Les retours de vacances au Planning familial, ce sont aussi invariablement les entretiens pré-IVG qui se multiplient ; je plaisante parfois sur les retombées prévisibles des amours de vacances, mais je sais que la vérité est ailleurs - dans la singularité de chaque histoire.
Dans les arrêts de contraception sauvages qui se cachent parfois derrière un soi-disant avis médical, une contre-indication imaginaire ; dans l'ambivalence par rapport à un désir de grossesse plus ou moins identifié qui amène à refuser toutes les options disponibles ; dans les aléas des relations humaines et de la question de la perte - il y a tant de grossesses dites accidentelles qui surviennent dans des contextes de rupture imminente ou effective, de deuils symboliques ou réels...
Dans cette seule semaine, j'ai vu deux copines adolescentes venues réclamer "un test de fertilité" - paradoxalement inquiètes que leurs prises de risques n'aient pas porté leurs fruits. Contraception renégociée pour l'une, mais je n'exclus que pas que l'autre aie besoin de se confronter à la réalité d'une grossesse "pour (sa)voir"... (et quelle sera alors la part de leur lien, dans cette course à la maternité ?)
Une étudiante enceinte essentiellement préoccupée de ne pas avoir à annuler sa fête d'anniversaire à cause de ses démarches IVG - j'ai appris à ne pas bousculer cette légèreté apparente...
Et cette très jeune femme, venue avec un enfant de dix-huit mois probablement non désiré également, relation mère-enfant manifestement pathologique, et qui m'a littéralement claqué la porte au nez quand je lui ai expliqué que non, nous ne la laisserions pas avorter seule, chez elle, avec ce premier enfant pour seule compagnie. Je la crois, lorsqu'elle nomme son isolement absolu et sa précarité ; mais je m'interroge sur ce "non-choix" délirant, trouver des solutions pour que son enfant soit accueilli le temps d'une matinée d'hospitalisation, ou garder cette nouvelle grossesse - qu'elle n'a par ailleurs rien fait pour éviter. Nous aurions pu trouver des solutions ensemble, si elle n'avait pas préféré me faire porter la responsabilité de l'abandon de son projet d'IVG - évidemment la question n'est pas là, mais sans doute adressée au père de l'enfant, et derrière lui, à quelle autre figure ?
PS : Elle est revenue... elle s'est apaisée. Et organisée.
J'ai aussi revu, plus d'un an après, cette autre qui s'est à nouveau mise en situation de... ne pas choisir l'enfant en elle - même inconscience manifeste, même inconscient en oeuvre ; une histoire bouleversante - celle d'une impossible séparation, dé-confusion d'avec une inconsolable figure maternelle, qu'il lui aura donc fallu remettre en scène... La grossesse est survenue dans un temps où elle avait brièvement quitté le domicile familial suite à de nouveaux et violents conflits - un temps de rupture, donc.
Cette jeune fille faussement mûrie, infiniment fragile, et pour qui les adultes semblent si peu un recours, je suis touchée qu'elle ait repris rendez-vous - (je suis revenue, parce que je savais que c'était vous, a-t-elle dit) - dans l'espoir de pouvoir reprendre et peut-être cette fois transformer ce lien mortifère dans lequel elle est prise ?
Une étudiante enceinte essentiellement préoccupée de ne pas avoir à annuler sa fête d'anniversaire à cause de ses démarches IVG - j'ai appris à ne pas bousculer cette légèreté apparente...
Et cette très jeune femme, venue avec un enfant de dix-huit mois probablement non désiré également, relation mère-enfant manifestement pathologique, et qui m'a littéralement claqué la porte au nez quand je lui ai expliqué que non, nous ne la laisserions pas avorter seule, chez elle, avec ce premier enfant pour seule compagnie. Je la crois, lorsqu'elle nomme son isolement absolu et sa précarité ; mais je m'interroge sur ce "non-choix" délirant, trouver des solutions pour que son enfant soit accueilli le temps d'une matinée d'hospitalisation, ou garder cette nouvelle grossesse - qu'elle n'a par ailleurs rien fait pour éviter. Nous aurions pu trouver des solutions ensemble, si elle n'avait pas préféré me faire porter la responsabilité de l'abandon de son projet d'IVG - évidemment la question n'est pas là, mais sans doute adressée au père de l'enfant, et derrière lui, à quelle autre figure ?
PS : Elle est revenue... elle s'est apaisée. Et organisée.
J'ai aussi revu, plus d'un an après, cette autre qui s'est à nouveau mise en situation de... ne pas choisir l'enfant en elle - même inconscience manifeste, même inconscient en oeuvre ; une histoire bouleversante - celle d'une impossible séparation, dé-confusion d'avec une inconsolable figure maternelle, qu'il lui aura donc fallu remettre en scène... La grossesse est survenue dans un temps où elle avait brièvement quitté le domicile familial suite à de nouveaux et violents conflits - un temps de rupture, donc.
Cette jeune fille faussement mûrie, infiniment fragile, et pour qui les adultes semblent si peu un recours, je suis touchée qu'elle ait repris rendez-vous - (je suis revenue, parce que je savais que c'était vous, a-t-elle dit) - dans l'espoir de pouvoir reprendre et peut-être cette fois transformer ce lien mortifère dans lequel elle est prise ?