29 octobre 2014

Coming-out

Bien sûr, nous sommes des lecteurs de Télérama (ou des Inrocks, c’est selon), du Monde et de Courrier International (et du New Yorker, of course). Des auditeurs de France Culture, des habitués du Masque et la Plume (nous n'avons pas la télé, c'est trop vulgaire). Nous avons vu la nouvelle copie de ce film roumain de 1962 en noir et blanc, l’accrochage de ce jeune photographe si prometteur dans une obscure galerie-salon de thé vegan-boutique solidaire du 20ème (tellement plus classe que les foules du Grand Palais). Et nous sommes des consommateurs avertis, écologiquement corrects, à l’élégance innée : c’est que nous sommes Français, et même, Parisiens (on l’entend bien, la majuscule, là ?). Si Parisiens que parfois nous sommes belges (l’épure, la sobriété, l’école d’Anvers), ou bien anglais (les matières nobles, l’audace maîtrisée, le luxe discret) – les lecteurs de ELLE me comprendront.

Mais… tous, nous avons nos mauvais goûts inavouables, nos madeleines scandaleuses, nos doudous vaguement écoeurants. Auxquels nous ne renoncerions pour rien au monde. Allez, je commence : Mauvais goûts vestimentaires : les chaussons-chaussettes, par exemple… (oui, ces choses poilues et colorées qui nous suivent jusque sous la couette). Les pulls à paillettes (je suis une récidiviste, sur ce point). Les chaussures enfantines : babies (les Repetto ne comptent pas), Kickers, bottes en caoutchouc. Faiblesses gustatives : Le Nutella bien sûr - mais sur une couche de beurre salé. Les frites trempées dans la crème fraîche. Madeleines musicales : la plupart des tubes français (j’ai bien dit, français) des années 80. Toutes les comédies musicales. Toute la disco. Johnny. Eddy. Dalida. Dassin. Cloclo. Et tiens, même Sardou. Parfaitement. Doudous cinématographiques : Les comédies romantiques (et/ou musicales donc), passe encore. Mais Angélique Marquise des anges ? Mais Le Magnifique ? Et si je vous disais que ma sonnerie de téléphone, c’est la musique des Compères ? OK, en clin d’œil à Bird People, mais tout de même... Liste non exhaustive. Et maintenant... à vous ? 

21 octobre 2014

Chers petits

Diplomatie
Léo : "Papi dit toujours ce qu'il pense. Quand il pense la même chose que Mammie."

Chronologie
Elsa apprend que son grand-père travaillait entre autres pour les Monuments Historiques. "Ah bon, et il en a construit beaucoup ?".

18 octobre 2014

Méditation sur le couple

Vu de ma fenêtre de pseudo-célibataire vraie maman solo (situation amoureuse : c'est compliqué), ce serait l'antithèse de CECI . Ne plus tout faire, tout porter, tout organiser, toute seule, tout le temps. La disponibilité que je donne aux enfants, aux patients, aux proches - la recevoir parfois à mon tour, aussi. Arrêter de ne faire que des projets court terme, qui toujours incluent la possibilité de la présence d'un autre mais aussi celle de son absence. Ne pas oser espérer, dans ce contexte, qu'il soit à son tour force de proposition. Descendre de mon cheval d'amazone, poser mon armure, montrer ma vulnérabilité. Mais aussi :

- Etre en confiance. Non pas doubler mais démultiplier l'énergie, le courage, la joie de vivre. Respirer. S'enraciner.

- Faire des projets. Petits : Choisir une nouvelle lampe pour le salon, parce que la lumière, c'est important. Mélanger nos amis pour fêter un anniversaire. Moyens : Adopter un autre chat, pour deux fois plus de caresses. Planifier les prochaines vacances : rêver, négocier, et finalement organiser à deux. Grands : Construire un projet autour d'un lieu de vie commun, maintenant ou plus tard. Se faire la courte échelle pour réaliser des rêves personnels et communs - se former, s'engager, voyager...

- Savoir qu'on est deux pour affronter la main dans la main les enfants qui grandissent, les parents qui  vieillissent, les hauts et bas professionnels et financiers, la santé qui peut se fragiliser. Mettre en commun les moyens et les solutions. 

- Etre là au quotidien : partager les petites corvées (les courses, les repas, les papiers, les lessives) et les petits bonheurs (partir dans un fou-rire, dormir ensemble, avoir des petites attentions l'un pour l'autre, rentrer dans une maison éclairée, vivre une continuité sécurisante : je t'ai choisi(e), qui dégage de l'énergie pour d'autres projets et désabonne des rencontres sans lendemain).

- Et dans les moments d'exception, ceux qui rythment et ritualisent nos vies : anniversaires, enterrements, mariages... Etre un couple, c'est aussi être vus comme un couple. Notamment dans les moments forts. 

- Avoir deux familles : la sienne, et celle de l'autre. Supporter plus facilement les névroses de la seconde... ou remettre au contraire en perspective celles de la nôtre. Etre inscrite dans les générations, dans une continuité, dans un tissu social.

- Bâtir ce lien incomparable, car nourri par le temps : grandir ensemble, quelque soit notre âge. Se constituer des souvenirs, des private jokes, des complicités, la force donnée par les épreuves traversées. 

- Relever ce défi : trouver des moyens de croître en même temps que la relation. Respecter infiniment la liberté de l'autre, tout en trouvant suffisamment d'espaces communs pour faire du lien une création unique.

- Rester conscient(e) que l'amour qui dure est un miracle, mais qu'un amour qui s'engage, sans garantie aucune mais aussi sans date de péremption annoncée, qui a le souhait de tenter l'aventure, est déjà un magnifique cadeau.

12 octobre 2014

Intermittente

On m'a demandé si la Care Box dormait un peu, se voyait supplantée par l'ogre FaceBook. Non... comme Elsa me l'a fait subtilement remarquer l'autre jour, "Ce qui est bien avec la Care Box, c'est que comme elle est un peu cachée, tu es libre d'y écrire ce que tu veux !". Je crois que ça tient plutôt au fait que j'ai juste assez d'énergie ces jours pour vivre, faire le nécessaire et aussi investir sur l'avenir - je travaille à divers projets professionnels dans l'espoir de me sentir un tout petit peu moins précaire, insécurisée sur tous les plans. Le regard tourné plutôt vers l'intérieur, ou la bagarre avec le monde extérieur, que vers les instants de poésie, de créativité ou d'humour qui font la trame du blog... 

A suivre...