Une après-midi comme les autres en CPEF : expliquer le mode d'emploi des différents moyens de contraception, rassurer sur la pilule suite aux débats de cet hiver, informer sur les alternatives - DIU, implant. Avec des mots simples, pour les plus jeunes, des mots scientifiques, pour les plus diplômées ; en anglais, pour une étudiante turque vivant habituellement en Pologne ! Faire faire un test de grossesse urinaire, négatif, le doubler par une prise de sang pour rassurer une très jeune femme angoissée. Décrire à une réfugiée kurde les étapes du déroulement d'une IVG médicamenteuse à domicile. Attendre avec une ravissante métisse de 20 ans, déjà maman d'une petite fille d'un an et demi, les résultats d'un BHCG qui pourrait bien confirmer une nouvelle grossesse, accidentelle. Adresser une mineure à une collègue médecin pour sa toute première contraception orale...
Une après-midi comme les autres, à ceci près : après dix années à accompagner les femmes, les questionnements, les risques et les doutes de la vie amoureuse, je referme doucement la porte, pour la dernière fois. Je me réjouis de ce qui suit - continuer à travailler en prévention, et surtout, développer mon cœur de métier, et le métier de mon cœur, celui de thérapeute, mais je ne quitte pas sans émotion cet engagement auprès des femmes, cette fenêtre ouverte sur l'essentiel : le sexe, la vie, la mort, et les mille et une façons dont chacun(e) se débrouille avec ça...