...qui sont autant d'anciennes fois, mais seule avec les enfants. Faire les valises. Prendre le train, pour ne pas faire les sept cents bornes seule au volant. Nous installer dans la maison des vendangeurs. Retrouver les cousins, la gentillesse de tous. Inventer des vacances sympa - initiation à l'escalade, musée de la Soie, atelier sur les plantes aromatiques, piscine... et les incontournables, lancer la baballe au chien Jingo, prendre un verre de vin pendant que le soleil se couche sur la vallée, chanter Bateau sur l'eau à Chloé sur la balançoire alors que la nuit est déjà tombée mais qu'il fait si doux, bouquiner au soleil sans rien entendre que le vent dans les oliviers et le chant des oiseaux (ou tous les trois sous les couvertures du grand lit).
Me surprendre instant après instant - il faudra bien que je trouve une façon de dire ce monde si semblable et si différent, ce cataclysme silencieux : la disparition de dix-sept années de vie qui semblent (semblent...) ne laisser aucune trace, la peine qui affleure chaque jour - et pourtant je suis debout, et même, je marche, à petits pas hésitants, sur une route qui s'invente au fur et à mesure.
Me surprendre instant après instant - il faudra bien que je trouve une façon de dire ce monde si semblable et si différent, ce cataclysme silencieux : la disparition de dix-sept années de vie qui semblent (semblent...) ne laisser aucune trace, la peine qui affleure chaque jour - et pourtant je suis debout, et même, je marche, à petits pas hésitants, sur une route qui s'invente au fur et à mesure.