To care : j'aime ce mot, qui dit à la fois la précaution, l'attention, la responsabilité, le souci, l'importance, le soin. Care box : un néologisme pour quelque chose comme, boîte à attention (littéralement en anglais imaginaire, trousse de secours).
31 décembre 2010
I wish you a merry Christmas...
27 décembre 2010
Alzheimer
25 décembre 2010
22 décembre 2010
Beauty tips
1. For attractive lips, speak only words of kindness.
2. For beautiful eyes, look for the good in others.
3. For a slim figure, share your food with the hungry.
4. To have a beautiful hair, let a little boy or girl stroke it at least once a day.
5. For poise, walk with the knowledge you never walk alone.
6. People, even more than things, have to be restored, renewed, revived, reclaimed and redeemed : never throw out anyone.
7. Remember, if you ever need a helping hand, it's at the end of your arm. As you get older, remember you have another hand : the first is to help yourself, the second is to help the others.
8. A woman's true beauty is not in her figure, in the way she dresses, in the clothes she wears, or in the way she does her hair. A woman's beauty is seen in her eyes, because they are the window to her soul, the place where love dwells.
9. The beauty of a woman is not on superficial fashions. A woman's true beauty is reflected in her soul. In her kindness and loving care, and in the passion she shows.
10. A woman's true beauty increases with years.
A l'opposé...
Histoires
Comme pour la jeune femme de Question de vie, ce désir de garder la grossesse semble défier la raison. Et comme pour la jeune femme de Question de vie - je suis prête à parier qu'il sera pourtant le plus fort. Rien d'autre à faire que de garder une grande humilité - et d'accompagner au mieux...
63 ans, en couple avec une femme de 15 ans sa cadette, papa d'un petit garçon de 3 ans, et malheureux... c'est que la sexualité déraille - mais après avoir essayé les petites pilules bleues, prescrites par son médecin, après avoir réfléchi à la pertinence d'une démarche individuelle, nous éclairons ce qui me semble une évidence : les troubles de l'intime sont toujours la rencontre de deux histoires singulières, mais aussi un symptôme inscrit dans une dynamique relationnelle...
Ce qui le rend émouvant, c'est sa capacité à s'engager dans la recherche de solutions, à faire, dans son discours, de la place à l'autre, et à son désir à lui de protéger la relation avec la femme et avec l'enfant. Il y a tant d'autres entretiens dans lesquels le seul discours est celui de la plainte narcissique, dans lesquels l'autre n'existe pas...
Elle a 20 ans, elle est arrivée du Mali il n'y a pas si longtemps, elle était hébergée par sa soeur et son beau-frère, parents d'un bébé tout juste arrivé au monde. Logement insalubre, incendie, drame - seuls le bébé et cette jeune femme ont survécu. En France elle n'a qu'un fiancé, qui l'accompagne ce jour. Elle est quasi-mutique, plus ou moins cataleptique.
Lui décrit de façon bouleversante l'enfer qu'il vit au jour le jour, face à une situation dont il n'a pas les clés. Je ne sais pas comment était cette jeune femme avant le drame, mais je présume une fragilité antérieure. Aujourd'hui elle a manifestement décompensé, et il explique qu'il ne la reconnaît plus, qu'elle reste des heures dans le vague, dont elle ne sort que pour des cauchemars éveillés, qu'il l'a parfois fait hospitaliser en urgence - ce qui est un excellent réflexe mais ne change pas la situation en profondeur, d'autant qu'elle arrête les traitements sitôt sortie.
Evidemment hébergés, sans-papiers, sans travail... ce qui le rend invraisemblablement touchant, c'est son obstination à prendre en charge l'intolérable, à espérer des "retrouvailles", au sens où "elle ne se retrouve pas" - dit-il à plusieurs reprises. Lorsque je risque une question sur la famille restée au Mali, il hausse les épaules et dit que là-bas, les "êtres perdus", quand ils ne répondent pas à la médecine traditionnelle, sont abandonnés à leur sort - et que lui ne l'abandonnera pas. J'explique, il faut des soins réguliers, gratuits, faciles d'accès pour qu'ils n'aient pas à se risquer dans les transports en commun, adresse vers la psychiatrie de secteur. Mais je pense qu'ils reviendront...
24 ans, papa d'un petit garçon de 4 ans qui vit en province, et pour lequel il s'inquiète beaucoup depuis l'arrivée d'un beau-père, mais pour lequel il n'arrive pas à mettre en place une organisation de visites. Il a repris des études, il est en foyer, ce qui ne lui permet pas de l'accueillir, n'a guère d'argent, mais surtout, il se sent démuni face à ce petit garçon, et aussi dans une peine si profonde qu'elle entrave son désir néanmoins sincère de rester en contact. Son ancienne compagne travaille activement à l'effacer autant que possible de sa vie et de celle de l'enfant, et son histoire familiale à lui le laisse désemparé - c'est le terme qu'il emploie - face à cette situation. La justice suit son cours - et ce cours est bien lent... En attendant, le Point Rencontre semble une option intéressante, qui leur permettra d'avoir un lieu, des jouets, la médiation d'un professionnel par rapport au couple, une présence tierce par rapport à l'enfant...
21 décembre 2010
Merci pour le chocolat
Hier soir, première des Emotifs Anonymes - deux fois meilleur de nous être vus refuser l'accès à la salle, soi-disant complète, et de nous être faufilés quand même, parce que c'est vraiment ce film-là que nous avions envie de partager. Des émotifs émouvants, dans lesquels chacun peut, à des degrés divers, reconnaître ses maladresses, ses failles et ses faux-pas... Des émotifs qui évoquent irrésistiblement les Gens qui doutent, d'Anne Sylvestre.
J'aime les gens qui doutent
Les gens qui trop écoutent
Leur cœur se balancer
J'aime les gens qui disent
Et qui se contredisent
Et sans se dénoncer
J'aime les gens qui tremblent
Que parfois ils nous semblent
Capables de juger
J'aime les gens qui passent
Moitié dans leurs godasses
Et moitié à côté
J'aime leur petite chanson
Même s'ils passent pour des cons
J'aime ceux qui paniquent
Ceux qui sont pas logiques
Enfin, pas "comme il faut"
Ceux qui, avec leurs chaînes
Pour pas que ça nous gêne
Font un bruit de grelot
Ceux qui n'auront pas honte
De n'être au bout du compte
Que des ratés du cœur
Pour n'avoir pas su dire :
"Délivrez-nous du pire
Et gardez le meilleur"
J'aime les gens qui n'osent
S'approprier les choses
Encore moins les gens
Ceux qui veulent bien n'être
Qu'une simple fenêtre
Pour les yeux des enfants (...)
Anne Sylvestre
18 décembre 2010
L'empreinte de l'ange
Après être restée un moment interloquée (et avoir bien ri, aussi...), j'ai compris qu'elle voulait simplement savoir si j'avais vu l'ange...
16 décembre 2010
Ils sont fous...
14 décembre 2010
Gratitude
J'avoue, j'ai été grognon souvent ces jours. Malade, fatiguée, frigorifiée, épuisée psychiquement par des patients, des groupes, et... des proches trop chargés de souffrances, et par mes propres doutes. Incapable de prendre du recul. Peut-être le serai-je à nouveau demain. Mais là, tout de suite, je retrouve un espace intérieur pour juste me réjouir de ce qui est.
13 décembre 2010
Mon bébééééééé...
Dans le même ordre d'idées, premier ciné sans papa-maman - mais avec un de ses meilleurs amis... Bon, faut dire, 2h25 des Reliques de la mort, Harry Potter 7, première partie, j'étais moyennement motivée.
06 décembre 2010
Nouveaux nez
Deux remèdes
...j'ai choisi d'explorer la douleur de l'absence d'un être aimé. Il m'est aussitôt apparu que cette douleur était une maladie guérissable (...). Plutôt que de t'enfermer dans le chagrin ou l'indifférence, cultive les sensations que l'être aimé a laissé en toi, redonne vie, dans tes dedans, à la tendresse, à la douceur. Si tu revivifies ces instants de bonheur passés, si tu les aides à pousser, à s'épanouir, à envahir ton être, la distance peu à peu se réduira, la douleur s'estompera. (...) Je me suis émerveillé de ce pouvoir et de mes capacités à explorer cette vaste bibliothèque que j'avais en moi. Alors j'ai choisi, entre mille autres choses, une journée d'amour éblouissante et douce. (...) Je suis entré dedans. (...) J'ai pensé, pourquoi ne ferais-je pas de ce jour-là, de temps en temps, ma prière du matin ?
- Faire que son enfant soit plus léger que soi, c'est un grand bonheur pour un père, et pour un homme pauvre, une grande fierté (...). Il nous a dit que chacun, quelle que soit sa vie, devait faire tout ce qui était en son pouvoir pour se débarrasser de ses propres fardeaux et malédictions, afin de ne pas avoir à les charger, au moment de quitter le monde, sur le dos de son propre fils. Car selon lui nos peines ne s'effaçaient pas avec nos existences, elles demeuraient vivantes, et nos enfants en héritaient aussi naturellement que l'on hérite d'un âne ou d'une maison lézardée.
Henri Gougaud, Les sept plumes de l'aigle
02 décembre 2010
Naître au monde
Ne pas achever avant l’heure de vivre, d’imaginer, de créer.
Aider les autres à avoir une vie achevée.
Sacrifier avec élégance, avec sobriété, avec humour,
aux exigences contraires des principes de plaisir et de réalité,
de répétition et de différenciation,
de constance et de changement.
Marier le masculin et le féminin dans l’esprit,
l’immobilité et le mouvement dans le corps.
Tolérer l’angoisse et la joie, la haine et le rire.
Maintenir l’amour dans l’écart
entre l’abandon à l’autre et l’abandon de l’autre.
Déjouer les séductions, les perversions, les ruses
de la pulsion de mort.
Retourner le négatif contre lui-même.
Nier, trancher, s’arracher, transgresser, pour progresser.
Envelopper, déplier, dérouler, s’emboîter
Pour donner indéfiniment, de notre humaine finitude,
une forme jamais définitive.
Didier Anzieu
01 décembre 2010
Question de vie
Second entretien, elle arrive, contre toute attente, accompagnée de son partenaire. Elle envisage de garder sa grossesse - avec ou sans lui. Il ne le souhaite pas, mais il est là, ne conçoit ni de chercher à imposer son souhait ni de se désintéresser du sort d'un éventuel enfant. 21 ans, tout autant en galère qu'elle - pas d'études, pas de travail - mais étonnamment structuré, responsable, respectueux. Un entretien rare - de par son positionnement à lui, tout aussi rare. Un entretien où il aura été possible d'explorer des pistes aussi variées que leurs contextes familiaux respectifs, et donc leurs représentations de la parentalité, l'avenir de leur relation - clairement positionnée, initialement, sous le signe du non-engagement, les circonstances de la grossesse, les représentations de l'avortement...
Je pressens que, dans son impossibilité à elle de renoncer - à ce jour - à cette grossesse, se jouent à la fois des questions de rempart contre la dépression (quel autre projet autrement ?) et de répétition familiale (elle n'a jamais connu son père, ses relations avec sa propre mère sont très difficiles). Je suis touchée aussi par sa douceur à lui, dans un contexte où il est tributaire d'une décision unilatérale qui l'engagera durablement... et inquiète pour les deux - car les aides et minima sociaux ne suffiront pas à leur assurer une vie décente, ni ensemble, ni séparément - et que cet enfant potentiel est de toute évidence un possible candidat au placement familial.
Que vont-ils pouvoir négocier, en eux-mêmes, l'un avec l'autre, et avec la réalité ? Puisque le délai le leur permet, je leur ai proposé une nouvelle rencontre.
Une semaine plus tard : ils ne sont pas venus. Mais ont pris la peine d'appeler, et repris rendez-vous pour la semaine prochaine - ensemble. Besoin de temps, encore...