08 avril 2025

Sourire et pleurer

Parfois tellement de gravité, de confiance, de profondeur, de sourires et de larmes dans une seule matinée de ce boulot... La première a déposé son souhait profond de pouvoir un jour confier à un homme qu'elle rencontrerait la totalité de son histoire aux multiples traumatismes sans que cela ne bouleverse l'équilibre de la relation ; en attendant, c'est dans la sécurité du cabinet qu'elle en a déployé le cours - sans doute encore bien plus complexe que ce qui a été évoqué. Quelques jours après : Je voulais vous faire un message mais je n’ai pas osé, je voulais aussi être certaine que certains démons étaient partis. Un grand merci.

La seconde a égrené les thèmes de la honte - la nôtre ou celle que l'on hérite de nos parents, les questions des transfuges de classe, les échecs réels ou vécus comme tels, l'impression de ne jamais être à sa place - dans le bon pays, la bonne langue, le bon milieu, la bonne carrière. Mais aussi la suspicion peut-être d'un abus oublié dans la prime enfance, qui viendrait frapper à la porte sous forme de cauchemars récurrents, et au travers de l'omniprésence de cette question de la honte, et d'une menace sourde, d'une insécurité précoce.

La troisième, au-delà de la période actuelle difficile pour elle, a partagé spontanément plusieurs expériences spirituelles profondes qui nous ont amenées sur la question de la psychothérapie transpersonnelle, de la possibilité d'une souffrance qui ne concernerait pas seulement notre petit moi mais qui résulte de la coupure d'avec ce qui en nous est plus grand que nous - et des chemins qui permettent de s'y relier. 

Le quatrième... a eu le bon goût d'oublier sa séance, et je l'en remercie - bouleversée, ravie, épuisée, et possiblement incapable de m'engager plus dans la relation ? Non - je sais que j'en aurais trouvé les ressources, mais, à quel prix, ces jours-ci ?