet mais qui me poursuit encore…

05 février 2009

Nettoyage de printemps

Mais il existe encore un autre bla-bla redoutable – celui incessant qui règne en nous-même – cette radio en marche nuit et jour – ce commentaire oiseux et bavard, cette logorrhée que rien n’arrête et que personne ne songe en moi à arrêter – comme parfois dans une voiture stationnée au bord d’une route, la radio oubliée – le ratata, ratata incessant, ratiocination gloussante – chaîne associative de la plus basse sorte – humiliations qui traînent au milieu des boutons à recoudre, des factures impayées, des poubelles à descendre.

Voilà, de temps à autre, arrêter la radio ou raccrocher le téléphone. Respirer profondément – l’espace ! Créer l’espace – Jeter les vieilleries qui vous encombrent, les vieux remords, les vieux regrets, les vieilles auto-accusations, la voix éraillée de la Reine d’Alice au pays des merveilles en nous : « Qu’on lui coupe la tête ! Qu’on lui coupe la tête ! ». Les vieux ressentiments ! Ah ! comme tout cela est facile à dire et terrible à réaliser ! Tout autour de nous se conjure à nous aveugler ! Allons, ça ira aussi sans trop de chambardements, par petites doses, petits pas – par exemple un peu moins de mensonges, un peu moins d’auto-accusation et de jugement d’autrui… Mais à la vérité, il est impitoyable ce travail de voirie sur moi-même, ce travail de délivrance. Aussi longtemps que je cohabite avec mes vieux cadavres, l’empoisonnement de la source est fatal, la honte secrète me bâillonne. Voir mes détresses profondes mises au jour m’angoisse davantage que s’il s’agissait de crimes. Or nous ne parvenons à la bonne parole – claire et vive – que lorsque nous avons vidangé nos citernes.

Il est long le chemin !!! Mais sans passer par la colère, par le règlement de comptes avec Dieu, la révolte – sans laisser s’écouler la boue, il n’est pas de parole claire, pas de bénédiction. Le secret « honteux » trouble à jamais l’eau. C’est après la colère que viennent les larmes de la délivrance. Si on vient à parler trop tôt et trop vite de réconciliation, de délivrance, de paix, d’amour du prochain comme on le fait dans certaines églises – c’est comme pour s’épargner ce passage par la révolte, la mort ou le canal de la naissance. C’est comme dans l’intention de détourner l’attention du destin. Tout comme un passager qui agiterait ostensiblement un vieux billet non valide, dans l’espoir que le contrôleur, devant son assurance, n’irait pas regarder de près. Mais ces mots si je les prends trop tôt en bouche et s’ils ne sont pas ancrés dans mes entrailles, n’atteignent personne, ne touchent pas, ne sont pas même audibles. Ils constituent un brouhaha – sans plus.

Après cette metanoïa, après cette plongée dont il vient d’être question, il devient possible de réapprendre à parler, à balbutier de neuf, tout ce qui s’étonne et s’extasie balbutie et bégaie ! Il faut un long, long silence plein de respect pour que les mots retrouvent leur halo et se remettent à respirer.

Christiane Singer, Du bon usage des crises

02 février 2009

Fêtes de début d'année

Un goûter de Noël le 25... janvier (avec sapin et petits gâteaux maison, s'il vous plait), le Nouvel An Chinois le 1er février, et... de la neige sur Paris le lendemain.