La vérité est une chose très complexe pour tout un chacun (...). Nous taisons tant de ces choses trop douloureuses. Nous faisons le vœu que ce que nous pouvons raconter apaisera le reste, l'atténuera d'une façon ou d'une autre. Les histoires sont là pour compenser face à un monde déloyal, injuste, hors de contrôle. Raconter une histoire permet d'exercer un contrôle tout en laissant un espace, une ouverture. C'est une version, mais qui n'est jamais définitive. On se prend à espérer que les silences seront entendus par quelqu'un d'autre, pour que l'histoire perdure, soit de nouveau racontée. En écrivant, on offre le silence autant que l'histoire. Les mots sont la part du silence qui peut être exprimée.
Jeanette Winterson, Pourquoi être heureux quand on peut être normal ?
Et c'est juste une des perles de ce petit trésor... quel bonheur de lecture ! J'ai ri souvent, été émue aux larmes tout autant. Et ça faisait longtemps, si longtemps que je n'avais pas éprouvé le besoin de lire un crayon à la main, pour retrouver ensuite chacun des passages qui m'est allé droit au coeur, longtemps que je n'avais pas eu immédiatement envie d'offrir ce même livre à ceux que j'aime, longtemps que je n'avais pas négocié avec le temps pour finir la page, le chapitre, le livre avant de revenir à la vie dite... normale.