J'ai redécouvert que les églises étaient aussi ce lieu où il est simplement possible de s'asseoir en silence et de laisser venir ce qui vient - émotions, pensées, larmes, prière, aussi longtemps et aussi librement qu'on le souhaite. Expérimenté qu'il est possible d'aller bien en allant mal, et d'être pleinement accueillie dans mon chagrin, sans pour autant en charger l'autre (et réciproquement). Très touchée par cette phrase dans le film "Sur un fil" : Je crois que je ne suis plus étanche... je crois qu'il y aurait beaucoup à dire là-dessus. Un prochain billet peut-être... En tout cas, c'était délicieux, ce mélange de profondeur et de légèreté.
Care Box
To care : j'aime ce mot, qui dit à la fois la précaution, l'attention, la responsabilité, le souci, l'importance, le soin. Care box : un néologisme pour quelque chose comme, boîte à attention (littéralement en anglais imaginaire, trousse de secours).
08 novembre 2024
Res-source
J'ai redécouvert que les églises étaient aussi ce lieu où il est simplement possible de s'asseoir en silence et de laisser venir ce qui vient - émotions, pensées, larmes, prière, aussi longtemps et aussi librement qu'on le souhaite. Expérimenté qu'il est possible d'aller bien en allant mal, et d'être pleinement accueillie dans mon chagrin, sans pour autant en charger l'autre (et réciproquement). Très touchée par cette phrase dans le film "Sur un fil" : Je crois que je ne suis plus étanche... je crois qu'il y aurait beaucoup à dire là-dessus. Un prochain billet peut-être... En tout cas, c'était délicieux, ce mélange de profondeur et de légèreté.
01 novembre 2024
Toussaint
“Grief, I’ve learned, is really just love. It’s all the love you want to give, but cannot. All that unspent love gathers up in the corners of your eyes, the lump in your throat, and in that hollow part of your chest. Grief is just love with no place to go.”
― Jamie Anderson
29 octobre 2024
Déborder
C'est bizarre, j'ai objectivement connu des moments bien plus durs que celui-ci, mais cette rupture amoureuse semble toucher au cœur de... quoi ?
Peut-être de ce qu'il y a de très petite enfance au cœur de chaque lien amoureux profond, peut-être de la blessure qui se ravive avec la fin de cette famille adoptée et adoptive, peut-être parce que dans ce chagrin-là il n'y a que moi en jeu et que ça m'autorise à flancher - personne d'autre à soutenir cette fois.
Peut-être parce l'absence d'une vraie parole sur cette séparation vient répéter d'autres silences. Peut-être à cause de mon coeur qui déborde d'un amour encore bien vivant mais qui ne trouve plus où se poser.
Peut-être simplement c'est le cumul des dernières années, une fois retiré ce filet amoureux qui m'avait rendue si heureuse depuis bientôt trois ans...
...alors, je reste en mouvement bien sûr - déjeuners ou dîners amicaux, le concert d'Arthur Teboul et celui de Nawel, le massage à quatre mains offert par Laurence et Denis, d'autres projets encore. Et surtout, c'est nouveau, je m'autorise à ne pas faire semblant. A appeler. A demander de l'aide et/ou de la présence. A pleurer aussi souvent que nécessaire, et c'est nécessaire tous les jours. A avoir (un peu) moins peur de peser sur l'autre, à ne pas (trop) juger de la légitimité de ma peine.
Et tout est dans ce (un peu) ou ce (trop). Oui, c'est "juste" un chagrin d'amour. Ou plutôt d'amours. Mais... s'il me permet de baisser un peu la garde, et d'accepter d'être parfois fragile, bien plus que je n'en ai l'air, alors peut-être que ça en vaut... la peine.
PS : un autre regard : Vouloir se rencontrer à l’aide d’un autre qui souhaite se fuir, revient à se choisir un bourreau qui viendra décharger tout ce qu’il refuse de rencontrer à son sujet dans l’espace que nous lui offrons, et qui est à la mesure d’un amour qu’il ne peut contacter en lui.
Cet espace devient alors une abyssale crevasse laissée en plein milieu de notre poitrine par la rupture, devenue inévitable face à notre incapacité de transmuter sa fuite en rencontre.
Stephan Schillinger
24 octobre 2024
Sourire
On n'est pas fort de sourire. Le véritable courage, c'est de faire en soi un espace à la peine. Un lieu immatériel où elle peut s'exprimer. L'autoriser à habiter le coeur et les pensées. Sans la laisser tout coloniser. Juste à sa place. A sa juste place. La vivre comme elle vient, quand elle vient (...). Son sourire d'aujourd'hui ne nie pas sa peine. Au contraire, il la révèle. Il dit la cohabitation des sentiments. Non pas la lutte de puissances que l'on croit s'opposer, mais leur compagnonnage apaisé. Elle peut vivre la joie parce qu'elle sait pleurer dans le noir.
Anne-Dauphine Julliand, Ajouter de la vie aux jours
23 octobre 2024
Submergée
Mais – il y a une part incontrôlable dans ce chagrin. Un truc enfantin, viscéral, quelque chose du tout-petit qui panique, un arrachement – un chagrin déraisonnable, qui me fait mal physiquement, me donne la nausée, me fait perdre pied et m'effondrer en gros sanglots, quand c'est possible, et ravaler mes larmes le reste du temps.
21 octobre 2024
Un regard perdu
Et puis le lendemain, je suis partie avant le jour à Strasbourg, pour une audience avec le juge des tutelles dans l'EHPAD où réside désormais mon père. Là aussi, mission accomplie, nous les enfants prenons la main... mais tout était trop pour mon coeur, la désorientation si visible de Gene, les larmes de Clara essayant de dire à notre père que celle-ci n'est plus en état de prendre soin de lui, la colère rentrée de Cyril - sa façon à lui de gérer son anxiété je pense..
Et surtout le regard perdu de Patrice, incapable de répondre à une question du juge, puis prenant lentement conscience, après le départ de celui-ci que quelque chose s'est passé - quelque chose dont il ne saisit pas les enjeux, mais dont il interprète que ce ne peut être que contre lui... ses derniers mots auront été l'expression de sa déception, il s'est fermé, nous l'avons raccompagné non sans mal dans le service.
J'ai souri tristement à l'aide-soignante qui l'a aidé à s'installer à table, elle m'a dit, vous avez le même sourire que votre papa - il y a eu un éclair de douceur dans ce mot spontané, et l'idée que peut-être alors, il lui arrive encore de sourire.
20 octobre 2024
We did it !
Hello , les Amigos
Je vais me faire le héraut du héros Léo
Petiot, quand nous le gardions , avec Yoyo,
Il fallait compter les " dodos" !
N'aimant pas l'eau , pour la douche, fallait le chrono !
C 'est, n'est-ce-pas Elsa, un excellent frérot ?
Puis, aux sports accro, il s'est fait des abdos
Plus beau que le lavabo, il est devenu coeur d'artichaut !
Now, banco pour le bio
Il ira haut... peut-être, jusqu'au CHÂTEAU ?...
BRAVO Léo , notre écolo !!
08 octobre 2024
Ailes
27 septembre 2024
Under pressure
26 septembre 2024
Sur un fil
Si je me suis trompé, en disant : je t'aime, je préfère avoir dit : je t'aime. On ne me fera pas envier celui qui a eu raison sans aimer (Philippe Léotard).
Folie dure
C'est fou oui. J'ai beau avoir des dizaines (centaines ?) d'heures de travail sur moi à mon actif, j'ai beau savoir que dans ces brusques montées de chagrin incoercible se jouent non seulement le présent immédiat, mais toute la solitude de l'enfance face à l'abandon de l'un, à la dépression de l'autre, ici parfaitement combinées, condensées comme diraient les psys, je plonge quand même.
Largement aidée par l'absorption heure après heure des mêmes détresses archaïques chez ceux que j'accueille, sans plus avoir ce lest interne du - je suis celle qui aime et qui est aimée, voir post suivant. A chaque étape douloureuse de ma vie, je redécouvre non pas l'Amérique mais à quel point il est impossible de faire ce métier sans s'enraciner dans un amour. Et je le fais quand même - quelle est l'alternative ?
Grand bien vous fasse
Il y a un brin d'ironie douce-amère, dans le titre de l'émission dont cette interview est extraite...
...parce que l'amour c'est à la fois le sentiment le plus puissant - d'une puissance à déplacer les montagnes - ce qui fait qu'on peut aimer par exemple une personne qui n'est pas du tout faite pour nous, mais c'est la puissance de l'amour, et absolument fragile parce que comme tout dans la vie, ça passe ! Et ça je crois que quand on aime on est à la fois tenaillé et angoissé par sa puissance - y en a jamais assez, on en veut encore plus, on n'aime jamais à satiété, et en même temps on a la phobie que ça puisse finir. Pourquoi ? Parce que je crois que l'amour est le seul sentiment qui nous donne une raison d'être immédiate. C'est-à-dire, qui suis-je quand j'aime et quand je suis aimée ? Je suis celle qui est aimée et qui aime. Donc imaginez qu'on me retire ça ? Je n'ai plus de sol, je n'ai plus de raison d'être.
Avant, les intervenantes - toutes des femmes, tiens donc - parlaient du retour de l'instabilité, de la perte de ce qui fait repère, et du fait qu'on veut par conséquent à tout prix (à tout prix...) préserver cette stabilité, quitte à se mentir ou à mentir aux autres. Plus loin, elles parlent de la fin de l'élection amoureuse qui nous rend à l'anonymat - ce sentiment d'être à nouveau perdue dans la foule...
Alors ici - peut-être n'y est-on pas vraiment à ce jour dans le désamour, ou juste au bord, ce qui n'est pas moins douloureux peut-être - dés-espoir et haine de soi d'un côté, tendresse impuissante et désolée de l'autre. Mais chacun de ces mots me parle. Oui, je sais que j'existe en dehors de ce chagrin, oui, il y a néanmoins, du sens, du lien et des joies possibles dans cette vie. Ce qui ne me préserve nullement de ces moments récurrents et incontrôlables où effectivement le sol se dérobe sous mes pas, et où c'est l'enfance qui sanglote en moi.