31 décembre 2007

Petits cailloux et coeur gros

Petits cailloux semés, petits cailloux qui (s') aiment, dans la fin de l'année un apaisement, en même temps qu'une fragilité accrue (à cru ?). Une boucle qui se boucle, des questions qui se re-présentent, se représentent, un très doux Calendrier de l'Après, mais quel après ? Des bonheurs partagés - la danse, la musique, lire ou écrire côte à côte, aller au cinéma ou au théâtre - un reflet des commencements, du temps d'avant - le constat de ce qui est et de ce qui n'est plus, inventaire triste et tendre... Demain ? Je ne sais pas.

Impossible – de ne pas voir le luxe dans lequel nous vivons – tant sur le plan matériel et physique que sur le plan psychique – ressources affectives, intelligence, capacité de prendre du recul, faire un pas de côté, respect, tendresse partagée… Mais… Ce désir au sens restreint – désir amoureux, sensuel, sexuel – comme au sens large – désir de vie, d’ouverture, de mouvement, d'autonomie, de créativité, d’authenticité – ce luxe ultime – comment lui faire une place juste ?

27 décembre 2007

Sujet de méditation (2)

...deux fléaux qui nous accablent :
les voleurs de temps et les voleurs de silence.


Chantal Thomas, Comment supporter sa liberté

25 décembre 2007

Noël blanc















Pour les enfants, une première découverte des sports d'hiver - luge, ski et patin à glace ; pour les parents, un chalet de rêve tout de bois et de neige revêtu, petits déjeuners somptueux et feu qui crépite dans la cheminée ; pour tous, un temps de trêve et de repos, tous les quatre - un temps suspendu, une respiration profonde dans l'air pur de la montagne.

22 décembre 2007

Exercer sa liberté ?

Je me suis rendue compte que j’avais de moins en moins envie que les personnes aillent mieux – au sens ordinaire du terme. Les gens sont en effet prisonniers de la cage qu’ils ont bâtie et tournent en rond à l’intérieur de celle-ci. (…) Ce qui m’importe le plus à présent est d’aider les gens à sortir de leur cage, d’ouvrir le cœur. (…) Ce qui est visé, c’est de devenir libre de sa propre prison. Mais qui veut vraiment être libre, libre de ses identifications à ses propres souffrances ? La plupart des gens ne veulent pas quitter leur cage, ils en veulent juste une plus belle où tout aille bien. Ce n’est pas cela être libre. (…) Le véritable arrêt des souffrances viendra en osant ce changement de regard qui permettra de voir que cet Amour, cette Joie, c’est moi, de voir que cette infinité, cette lumière, c’est moi. (…)

Cela rejoint une vérité spirituelle : nous créons sans cesse notre propre monde. Toutes les écoles de psychologie sont d’accord sur une forme ou une autre de répétition par rapport à la création de la souffrance, comme sur le fait que ce qui va guérir la personne est un apport d’amour sous la forme d’une alliance thérapeutique. (…) Les barreaux de la cage peuvent sauter. Les limites de la psychologie vont cependant faire que, s’il n’y a pas cette compréhension spirituelle profonde, une nouvelle cage va se reconstruire, plus confortable certes mais aucunement libératrice.


Bettina de Pauw, Psychologie et Spiritualité

21 décembre 2007

Sujet de méditation

Nous nous inquiétons souvent pour des choses
qui ne se produiront pas
ou contre lesquelles nous ne pouvons rien.

20 décembre 2007

Gratitude

Je ne crois pas grand-chose. Je ne crois même en vérité qu'en une seule chose. Mais cette certitude a coulé partout, a tout imbibé. Pas un fil de l'existence n'est resté sec. Elle tient en deux mots. La vie est sacrée. (...)

L'hommage aux origines. Ainsi commence tout processus d'humanisation. "De mon grand-père Vérus, j'ai reçu la noblesse de caractère et l'équanimité. De mon père, d'après ce qu'on m'en a rapporté et ce que je sais encore de lui, la modestie et le sens viril. De ma mère, la crainte de Dieu et la main ouverte, un style de vie simple. De mon arrière grand-père..." Ainsi devrait s'ouvrir, comme pour Marc-Aurèle, l'empereur et le sage, tout récit d'une vie.

Maxime Gorki, gavroche errant dès l'âge de neuf ans, orphelin et vagabond, dresse lui aussi dans sa biographie les stèles vivantes de sa gratitude : au cuisinier Smoury dont il fut le marmiton sur un bateau et qui lui fit lire ses premiers livres : Gogol et Dumas père. A Kolouchni, un homme hors-la-loi, un bossiaki, c'est-à-dire un va-nu-pieds qui lui ouvrit le coeur. A l'avocat Lanine, un homme généreux, un érudit qui reconnut "le désir féroce de s'instruire" de ce jeune homme blessé d'âme et de corps (une tentative de suicide l'avait estropié). Sur le navire d'immortalité du grand Maxime Gorki voyagent debout dans le vent, en frères de compassion, le cuisinier, le voyou et l'avocat. Leurs noms arrachés à l'oubli composent le premiers vers d'un hymne de gloire : Smoury, Kolouchni et Lanine...


Christiane Singer, N'oublie pas les chevaux écumants du passé

14 décembre 2007

Exils

Je ne me sentais chez moi nulle part... parce que je n'étais pas chez moi à l'intérieur de moi.

Chérif

13 décembre 2007

Récolte du matin

Léo quitte la cuisine : Salut, Maman sapiens sapiens... Je vérifie : Je suis la maman qui sait qu'elle sait ? Léo, avec un grand sourire : Oui !

Elsa fait tomber son biberon : Ah, il faudra qu'il apprenne à faire le casse-margoulette !

Dialogue de fous

- Il faudra le faire avec précaution...
- Oui, il faudra l'inviter !
- ???
- Bah oui, précaution...
- Ah oui, on devrait même en faire une invitée permanente...
- A condition qu'elle vienne sans son principe.
- Pourquoi ça peut être bien les principes ?
- Ah non, moi je maintiens, sans son principe. A la rigueur, avec son Prince Hop...

12 décembre 2007

Réveil

Hier soir mardi, les enfants ont reçu ordre de nous laisser dormir. Consigne : "Le premier qui se réveille se rendort !". Interdiction d'apparaître avant... 8h minimum. 8h01, Léo apparaît dans la chambre en poussant des Cocorico retentissants, puis simule une alerte aérienne en faisant tourner ses 2 lampes de poche. Après quoi, Elsa nous improvise une chanson... sans compter Chamade, qui vient nous saluer à petits coups de langue râpeuse. Ok, Ok, on se lève...

11 décembre 2007

Madeleines

Avec les enfants, regarder Le Kid, La ruée vers l'Or, Mary Poppins. Décorer un sapin plus haut que Léo. Ecouter les Fabulettes : C'était un petit sapin pique pique pique... Ouvrir les cases du calendrier de l'Avent.

Et seule sur la route dimanche, qui m'emmenait vers un grand-père peut-être pas loin du grand départ, une petite grand-mère désemparée, la déclinaison des châteaux de la Loire et le coeur qui se serre avec les kilomètres et les souvenirs d'enfance : Chambord, Chaumont, Loches, Blois, Amboise.

07 décembre 2007

Campagne dépression

C’est du Molière, Le Malade imaginaire, ou Knock : l’INPES persuade les gens que s’ils sont tristes, c’est qu’ils sont malades, et les incite à bouffer du médicament. Ce qui était considéré autrefois comme un mauvais moment à passer, un coup de pompe, un deuil difficile, est désormais "une maladie". La brochure dépression, diffusée à un million d’exemplaires, est une tentative d’endoctrination massive, parfaitement irresponsable. L’ambition est de remodeler vos émotions les plus intimes. C’est un "alien" qui s’insinue au plus profond de vous -même pour saboter tout ce que vous éprouvez. Il vous oblige à interpréter vos sentiments les plus humains dans le sens de la maladie.

On déprime quand on est malade de la vérité. Si on ne veut pas déprimer, il faut assumer la vérité, sa vérité. J’ai été touché par la phrase de Cécilia qui faisait la une d’un magazine au moment de l’annonce du divorce : "Je veux vivre ma vie sans mentir." Voilà l’antidépresseur le plus puissant.


Jacques-Alain Miller, interview pour Charlie Hebdo