Ce n'était pas gagné d'avance, qu'après quelques heures de consultations, alors que je suis supposée me reposer, un soir de novembre, j'arrive à me mobiliser pour la première date d'un séminaire consacré à la psycho-patho adolescente - à Montsouris de surcroît.
Mais j'ai bien fait. Parce que la bonne surprise, c'est que cette première était animée par le Professeur Jeammet lui-même. Et que c'était beau de l’entendre s'adresser à un public composé majoritairement d'internes pour marteler l'importance de la relation, la nécessité de faire de chaque entretien une rencontre - entre soignant et patient mais aussi entre le patient et lui-même - et notamment entre le patient et sa force vitale, ses ressources singulières, son fonctionnement propre. Un temps de réflexion, dans tous les sens du terme. Pour insister sur l’impératif d'une vision dynamique, non arrêtée, la recherche d'un sens toujours à (re)créer. En ces temps de DSM, de diagnostics par QCM et de médications lourdes, ça faisait du bien...
Mais j'ai bien fait. Parce que la bonne surprise, c'est que cette première était animée par le Professeur Jeammet lui-même. Et que c'était beau de l’entendre s'adresser à un public composé majoritairement d'internes pour marteler l'importance de la relation, la nécessité de faire de chaque entretien une rencontre - entre soignant et patient mais aussi entre le patient et lui-même - et notamment entre le patient et sa force vitale, ses ressources singulières, son fonctionnement propre. Un temps de réflexion, dans tous les sens du terme. Pour insister sur l’impératif d'une vision dynamique, non arrêtée, la recherche d'un sens toujours à (re)créer. En ces temps de DSM, de diagnostics par QCM et de médications lourdes, ça faisait du bien...
Je suis repartie fatiguée (22h30), assez bouleversée (la sensibilité et la finesse dans l'expression de la jeune fille du deuxième entretien filmé me rappelait nettement quelqu'un que je connais bien), mais contente. Parce qu'il me semble que ma façon de mener la rencontre, de créer de l'alliance n'est pas si éloignée de celle de ce vieux lion de la psychiatrie. Parce que je me sens proche de son plaidoyer pour la vie, pour le droit à ne pas être entravé par des symptômes qui sont toujours et d'abord une tentative de s'adapter, pour une pensée complexe, multi-référentielle.