J'étais curieuse mais un brin inquiète - dans quel monde vivons-nous, pour qu'une histoire d'amour entre un humain et un système informatique soit ne serait-ce qu'imaginable ? Mais en fait d'ultra-moderne solitude ou d'un monde déshumanisé, c'est au contraire d'un hymne à la vie qu'il s'agit - à nos amours bancales, fragiles, touchantes, à l'amitié, à l'humour, au pardon... Tout est beau - parce que magnifié je pense par un regard plein de tendresse et de sagesse - les lumières et les couleurs sont splendides, la poésie déborde dans les images (la ville illuminée, le bureau multicolore, l'ascenseur avec son motif végétal), les textes (les lettres de Théodore, le mail de la fin) et les idées (le recueil créé par Samantha à partir des lettres, sa disparition imaginée comme la lecture d'un livre dont les mots s'espaceraient de plus en plus, les bonheurs enfantins de la fête foraine ou de la plage) - la voix de Scarlett Johansson incarne littéralement l'amour dans toutes ses nuances, dans toutes ses couleurs, lumineuses ou plus sombres - et finalement le film ne parle que de cela : comment l'amour naît, grandit, résiste, s'éteint ou se transforme...