To care : j'aime ce mot, qui dit à la fois la précaution, l'attention, la responsabilité, le souci, l'importance, le soin. Care box : un néologisme pour quelque chose comme, boîte à attention (littéralement en anglais imaginaire, trousse de secours).
31 décembre 2021
Galoper
28 décembre 2021
D'autres vies que la mienne
25 décembre 2021
Noël blanc
Un chalet dans les Vosges, des sapins enneigés, et beaucoup de chaleur - poêle et sauna, mais surtout, beaucoup de tendresse et d'attention de tous. C'est joli de voir les liens avec Cyril et Clara, avec Gene, et tout ce qui a rendu possible un Noël qui aurait pu ne jamais avoir lieu, ou être par trop assombri par l'état si préoccupant de Patrice (par ailleurs arrondi, adouci par la maladie, plus paisible qu'il ne l'a jamais été). Des moments simples, bons repas, jeux de société, balades au bord du lac - quel plus beau cadeau que de se créer des souvenirs communs ?
22 décembre 2021
Noël, première étape
18 décembre 2021
Exilée, suite
Alors bien sûr, il y a des choses jolies. Des mains qui se tendent, des liens qui se nouent ou se transforment. Des mots qui se partagent, des gratitudes inattendues. Que tu aies su le voir ou non, l'intelligence du coeur, la profondeur, la tendresse rayonnent chez ceux et celles dont tu t'es entouré. C'est beau, bouleversant parfois - une confidence, un courrier restitué, une photo oubliée - tant de choses peuvent venir éclairer la route, faire signe - "Et dans sa voix, j'entends parfois, un peu ta voix..."
Et des choses moins jolies - des vérités schizophréniques, des abîmes devinés, une telle sensation de vertige parfois...
Et puis il y a ma vie, délivrée du mythe, de ce pacte enfantin du "Auprès de toi toujours" - qui m'est revenu pourtant, de là où je ne l'attendais pas. Et ma vie aujourd'hui, ma vie ces dernières années, c'est une succession de séparations, de pertes, de deuils symboliques ou réels, pour arriver aujourd'hui à une sensation d'isolement, de dénuement, de fragilité qui n'en finit plus de me submerger...
14 décembre 2021
Exilée
J'ai encaissé les premières images sans broncher, le grand manège de bois aux sols couverts de tapis, aux murs comme un musée de tous les spectacles passés ; le passage cette fois non au-dessus des boxes mais au travers de l'un deux ; les oies en liberté, l'odeur du vin chaud, les premiers cavaliers... et puis il y a eu cette si sensuelle danseuse en soie noire sur ce grand cheval frison, et mes larmes ont commencé à couler, j'aurais eu tellement envie de le prendre dans mes bras cet animal, de m'agripper à son encolure, de sentir cette puissance tranquille et chaleureuse, si rassurante, si vivante... et quand des colombes sont venues se poser sur le dos du même colosse noir aux pâturons blancs, en évident clin d'oeil à Ex Anima, que nous avions vu ensemble, je me suis effondrée.
07 décembre 2021
05 décembre 2021
Initiation
Je ne savais pas. A quel point le deuil était une affaire physique, incarnée. Le ventre qui se tord, le corps qui saigne hors de toute logique de cycle, les nausées, les insomnies, les kilos perdus et les somatisations diverses. Un truc viscéral.
Je ne savais pas. Ce besoin vital de se relier au(x) vivant(s), de dire, de répéter, de partager, de raconter, de rencontrer ceux qui ont connu celui qui n'est plus là... de chercher des réponses qui ne peuvent pourtant exister que dans le coeur de notre coeur (et qui y sont, pour peu qu'on sache faire silence, quand la peine cesse de hurler).
Je ne savais pas. Ce besoin vital de se relier tout court - tellement de fois chaque jour, tendre la main vers le téléphone, vouloir partager une image, une phrase, imaginer un moment à vivre ensemble, avoir l'élan de choisir un cadeau, et puis laisser la main retomber : plus jamais...
Je ne savais pas. Cet élan irrépressible, apparemment contre-intuitif, à se plonger dans ce qui fait lien, ce qui fait sens - écrits, photos, objets... non pour s'abîmer dans le chagrin mais au contraire pour l'apprivoiser, se souvenir, pouvoir dire - ceci a été. Commencer un récit...
Je ne savais pas. Le caractère à la fois essentiel dans le plus fort sens du terme, et dérisoire par moments, de cette volonté de voir du sens - des signes avant-coureurs, le déploiement d'une logique, et des signes ensuite, partout sur le chemin... de naviguer entre un glacial dés-espoir et la conviction très profonde d'une présence qui n'aurait en rien cessé d'aimer, de protéger, de soutenir.
J'apprends... encore, grâce à toi.