Moi qui ne sais pas reconnaître ma main droite de mon pied gauche, moi qui qui ai essayé des dizaines de cours de danse et découragé je ne sais combien de professeurs, moi qui attrape de l'urticaire dès que je rentre dans une salle avec un parquet ciré et un miroir mural (celui-là même qui souligne élégamment rondeurs hivernales et tentatives de mouvement plus ou moins gracieuses)... je me suis amusée comme une petite folle là - non que je sois subitement devenue moins maladroite, mais parce que la maladresse n'empêchait ni l'énergie ni le plaisir - la prochaine fois, c'est juré, je m'achète un foulard qui fait bling-bling-bling sur les hanches - à peine besoin de plus pour me sentir princesse des Mille et une nuits.
To care : j'aime ce mot, qui dit à la fois la précaution, l'attention, la responsabilité, le souci, l'importance, le soin. Care box : un néologisme pour quelque chose comme, boîte à attention (littéralement en anglais imaginaire, trousse de secours).
30 octobre 2006
25 octobre 2006
Intégration
"Quelle vie doit-on vivre ? Celle qu'on choisit pour soi, ou celle qu'ils ont choisie pour vous ? Ou quelque chose d'intermédiaire ? Cette personne devra découvrir que, parmi les différents rôles qu'elle joue, il n'y en a pas un qui "représente le véritable moi." Au contraire, une partie d'elle-même est investie et trouve son expression dans chaque rôle. Le problème est de les intégrer de telle sorte que les différentes parties de son moi s'agencent pour vivre simultanément."
Fritz Perls, Gestalt Thérapie
23 octobre 2006
21 octobre 2006
L'amour en plus
...l'amour maternel serait quelque chose entre le mythe et la construction sociale, dit à peu près Badinter. Mais quand même - je ne connais pas beaucoup de mythes capables de me faire prévoir des achats de ballons, bougies, assiettes et verres multicolores, de bonbons au kilo et de tous les ingrédients nécessaires à la réalisation d'un brownie géant et d'un maxi saladier de pop corn. Ni de représentations sociales susceptibles de me faire traverser Paris pour un T-shirt spécial 7 ans, Léo depuis le 23 Octobre 1999, de me faire accueillir neuf gnomes en folie le temps d'un après-midi, ou de me faire passer deux heures à monter successivement un dragon Méga-Blocks, un robot Nika, et un super vaisseau Star Wars (de loin le pire !). Et tout ça - avec un indéniable plaisir.
19 octobre 2006
Une semaine par mois
Une semaine par mois, dix-huit mois durant, pour revisiter les thèmes de l'enfance et de l'adolescence, du couple et de la famille : en écho à une collègue qui fait le lien entre ce que la formation brasse de personnel, de pratique, et de théorique, je note avec un sourire, "On est dans le pétrin..."
En cadeau (et bien que nous n'ayons pas été sages !), une image, celle d'un violon dont la sensibilité, la subtilité seraient à la mesure de sa fragilité.
Et un fil qui a couru tout au long de la session, celui de la parole - qui ne peut se déployer qu'inscrite dans le cadre qui la porte et lui donne sens - mais qui peut aussi se retenir - est-ce que tout se dit, est-ce que tout est à dire - qu'est-ce qui est de soi, et qu'est-ce qui est de l'autre - et qu'est-ce qui nous échappe ?
13 octobre 2006
C'est extra
Vendredi soir, 20h, toute la petite famille s'installe sur le canapé pour une séance de ciné grand écran grâce au vidéoprojecteur fraîchement acquis pour raisons professionnelles - Léo dit, c'est la première fois, on peut la mettre dans la Boîte à Bonheur ! (Ronronnement approbateur de la Lu)
Nous regardons E.T (pourquoi faire les choses à moitié ?), et quand le chien aboie à l'adresse de la mystérieuse créature encore tapie dans l'obscurité, je me crois obligée de rassurer Elsa - "Il aboie parce qu'il ne sait pas ce que c'est." - "Ben, un esstra-terrestre", me réplique-t-elle du ton de l'évidence... No comment.
09 octobre 2006
Trop-plein
En réponse à mon invitation à écrire sur des feuilles de couleur les "valises" symboliques avec lesquelles elles arrivent en formation, une stagiaire, infirmière scolaire de 58 ans à la tendresse intacte mais à l'émotion à fleur de peau, note : "Avec le statut, la profession, l'âge, le coeur écoute beaucoup - que faire de toutes ces douleurs qui s'y déversent, constamment ?".
06 octobre 2006
Bis repetita
Posologie : à consommer sans modération jusqu'à disparition complète des signes de grisaille.
"Il fait si beau mon amour si beau ce matin
Que je pourrais faire la cour à Christine Boutin
Il fait si beau sur la ville si beau sur les toits
Envie d’ouvrir la grille aux témoins de Jéovah
Aux terrasses des restos grecs tellement il fait beau
On pourrait trinquer avec les anciens proprios
Il fait si beau sur le train de banlieue qui retarde
Envie d’faire un câlin avec une chienne de garde
Sur les pervenches les PV – (choeurs) il fait si beau
Sur les affiches UMP – (choeurs) il fait si chaud
Les caméras d’surveillance – il y a du soleil sur la France…"
Vincent Delerm, Il fait si beau.
(Et si les symptômes persistent : Scissors Sisters - touche replay)
Ne cherchez plus l'amour
Yahoo Rencontres : Ne cherchez plus l'amour, ça dit. Comme si une fois l'amour choisi sur catalogue (âge sexe ville mensurations) les humains cessaient de chercher l'amour... Comme si l'amour n'était pas, quels que soient notre situation de famille, notre âge, nos orientations sexuelles, à la fois ce qui nous meut et ce à quoi nous aspirons. Comme si nous n'étions pas, tous sans exception, des êtres d'amour : en consultation je n'entends pas autre chose - l'amour dans tout ses états - douleur, joie, manque, enfants, parents, grands-parents, couples durables ou éphémères...
Cette semaine j'ai vu l'amour fraternel mis à mal par la maternité, l'amour conjugal qui devant l'évidence d'une intolérable violence espère encore, l'amour filial trop malmené pour permettre un accès serein à l'amour maternel - et toutes les larmes versées pour ces enfants qui furent conçus et ne naîtront pas. Cette semaine j'ai entendu un homme de 47 ans dire, tant que je ne serai pas délivré de (ce que je porte en) moi-même, je serai incapable d'aimer - et je l'ai vu pleurer - et puis sourire enfin, comme pour la première fois. Et ainsi de suite...
"C'est toujours l'amour en nous qui est blessé, c'est toujours de l'amour dont nous souffrons, même lorsque nous croyons ne souffrir de rien", écrit Bobin. Quand je me présente aux adolescents dans les interventions scolaires - j'ai coutume de dire - mon métier, c'est de m'occuper des histoires d'amour.
Une fois n'est pas coutume
Je sens une colère sans nom qui affleure sous ma peau - une tristesse anonyme qui me serre la gorge. Depuis quelques jours. Et je ne sais pas à quel temps ni à quel lieu elles appartiennent - ni même si elles m'appartiennent vraiment.
...c'est l'autre nom de nos absences, des heures sombres du chien-loup. C'est un éclat de lumière aiguë, celui-là même qui raye nos certitudes de surface, traçant une imperceptible mais profonde ligne de coupe entre nous et nous-mêmes, entre nous et le monde.
05 octobre 2006
D'un bout à l'autre
Au réveil, je me glisse sous la couette d'Elsa avec Léo - une minute de tendresse ensommeillée. A la nuit tombée, chacun un enfant sur les épaules, des éclats de rire en cascade devant les grilles fermées du Parc Montsouris.
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