Parfois, il y a des petits moments de grâce. Parce que certains patients sont diplômés, cultivés, littéraires, hypersensibles (toute ressemblance...) et qu'à les écouter je me surprends soudain à sourire bêtement, simplement charmée par l'histoire qui m'est racontée, la question qui s'ébauche ou la suggestion de lecture qui m'est indirectement faite - momentanément boutée hors de mon écoute de pro.
Ce matin j'ai entendu parler par l'une d'amants nomades qui se refusent à la banalité triste des hôtels, des dérives publicitaires d'un grand groupe de presse contre lesquelles seul l'humour fait encore rempart, des retrouvailles avec un piano nommé Roland et de la joie de constater que dans ses mains de pianiste si longtemps oubliées, se cache un trésor de souvenirs et de rencontres précieuses qui resurgissent à travers la musique...
Ce matin j'ai entendu parler par l'une d'amants nomades qui se refusent à la banalité triste des hôtels, des dérives publicitaires d'un grand groupe de presse contre lesquelles seul l'humour fait encore rempart, des retrouvailles avec un piano nommé Roland et de la joie de constater que dans ses mains de pianiste si longtemps oubliées, se cache un trésor de souvenirs et de rencontres précieuses qui resurgissent à travers la musique...
Et, par l'autre, de Nietzsche lu trop tôt, du désespoir chez Romain Gary, et de sa découverte récente d'Annie Ernaux - lui qui est comme elle un transfuge et se demande encore et toujours, malgré un poste à responsabilités, "où il a le droit de s'asseoir".
Avec lui, j'ai partagé une question ouverte sur la place possible de la spiritualité comme réponse à son intranquillité. Ce qui m'a valu cette bouleversante réponse : "J'aurais bien trop peur de me mettre à croire en quelque chose".
Avec la première, une citation d'Henry James qui m'avait émue récemment : "Les histoires n'arrivent qu'à ceux qui savent les raconter."