En parlant des handicaps invisibles... en fait je ne m'y fais pas. A faire répéter. A ne plus supporter les réunions bruyantes, les salles de restaurant. A changer de côté lorsque je marche avec quelqu'un dans la rue. A stresser parce que j'ai souvent l'impression que ça s'aggrave, à ne pas oser le faire vérifier (en fait, oui, ça s'accentue en fin de journée ou lorsque je suis fatiguée, mais c'est probablement assez stable). A m'agacer parce que la branche de mes lunettes rend l'appareil gênant, et me fait doublement sentir être une petite vieille. A ne pas entendre les mots doux lorsque j'ai la tête posée sur l'oreiller. A être définitivement privée de quelque chose qui me semblait un droit fondamental, une évidence.
C'est sans gravité, indolore, invisible, pas gênant en séance parce que l'environnement est silencieux. C'est sans importance. C'est passé inaperçu, y compris pour moi-même, dans le tumulte de cette année. Mais ça fait déjà un an, et je ne m'y fais pas.
C'est sans gravité, indolore, invisible, pas gênant en séance parce que l'environnement est silencieux. C'est sans importance. C'est passé inaperçu, y compris pour moi-même, dans le tumulte de cette année. Mais ça fait déjà un an, et je ne m'y fais pas.