24 avril 2021

Mystère de la Terre...

Je m’en veux de ce cœur fermé, de ma colère, qui me blesse et blesse les autres, je me sens comme une brique rouge, debout, dure, dense et tranchante. Un pavé dans la mare ou dans la gueule. (...) il s’agit d’amour blessé, d’amour déçu devenu pierre à force de se recroqueviller, de se refermer sur lui-même pour parer les coups, continuer à vivre. Les deux coexistent, amour et colère, culpabilité et compassion. Je sais cela mais je ne trouve plus le chemin… ni ici, ni dans ma vie en ce moment.

(...) je prends conscience que les peurs « de surface » actuelles – l’argent, le lien avec les enfants, l’amour ou son absence sont autant de facettes de cette lutte pour ne pas mourir, non pas physiquement mais en tant qu’être vivant, aimant, espérant, un combat désespéré pour essayer de garder les conditions de vie minimales pour croître. Que je me raidis et m’abîme dans cette bataille, mais que c’est une question de vie ou de mort psychique, affective, spirituelle (...).

15 avril 2021

Trouver refuge


 

13 avril 2021

Diptyque de circonstance


 

09 avril 2021

Continuer malgré

 Je me souviens du bruit que fait le cœur
quand il s’effondre à l’intérieur :
il n’explose pas, il ne déborde pas,

non,
il se fend au milieu puis il tombe,
cœur rompu en plein cœur,  
ça ressemblerait presque
à une plaque de glace affaiblie par le soleil.

Les morceaux chutent comme ceux d’une fenêtre brisée :
personne ne les ramasse, on les laisse au même endroit,
le temps les couvre de mousse, de terre et d’images du bonheur.

Je fais ma vie en évitant de laisser les visiteurs
piétiner ce qu’il reste de moi-même :
je ne serai jamais solide comme un roc
mais plutôt comme une fleur.

Je cherche dans les livres, dans la mémoire des êtres silencieux,
comment continuer, malgré tout.

Avec des mains froides qui savent réchauffer.
Avec des mots terribles qui savent se coucher
pour veiller sur un sommeil
où les rêves font ce qu’ils veulent
de la beauté.

Continuer malgré tout :
maladies et morts sont déjà venues et viendront encore
dans les rues vides, les chambres étroites et les familles unies,
ces choses nous surprennent toujours quand nous les pensons loin
alors qu’elles cheminent avec nous, main dans la main.

Je me souviens du bruit que fait le cœur
quand il se rassemble dans l’ombre de la poitrine :
le silence.

Et soudain, le merle gris,
les grands yeux doux,
l’odeur des mandarines.

Cécile Coulon