Samedi soir, une balade improvisée dans la rue des Lombards, une conversation à bâtons rompus au Sunside et la découverte d'une petite perle, pour les amateurs de jazz et de chanson française : Mélanie Dahan.
To care : j'aime ce mot, qui dit à la fois la précaution, l'attention, la responsabilité, le souci, l'importance, le soin. Care box : un néologisme pour quelque chose comme, boîte à attention (littéralement en anglais imaginaire, trousse de secours).
27 septembre 2008
23 septembre 2008
Regard neuf
L’écoute qui cherche à vouloir maîtriser le discours de l’autre et qui déjà fige le propos de l’interlocuteur ou sa position, le met à une place présupposée en le guettant dans un scénario ou des comportements attendus. Elle induit souvent l’autre dans une direction en obstruant de ce fait l’instant de l’échange. C’est souvent une peur de l’inconnu, voire de la mort, qui dicte ces attitudes. (…) La relation par définition est mouvante, elle est le produit du rapport entre les êtres, des énergies en présence, qui sont toujours en mouvement. (…) Autrement dit, il faut se présenter dépouillé d’évidences, d’a priori, pour donner une chance à la nouveauté, à l’inattendu d’une situation. Afin de donner une chance à l’autre pour nous surprendre, pour nous étonner, et le découvrir différent de la façon dont on le percevait.
Michèle Taïeb, Improviser
Michèle Taïeb, Improviser
22 septembre 2008
A la petite semaine
De ces derniers jours que me reste-il ? Les brumes de la fièvre, une fatigue persistante que je n’ai pas écoutée, un arrêt-maladie qui ne m’aura pas arrêtée.
Be Happy, concentré de bonne humeur en VO, dans la lignée de Toi, moi et tous les autres, ou Little Miss Sunshine.
Une nouvelle patiente, adressée par une grande dame dont la confiance m’honore.
Tanguera, ou West Side Story au pays du tango – danseurs virtuoses, sensualité qui affleure dans la lenteur bien plus encore que dans les tempos enfiévrés…
La préparation inquiète de deux journées sur la relation d’aide – l’envie de plus en plus affirmée de lâcher le contenu pour laisser la place à l’improvisation, à l’émergence et à la légèreté – défi de funambule, à fortiori dans l’état second dans lequel je me trouve encore.
Un colloque était prévu je crois – j’ai préféré emmener Léo et Elsa visiter les animaleries et mes souvenirs d’enfance Quai de la Mégisserie.
Se précise, le devoir d’accompagner ma grand-mère dans une maison spécialisée dont elle ne reviendra pas – la perspective de l’aider dimanche prochain à faire ses valises – mais que met-on dans sa dernière valise ? Comment transformer l’appartement de toute une vie, les souvenirs de l’autre omniprésent, en deux colis pratiques – chemises de nuit, brosse à dent, serviette de table et de toilette, et .. ?
Un dîner doux au Café Bibliothèque, une qualité de relation et de dialogue rares. A la librairie du même Mk2, deux livres à savourer, le dernier Alice Ferney, et L'art de la Joie, que je croise et recroise sur mon chemin.
Ce soir j’ai trouvé un espace de paix à inventer un nouveau rite – pas l’énergie de lire un ou deux chapitres de quoi que ce soit, aussi ai-je décidé de lire à mes enfants quelques poèmes. Qu’est-ce qu’un poème ? C’est comme une chanson mais sans chanter, dit Elsa.
Au menu, Le Cancre de Prévert – commencer en douceur, avec un texte qui a toute ma tendresse depuis toujours – La Rose et le Réséda, d’Aragon – je leur ai dit, il avait deux amours, Elsa, et une certaine idée de la liberté… Je leur ferai écouter la version mise en musique par La Tordue, ai rappelé à mon Elsa qu’elle portait ce prénom parce que cet amour était à l’origine de poèmes parmi les plus beaux de la langue française. Un poème d’amour de Ramuz, qui les a fait rire aux éclats, l’histoire d’un paysan fou amoureux fou qui parle de son amour secret à ses vaches. Pari gagné, à refaire, et pour moi j’en suis sortie comme momentanément lavée, rafraîchie.
Be Happy, concentré de bonne humeur en VO, dans la lignée de Toi, moi et tous les autres, ou Little Miss Sunshine.
Une nouvelle patiente, adressée par une grande dame dont la confiance m’honore.
Tanguera, ou West Side Story au pays du tango – danseurs virtuoses, sensualité qui affleure dans la lenteur bien plus encore que dans les tempos enfiévrés…
La préparation inquiète de deux journées sur la relation d’aide – l’envie de plus en plus affirmée de lâcher le contenu pour laisser la place à l’improvisation, à l’émergence et à la légèreté – défi de funambule, à fortiori dans l’état second dans lequel je me trouve encore.
Un colloque était prévu je crois – j’ai préféré emmener Léo et Elsa visiter les animaleries et mes souvenirs d’enfance Quai de la Mégisserie.
Se précise, le devoir d’accompagner ma grand-mère dans une maison spécialisée dont elle ne reviendra pas – la perspective de l’aider dimanche prochain à faire ses valises – mais que met-on dans sa dernière valise ? Comment transformer l’appartement de toute une vie, les souvenirs de l’autre omniprésent, en deux colis pratiques – chemises de nuit, brosse à dent, serviette de table et de toilette, et .. ?
Un dîner doux au Café Bibliothèque, une qualité de relation et de dialogue rares. A la librairie du même Mk2, deux livres à savourer, le dernier Alice Ferney, et L'art de la Joie, que je croise et recroise sur mon chemin.
Ce soir j’ai trouvé un espace de paix à inventer un nouveau rite – pas l’énergie de lire un ou deux chapitres de quoi que ce soit, aussi ai-je décidé de lire à mes enfants quelques poèmes. Qu’est-ce qu’un poème ? C’est comme une chanson mais sans chanter, dit Elsa.
Au menu, Le Cancre de Prévert – commencer en douceur, avec un texte qui a toute ma tendresse depuis toujours – La Rose et le Réséda, d’Aragon – je leur ai dit, il avait deux amours, Elsa, et une certaine idée de la liberté… Je leur ferai écouter la version mise en musique par La Tordue, ai rappelé à mon Elsa qu’elle portait ce prénom parce que cet amour était à l’origine de poèmes parmi les plus beaux de la langue française. Un poème d’amour de Ramuz, qui les a fait rire aux éclats, l’histoire d’un paysan fou amoureux fou qui parle de son amour secret à ses vaches. Pari gagné, à refaire, et pour moi j’en suis sortie comme momentanément lavée, rafraîchie.
14 septembre 2008
Pêle-mêle
Petit miracle à la réunion de rentrée hier matin : maître subtil et délicatement provocateur, qui a pour projet pédagogique transversal le décodage du monde qui nous entoure, soutient l'accès à l'autonomie sous toutes ses formes et privilégie les entrées multiples dans la culture - théâtre, cinéma, concert au Conservatoire, sorties scientifiques - jamais assisté à une réunion pédagogique aussi stimulante, je retournerais bien en CM1 moi...
Une expo très bien faite sur les incroyables cétacés (j'aurai enfin compris pourquoi il y a des mammifères marins), un thé à la menthe à la Grande Mosquée (pâtisseries du Ramadan à tomber par terre), d'amicales et chaleureuses lasagnes de rentrée, un brunch au soleil de Bercy (au Chai 33, animations gratuites pour les enfants le dimanche, avis aux jeunes parents), un anniversaire chez Mac Do (sans nous, hein ;-), une journée de formation shiatsu (pas pour moi, mais suis bénéficiaire !!!), une Zaz' émerveillée par les robes Valentino (bien qu'elle déplore qu'il n'aie pas crée de robes avec des chats, on le lui suggèrera... moi j'aurais aimé les croquis initiaux et les étapes de la création, mais c'était sublime quand même.)
Et une blague du Léo :
Une expo très bien faite sur les incroyables cétacés (j'aurai enfin compris pourquoi il y a des mammifères marins), un thé à la menthe à la Grande Mosquée (pâtisseries du Ramadan à tomber par terre), d'amicales et chaleureuses lasagnes de rentrée, un brunch au soleil de Bercy (au Chai 33, animations gratuites pour les enfants le dimanche, avis aux jeunes parents), un anniversaire chez Mac Do (sans nous, hein ;-), une journée de formation shiatsu (pas pour moi, mais suis bénéficiaire !!!), une Zaz' émerveillée par les robes Valentino (bien qu'elle déplore qu'il n'aie pas crée de robes avec des chats, on le lui suggèrera... moi j'aurais aimé les croquis initiaux et les étapes de la création, mais c'était sublime quand même.)
Et une blague du Léo :
- Moi je suis déjà astronaute !
- Ah bon et tu navigues dans quel espace ?
- Ben dans la lune !
(Quand on sait combien le Léo peut-être distrait et rêveur, ça vaut son pesant de cacahuètes...)
12 septembre 2008
Sablier
Maman parisienne multi-employeurs, je jongle avec le temps... et me demande parfois à côté de quoi je passe. Dire hier à Léo qui avait mal au ventre - pas aujourd'hui (parce que j'anime un groupe auquel je tiens), nous irons chez le docteur demain si tu as encore mal - est-ce que c'est juste ? Ce matin Léo n'a pas l'air plus malade... mais j'ai pris la matinée pour l'accompagner - peut-être que c'est ce qui compte. Avoir le temps de conduire Elsa sans l'expédier, dessiner une sirène, papoter avec la maîtresse, avec une maman d'élève. Revenir à la maison, décider qu'après le médecin, nous irons déjeuner tous les deux avec Léo, tête-à-tête exceptionnel et moment privilégié. Peut-être ça devrait être possible plus souvent - peut-être je devrais m'organiser pour que la priorité soit là. Peut-être...
11 septembre 2008
09 septembre 2008
Rentrée
Deux naufragés agrippés l’un à l’autre – 37 et 25 ans, des enfances et des vies dévastées par la violence, l’alcool, le mensonge et la disqualification. Elle a deux grands enfants, passablement abîmés eux aussi, il s’auto-mutile depuis l’enfance. Ils sont intelligents, créatifs (elle écrit, il peint, sculpte, fait de la musique), dotés d'un humour ravageur, émouvants – et complètement déglingués.
Une grossesse s’annonce, c’est ce qui les amène, à laquelle ils semblent en fait assez d’accord pour mettre fin – mais que viennent-ils faire ici au juste ? Est-elle venue interroger son ambivalence, face à une grossesse qu’elle s’imagine comme la dernière ? Demander des soins pour elle ? Demander des soins pour lui, par le biais de cette consultation pré-IVG ? Et lui, qu’est-il venu confirmer, venu affirmer, de sa position nihiliste apparemment argumentée mais rempart dérisoire contre une détresse que je devine insondable ? La transparence psychique de la grossesse fait ici coup double - l'un et l'autre déversent, digressent, marée noire que je dois à plusieurs reprises endiguer pour ne pas perdre le fil, rester dans le cadre de l'entretien.
Deux funambules, qui m’ont laissée vidée, épuisée par ce qui circule de violemment incestuel et de violent tout court dans leur discours, dans leurs histoires, dans leur relation, dans leurs prises de position d’adultes ou supposés tels aujourd’hui… Elle aimerait se dispenser de l'étape échographique, il souhaite au contraire en être témoin ; ils sont d’accord pour revenir ensemble au prochain rendez-vous, ensuite. Quelque chose a accroché... Pourquoi, et pour quoi ?
Une grossesse s’annonce, c’est ce qui les amène, à laquelle ils semblent en fait assez d’accord pour mettre fin – mais que viennent-ils faire ici au juste ? Est-elle venue interroger son ambivalence, face à une grossesse qu’elle s’imagine comme la dernière ? Demander des soins pour elle ? Demander des soins pour lui, par le biais de cette consultation pré-IVG ? Et lui, qu’est-il venu confirmer, venu affirmer, de sa position nihiliste apparemment argumentée mais rempart dérisoire contre une détresse que je devine insondable ? La transparence psychique de la grossesse fait ici coup double - l'un et l'autre déversent, digressent, marée noire que je dois à plusieurs reprises endiguer pour ne pas perdre le fil, rester dans le cadre de l'entretien.
Deux funambules, qui m’ont laissée vidée, épuisée par ce qui circule de violemment incestuel et de violent tout court dans leur discours, dans leurs histoires, dans leur relation, dans leurs prises de position d’adultes ou supposés tels aujourd’hui… Elle aimerait se dispenser de l'étape échographique, il souhaite au contraire en être témoin ; ils sont d’accord pour revenir ensemble au prochain rendez-vous, ensuite. Quelque chose a accroché... Pourquoi, et pour quoi ?
08 septembre 2008
Second degré
David raconte fièrement à ma maman : "La maîtresse d'Elsa a dit qu'elle était une élève parfaite - mais qu'il ne faudrait pas le répéter devant elle." Et là, on entend une petite voix de cinq ans dans la pièce à côté : "T'inquiète pas Papa, j'ai rien entendu !".
02 septembre 2008
Hameau 2008
Préférer la prise de terre à la prise de tête ;-)
(...) Ce point d'équilibre que je retrouve naturellement ici, pouvoir le trouver ou tout au moins le retrouver aussi régulièrement dans ma vie. Pouvoir accueillir ce qui vient avec la même tranquillité, la même disponibilité, la même joie, la même gratitude. Que me manque-t-il au dehors, pour que je sois si peu en connexion avec ça ? D'extérieur ? D'intérieur ? Qu'est-ce qui est bon ici, dont je ne crée pas les conditions d'existence au dehors ? Qu'est-ce qui me gêne au dehors, qui n'interfère pas ici ? Qu'est-ce qui ne dépend que de moi, dans les deux cas ? (...) Je ne veux pas attendre ? Mais je n'ai pas le choix... Il est urgent d'attendre. (...) Cinq minutes de bonheur - un bain-douche d'amour. Et une citation : "Et souviens-toi. Il existe deux sortes de fous, ceux qui ne savent pas qu'ils vont mourir, et ceux qui oublient qu'ils sont en vie."
(...) Ce point d'équilibre que je retrouve naturellement ici, pouvoir le trouver ou tout au moins le retrouver aussi régulièrement dans ma vie. Pouvoir accueillir ce qui vient avec la même tranquillité, la même disponibilité, la même joie, la même gratitude. Que me manque-t-il au dehors, pour que je sois si peu en connexion avec ça ? D'extérieur ? D'intérieur ? Qu'est-ce qui est bon ici, dont je ne crée pas les conditions d'existence au dehors ? Qu'est-ce qui me gêne au dehors, qui n'interfère pas ici ? Qu'est-ce qui ne dépend que de moi, dans les deux cas ? (...) Je ne veux pas attendre ? Mais je n'ai pas le choix... Il est urgent d'attendre. (...) Cinq minutes de bonheur - un bain-douche d'amour. Et une citation : "Et souviens-toi. Il existe deux sortes de fous, ceux qui ne savent pas qu'ils vont mourir, et ceux qui oublient qu'ils sont en vie."
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