Ça me bouleverse le poids des mots, qui sont notre seul et fragile rempart contre ces jours si sombres. Je t'aime, je suis là, je te fais confiance, tu es forte, courageuse, mais je compte sur toi pour nous demander de l'aide quand tu en as besoin. Des mots si légers et si décisifs à la fois...
Au moment où tout paraît si difficile, il n'y aurait rien d'autre à poser qu'un acte de foi ? Croire en moi, croire en elle, croire en la vie. Croire que ce long chemin si imprévisible, si singulier, lui a donné les armes pour faire de cette ultime épreuve un moment de vérité. Croire que c'est précisément ce tutoiement du pire, ce coude-à-coude avec la mort qui peut lui permettre de choisir la vie, de décider de se sortir des peines enfantines et des colères adolescentes pour entrer pleinement dans la responsabilité de soi : se soigner, étudier, aimer, se donner les moyens de vivre sur tous les plans.
Elsa n'aura pas un chemin ordinaire ; mais en a-t-elle jamais eu un ? Si je relis ses mots d'enfant, sa vivacité, sa lucidité - parfois extra-lucidité, son humour ont toujours été là - ses fragilités aussi.
Peut-être nous faut-il retrouver Blizzard ici : Parce qu’on est de ceux qui guérissent, de ceux qui résistent, de ceux qui croient aux miracles...