Cependant, créer ce foyer, un espace pour une mère et ses filles, a été une telle leçon d'humilité, une expérience si dure, profonde et intéressante qu'à ma grande surprise j'ai découvert que je travaillais très bien au milieu du chaos. J'avais les idées claires, j'étais lucide ; l'installation en haut de la colline et la nouvelle situation avaient libéré en moi quelque chose jusque-là enfermé et étouffé. J'ai gagné en vigueur à cinquante ans, à un âge où mes os étaient censés se fragiliser. J'avais de l'énergie parce que je n'avais pas d'autre choix que d'en avoir (...).
La liberté n'est jamais libre*. Quiconque s'est battu pour être libre sait ce qu'il en coûte.
La seconde - j'avais compris je crois, et je me suis sentie portée par cet élan vers une construction neuve, ce regain d'énergie incontournable lorsqu'il faut à nouveau tout assurer seule (mais aussi par la fierté qui l'accompagne). Et le plaisir d'explorer une identité nouvelle, lorsqu'on n'est plus la compagne et, les enfants ayant grandi, lorsqu'on a moins besoin d'être la mère.
Déborah Levy écrit longuement sur le bonheur que lui apporte son vélo électrique, qui lui donne des ailes et le sentiment de maîtriser sa vie (dans une modeste mesure) : je suis tellement d'accord !