Ça pourrait être un billet de vacances comme les autres, plein de photos et de petits moments magiques. Ça en sera peut-être un, il y a matière : les enfants en voilier, le sentier aquatique de Port-Cros, le feu d'artifice depuis le bateau à Toulon, les lumières de l'aube au mouillage à Porquerolles, le café du matin sur le port, le Mucem et la Cité Radieuse, la maison de Fontvieille avec sa piscine et son immense jardin, les longues heures de lecture paisible au bord de l'eau, le festival d'Avignon, le week-end chez les cousins, l'émerveillement de Victor devant les villages provençaux qui me les a fait revoir d'un oeil neuf : les Baux, Gigondas, Séguret...
Ça pourrait être un billet de gratitude (ou de légère frime ;-)) - météo optimale, paysages somptueux et variés, luxueuse maison d'échange (piscine, clim, écran géant, vrai baby-foot, barbecue, verger et potager... jusqu'au chat intérimaire, pour ne pas être en manque de Chamade :-)).
Ça pourrait être un billet Télérama :
- la réconfortante expo du Mucem sur les lieux saints partagés (un espoir dans ce monde de brutes ?), son introduction aux spécificités de la culture méditerranéenne (j'ai bien retenu ma leçon : berceau de l'agriculture, des monothéismes, de la démocratie et des grands voyages) et l'architecture exceptionnelle du musée
- la visite inespérée d'un appart de Le Corbusier resté intact à la Cité radieuse et mis à disposition par sa propriétaire, une galeriste parisienne (ces instants inespérés qui surgissent au hasard des vacances)
- trois spectacles à Avignon (de l'art de choisir un spectacle qui puisse convenir à une pré-ado, un ado, et un anglophone certes littéraire et francophile mais anglophone tout de même)
- la réconfortante expo du Mucem sur les lieux saints partagés (un espoir dans ce monde de brutes ?), son introduction aux spécificités de la culture méditerranéenne (j'ai bien retenu ma leçon : berceau de l'agriculture, des monothéismes, de la démocratie et des grands voyages) et l'architecture exceptionnelle du musée
- la visite inespérée d'un appart de Le Corbusier resté intact à la Cité radieuse et mis à disposition par sa propriétaire, une galeriste parisienne (ces instants inespérés qui surgissent au hasard des vacances)
- trois spectacles à Avignon (de l'art de choisir un spectacle qui puisse convenir à une pré-ado, un ado, et un anglophone certes littéraire et francophile mais anglophone tout de même)
- un parcours Van Gogh à Arles (mais pas les Rencontres de la Photographie, trop chères)
- le plaisir de la lecture : un Vargas, Sous les vents de Neptune, le meilleur à ce jour ; Les Brumes de l’apparence, bien meilleur que le roman de gare qu'il semblait être ; l'auto-biographie de Depardieu, Ça s'est fait comme ça ; et prendre le temps de relire, Le comte de Monte-Cristo à cause du Château d'If, Les Mots pour le dire, Cent ans de solitude...
Mais l'essentiel de ces vacances pour moi, ce qui aura sans contexte été un bonheur, un cadeau, une ressource, ce qui a fait de ces vacances une réussite, un vrai lieu de re-création, c'est l'humain. Etre accueillis par Yves et Agnès comme par une famille de cœur - leur attention aux détails, aux enfants, leur profonde bienveillance. Ce joli moment où Yves a pris le temps d'aider Elsa à apprivoiser les sombres herbiers de Posidonie, afin qu'elle ne se prive pas du plaisir de la baignade, qu'elle ne reste pas dans sa peur : ensuite, elle ne voulait plus sortir de l'eau, mission accomplie ! Ce qu'on sent de vie amicale, chaleureuse autour d'eux, bateau ouvert, maison ouverte - un peu comme à la maison...
L'improbable, transitoire et bilingue famille formée avec Victor les deux semaines suivantes - un drôle de pari, cohabiter avec un ami étranger, et deux ados, et finalement, une évidence : même sur un mode amical, c'est bon qu'il y ait un homme autour - un autre adulte à qui parler, un relais, quelqu'un à qui déléguer deux choses que je n'aime pas faire, à savoir conduire et... préparer le barbecue (oui, c'est un cliché sexiste, et alors ? :-)), mais surtout une présence discrète et respectueuse, des échanges sincères, un intérêt commun pour la culture sous toutes ses formes, des regards similaires... une étonnante et parfois légèrement troublante douceur. Et puis, Victor est probablement le seul des mes amis à discuter de Derrida au petit-déjeuner, ou à évoquer spontanément des poèmes "dans la vraie vie" : voir ici et là.
La visite de Marcel venu pour nous de Montpellier (ou comment CouchSurfing a changé notre vie, nous créant des liens partout dans le monde - je me souviens de Theresa faisant le trajet OKC-New York pour nous revoir : ici Marcel, la rencontre avec Victor, le prochain départ de Léo pour le Colorado, merci qui ?), les retrouvailles avec les cousins (y a-t-il de bonnes vacances sans passage à Cairanne ? là aussi, maison et table ouvertes, joyeux bordel, etc.), la journée simple et lumineuse avec David quand il est venu chercher Elsa, le croisement impromptu avec la Flying Mémé à la gare d'Avignon : le plein d'amour, siou'plaît !