Quand je me sens debout. Quand je me "vois entendre" quelque chose à ce que me dit cet enfant, ce patient, cette équipe (ce thérapeute, ce superviseur...) - autant de liens où circule la vie. Quand je suis seule, et entière dans cette solitude. Quand je me sens portée par un regard, par un projet, par un geste. Quand les échanges avec les enfants se font posés, calmes, profonds, et que je me laisse surprendre par la sagacité de ces petites têtes. Quand je retrouve intacte ma capacité à donner et à recevoir, que l'amour sous toutes ses formes peut circuler dans sa vérité. Quand je sors d'un espace de travail en me disant, voilà, c'est pour cela que je fais ce métier là. Quand l'amitié se décline en éclats de rires, en menues attentions, en partages simples. Quand je chante. Quand je danse. Quand j'écris. Quand je marche dans cette ville, que j'aime, profondément. Mais aussi dans la nature. Quand je sens quelque chose comme... les poumons du nouveau-né qui se déploient - ça fait mal, mais un monde nouveau s'ouvre alors / mes ailes qui se déplient - jusqu'où ? peut-être plus amples, et plus solides que ce que je crois, ou crains, parfois...