On avait la météo contre nous, la date aussi (un samedi de week-end prolongé). Mais aussi la volonté de faire (ou de fer !) - pour que la Cité s'ouvre aux thématiques LGBT, grâce à ou en dépit de la diversité culturelle qui y règne. Combien des pays qui y sont représentés criminalisent l'homosexualité - et les différences (culturelles, religieuses, politiques) en général ? Combien d'étudiants, sur les 6000 du campus, sont venus en France en espérant, pas toujours à raison, pouvoir y vivre leur vie sans peur, en toute liberté ? Pourtant, cet accueil de la diversité sous toutes ses formes est au coeur du projet du lieu - porteur d'un projet de paix et de rencontre entre les adultes de demain (qui n'est pas la moindre de mes raisons d'aimer y travailler !).
Alors, OK, sous les parapluies (au moins au début), nous n'étions pas très nombreux. Une trentaine, peut-être un peu plus. Mais j'ai été bluffée par la qualité des débats, portés par de pourtant très jeunes volontaires. Par l'esprit bon enfant, festif, des animations, incluant un twister géant. Et touchée par les retours des organisateurs sur mon implication dans le projet, et sur la présence de mes enfants, qui ont choisi de rester, ont écouté les débats, échangé avec les animateurs - et c'est vrai que c'était chouette, cette sensation d'alignement entre le discours que je leur tiens et ce que je soutiens dans ma vie professionnelle et personnelle : l'ouverture à l'autre, la parole qui circule - un message qui reste à mon avis la meilleure des préventions contre la peur, la haine et le repli sur soi.