Dans le premier film, on ne parle que d'amour, mais c'est l'anti-comédie romantique : rien n'est souligné, tout est suggéré, dans les silences, dans les regards, dans la sensualité des lumières et des matières... et c'est bouleversant. Un amour pudique, profond, plus entier d'être partagé, parce qu'il n'y a rien d'autre à faire que d'aimer. Ce moment où Mina dit à son homme, tu es l'homme le plus pur, le plus noble que je connaisse, c'est si beau, et si vrai de ces trois personnages généreux et tendres, si délicatement attentifs les uns aux autres - une infinie douceur, tellement rare. Moi qui suis de plus en plus souvent déçue par le cinéma, je suis sortie totalement sous le charme, et restée longtemps émue (j'avais également aimé récemment Empire of light, une autre histoire d'amour fragile et touchante elle aussi).
Dans le second, s'il est question en détail de braquages, de flingues et de peines de prison - c'est tout sauf un film de gangsters. Je verrai toujours vos visages - comme il est dit à la fin, c'est (là aussi), tout ce que notre époque déteste : prendre le temps, tisser des liens, accompagner les hésitations, les ambivalences, accueillir hors de tout jugement. Mettre des mots, chercher à comprendre, et en définitive, à réparer, ou tout au moins permettre à chacun de faire quelques pas dans cette direction. Alors, c'est vrai, il est peut-être un peu trop démonstratif, pédagogique, ce film ; et sans doute les choses ne se passent-elles pas toujours aussi bien. Mais rendre hommage à ce dispositif de la justice restaurative, qui est déjà un miracle en soi dans notre époque pressée et sans nuances, c'est beau aussi.