31 août 2018

Remous

Insomnies systématiques depuis dix jours. Pourquoi ? Ah mais peut-être parce que tout est mouvant, émouvant, confrontant, dans le même temps ?

Le retour d'Elsa à l'école, essentiel, mais tellement sur le fil - et les démarches préliminaires, le collège, le CMP, la vigilance à la glisser à nouveau dans un cadre de vie plus structuré.

Le départ de Léo, qui bouleversera l'équilibre de tous, sans qu'il soit possible de prévoir comment. Les réorganisations matérielles et financières inévitables.

Les questions sur la façon dont la grossesse de Clémence va les toucher, les touche déjà - Elsa dans le besoin de réassurance et la colère, Léo dans cette ligne qui est la sienne - depuis des années : "Si Papa est heureux comme ça...", et dont je me demande parfois si elle ne renferme pas une bombe à retardement.

Et moi ? Je n'ai par conséquent même pas eu le temps encore de me poser la question. Mais je m'interroge sur ce projet à ma connaissance sans vie commune, ce qu'il répète, ce qu'il va engendrer, ce qu'il envoie comme message à nos enfants.

A la Cité, le changement de hiérarchie et le décisif recrutement d'une coordinatrice pour mon service me laissent pour le moment en suspension, interrogative - pas encore confiante. Les charges du libéral deuxième année me rattrapent férocement, les impôts de nos changements de situation restent à évaluer...

"Un peu" anxieuse, moi ? C'est bien possible ;-)
(...mais je suis bien contente qu'il y ait mon hibou :-P...)

28 août 2018

#crèmedenuit

Ce soir, Clara : "Tu sens bon, comme une maman qui va se coucher. Ça sent toujours bon les mamans avant d'aller se coucher".

La douceur, c'est bien aussi comme soin anti-rides ;-)

12 août 2018

Le Clos des Fées

 C'est un joli vin, ce pourrait être aussi le nom de cette maison, non que les hommes n'y soient charmants, mais parce qu'elle m'apparaît comme puissamment habitée par une forte lignée de femmes, et aussi comme bénie des dieux (avec ou sans majuscule - hantée par quelques démons aussi), tant elle déborde de talents divers.

Les maisons de famille sont mon talon d'Achille et ma drogue douce, depuis toujours ; celle-ci, que je retrouve d'année en année, m'est tout particulièrement chère. 

Des bonheurs-poupées-russes (comme les filles de la maison, aux prénoms de princesses slaves) : une région toute de bleu et de lumière, et dans cette région, une maison paisible et ouverte, et dans cette maison, des êtres à retrouver ou à découvrir, comme autant de trésors.

Cette année, un trio de jeunes gens lumineux, drôles, curieux, si vivants - et un couple de créateurs trop poétiques pour ce monde - des humains émouvants par leur force autant que par leur perceptible fragilité. Comme tous les humains ? Oui, mais un peu plus, ou un peu autrement... légèrement extra-terrestres. Flottant un tout petit peu au-dessus de notre sol. 

Le Clos des Fées, donc. Fées qui circulent aussi discrètement dans la lumière sur la terrasse au couchant, qui s'invitent dans les tableaux de Marina (dans un regard, ou sous une plume), qui scintillent sur la crête des vagues, qui s'évanouissent dans l’œil bleu glacier du chat Queenie, qui s’endorment dans la sérénité des jardins de la Fondation Maeght, ou sous la robe d'un vin gorgé de soleil. Voilà, je reviens d'un séjour chez les fées !

10 août 2018

Un moment de liberté

Les horaires de la vie devraient prévoir un moment, un moment précis de la journée, où l'on pourrait s'apitoyer sur son sort. Un moment qui ne soit occupé ni par le boulot, ni par la bouffe, ni par la digestion, un moment parfaitement libre, une plage déserte où l'on pourrait mesurer peinard l'étendue du désastre. Ces mesures dans l’œil, la journée serait meilleure, l'illusion bannie, le paysage clairement balisé. Mais penser à notre malheur entre deux coups de fourchette, l'horizon bouché par l'imminente reprise du boulot, on se goure, on évalue mal, on s'imagine plus mal barré qu'on ne l'est. Quelquefois même, on se suppose heureux !

Daniel Pennac, Au bonheur des ogres

J'adore. Le ton, l'humour, l'ambivalence de la chute. L'effet de vérité. C'est le luxe de ces jours-ci - mesurer l'étendue du désastre (voir posts précédents), mais aussi la taille du bonheur (qui prend de l'embonpoint), la surface de la chance. Plonger dans le passé, photos, courriers, souvenirs, mesurer le chemin parcouru, retrouver des émotions, des éclats de rire, toute une richesse dont les fils forment la trame de ce que je suis, même quand je ne m'en souviens plus. Regarder avec tendresse la Lu que j'étais, constater les invariants (ouch ! ça fait un peu mal à l'ego :-))), les évolutions aussi. Choisir de garder le tout, comme à la fin de Eternal Sunshine of the spotless mind : s'il faut tout faire disparaître ou tout garder, la douleur et la joie, alors je garde tout. 

06 août 2018

Un cadeau tombé du ciel

(...) je sais que je ne le montre pas beaucoup mais Ronan et toi comptez tellement pour moi. Je vous aime fort, gros bisous de la miss Za !