Une collègue vient nous présenter son bébé, accompagnée de sa fille aînée qui doit avoir 7 ans. La gamine se plante devant moi, me regarde droit dans les yeux et me déclare : "Depuis la dernière fois où je t'ai vue... depuis la dernière fois où je t'ai vue, tu as grandi toi !"
To care : j'aime ce mot, qui dit à la fois la précaution, l'attention, la responsabilité, le souci, l'importance, le soin. Care box : un néologisme pour quelque chose comme, boîte à attention (littéralement en anglais imaginaire, trousse de secours).
30 août 2006
29 août 2006
Pépites
"... nous sommes errants, terrorisés, dociles - et pourtant émouvants, subtils - la grâce d'être fragile."
"Laissez venir ce qui vient sans jugement ; et si des jugements viennent, accueillez-les sans les juger..."
"Laurence nous fait respirer, enrouler, dérouler le fil du souffle et de la vie en nous. Difficile de garder le fil, du fil au lien, il n'y a qu'un pas ? Je marche sur un fil, la tête haute, la tête en bas, ma tête se défile - je voudrais lâcher le fil de mes pensées, souffler, respirer. Mais je suis toute emmêlée ! Entre les pistes à suivre et les fils à tirer, je cherche le fil d'Ariane - sortir du labyrinthe - celui de mon souffle et de mon désir."
"Le chemin le plus court entre deux existences - c'est l'amour."
"Et quand on ne sait "plus quoi dire", on peut dire - presque rien - deux phrases peut-être : Je vous aime, ou encore : Aimez-moi."
"Résiste - suis ton coeur qui insiste - ce monde n'est pas le tien - viens bats-toi signe et persiste !"
"Pars, mais ne ferme pas."
19 août 2006
Fêlures
Dans les rayons du supermarché, des familles encore bronzées poussent des chariots remplis de fournitures scolaires, de chaussures neuves, de pyjamas encore un peu grands – pour cet hiver. Un samedi soir ordinaire, visages creusés par les néons, agacements minuscules, mouflets fatigués ou capricieux, dépenses inévitables – un air de rentrée déjà, un retour aux habitudes. Fêlure : mais la chance, d’être là, d’être ensemble, avec deux enfants en pleine santé et pour lesquels l’école est un plaisir, une nouvelle aventure ? Mais la chance, de pouvoir leur offrir le nécessaire, et le superflu ? Fêlure encore : et cette chance – combien elle est précaire – un grain de sable dans la machine, un faux mouvement, il suffit de si peu pour que tout s’enraye – comme c’est fragile le bonheur… De temps à autre - le monde se fêle.
10 août 2006
Emotions
Il avait dit - l'é-motion c'est ce qui nous traverse, ces mouvements qui nous traversent - il s'agit d'accepter de se laisser traverser, l'émotion n'est pas faite pour être retenue - et c'est quand nous la retenons, qu'elle fait des dégâts, engendre de la souffrance - j'ajoute, qu'elle nous fait dérailler, sortir d'une certaine justesse, interne.
Et parce que je pense à lui ce matin, j'ai ouvert le dictionnaire, qui éclaire et complète : l'émotion étymologiquement c'est ce qui nous met en mouvement - à l'origine, un mot qui signifie mouvement mais aussi fièvre, frisson - ce qui nous fait trembler, nous met hors de nous-même - pour mieux nous retrouver.
Une boussole interne ? Un thermostat ? Une carte au trésor aussi peut-être pour qui sait la lire... voici ce qui est juste pour moi à cet instant, un reflet fidèle de ce qui se joue pour peu que je me laisse traverser, sans amplifier ni retenir.
08 août 2006
Vanessa
Elle a dix-sept ans, un retard de règles d'un mois, et un sourire aux lèvres - malgré les précautions prises (?), elle est enceinte - et elle est heureuse, de se savoir féconde. Quant à la décision à prendre concernant cette grossesse... elle semble floue, jusqu'au moment où, avec une désarmante justesse et un sourire enfantin et inquiet, elle en pose les enjeux : "Avoir un enfant, peut-être que ça aide à grandir ?".
Dans l'apparente relative inconscience de ces grossesses adolescentes, se dessine toujours cette question d'un franchissement, voire d'un afranchissement de ce qui les retient encore à l'enfance, à la mère ; mais il est rare qu'elle se pose avec une telle transparence - que s'inscrive aussi nettement l'espoir d'un passage à l'acte fécond - où se confondent l'enfant en soi et l'enfant que l'on porte, comme si l'un pouvait frayer une issue aux interrogations sans réponse de l'autre.
Florence
Pour le départ au pied levé, un bagage à main, une robe légère et basta. Pour la petite terrasse d'un restaurant de charme à la pasta exceptionnelle et au chianti capiteux. Pour le bonheur étrangement poignant de découvrir en vrai des oeuvres qui appartiennent à l'imaginaire collectif et aux livres d'art, La naissance de Vénus de Boticelli, L'Annonciation de Léonard de Vinci, La Madone au chardonneret de Raphaël... Pour l'histoire fastueuse et décadente de la famille des Médicis, princes, mécènes et assassins... Pour le concert quasi-privé dans la chapelle du palais de Machiavel, un ténor et un piano, et quelques grands airs du répertoire italien... Pour la sérénité du cloître de San Marco aux cellules enluminées par Fra Angelico... Pour la lumineuse beauté de la campagne toscane vue de la colline de Fiesole... Si !
Sur un menu de restaurant
Je vous souhaite des rêves à n'en plus finir et l'envie furieuse d'en réaliser quelques-uns. Je vous souhaite d'aimer ce qu'il faut aimer et d'oublier ce qu'il faut oublier. Je vous souhaite des passions, je vous souhaite des silences, je vous souhaite des chants d'oiseaux au réveil et des rires d'enfants. Je vous souhaite de résister à l'enlisement, à l'indifférence, aux vertus négatives de notre époque. Je vous souhaite surtout d'être vous.
Jacques Brel
Jacques Brel
02 août 2006
Raccourci conjugal
Une femme en consultation, à qui je renvoyais que personne mieux qu'elle ne pouvait savoir comment parler à son conjoint - trouver le moment, trouver les mots... : "Avant, je le connaissais. Après, je ne le connaissais plus... Et maintenant (désabusée) ...je commence à le connaître !"
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