Ce cercle de femmes bienveillant et chaleureux, je l'ai retrouvé avec plaisir - et au passage quelques vérités simples : je ne peux pas tout / je peux de temps à autre ne penser qu'à moi - "moi d'abord", prendre sans forcément donner en retour (un truc de dingue) / je suis aimée.
J'avais pour intention de rallumer ma flamme, retrouver ma lumière - intéressant que la réponse passe déjà par le corps - le repos, la sensation, habiter ce corps et en prendre davantage soin. Depuis le passage de la vague de désespoir je me sens infiniment fatiguée mais paisible d'avoir pu sentir le barrage s'effondrer, et d'être accueillie par une présence enveloppante et douce.
Je retiens : que je barbote dans des pensées sombres ou dans des souvenirs tendres, la lumière est toujours là. Une flamme qui vacille parfois, mais ne s'éteint jamais. Et que pour agir avec précision et justesse sur le réel il faut parfois prendre beaucoup de hauteur - comme la chouette harfang venue me visiter pendant le voyage au tambour.
C'est un luxe et une chance, ces temps non ordinaires que nous partageons, dans cet espace où il n'est rien qui ne puisse se dire, être déposé. Un îlot de résistance par la douceur et la profondeur, dans un monde qui ne connaît, de plus en plus, que le rapport de forces.
« Une génération de prêtresses émergera, capables de comprendre le langage de l’âme. » – Carl Jung
Nous y sommes. L’ère des nouvelles prêtresses s’élève sous nos yeux. Elles ne portent pas de couronnes d’or ni de robes de lin, elles ne résident pas dans des temples de pierre. Elles sont ici, maintenant, dans le tumulte du monde moderne, dans les ombres des cités, dans la clarté des montagnes, dans l’écho des océans.
Elles ne cherchent plus à convaincre. Elles savent. Elles sentent l’appel vibrer dans leur chair, dans leur souffle, dans chaque battement de leur cœur. Elles ne prêchent pas, elles incarnent. Elles guérissent par leur présence, éveillent par leur regard, transforment par leur vérité.
Les nouvelles prêtresses n’attendent plus l’autorisation d’exister. Elles osent. Elles prennent la parole, elles marchent avec force, elles redonnent à la sagesse ancestrale sa place dans un monde qui l’a trop longtemps exilée.
Elles dansent entre les mondes, tenant dans une main la science et dans l’autre la magie. Elles ne rejettent rien, elles unissent. L’invisible et le tangible, le sacré et le quotidien, l’ombre et la lumière. Elles comprennent que la véritable alchimie n’est pas dans la séparation, mais dans l’union des forces.
Elles réveillent la mémoire enfouie, se reconnectent aux savoirs perdus. Elles ne suivent plus des dogmes, elles suivent leur propre vérité. Elles honorent leur intuition comme une boussole divine, leur corps comme un temple, leurs paroles comme des sortilèges de création.
Elles ne sont pas seules. Partout, des âmes s’éveillent, se reconnaissent, se rejoignent. Un murmure devient un chant. Un chant devient un cri. Un cri devient un appel.
Les prêtresses d’aujourd’hui ne demandent pas la permission. Elles sont venues rétablir l’équilibre. Elles sont celles que nous attendions.
Et toi, sens-tu cet élan dans ton sang ?
Car moi, je le sens…
Ariane Bouche
