02 février 2012

Dis-moi ce que tu chantes

Lors d'un séminaire récent, le psychiatre parlait du long chemin qu'il nous faut parcourir pour reconnaître ce que nous ressentons vraiment, et de la dimension... pédagogique des chansons populaires à ce titre - qui nous permettent d'identifier les émotions d'abord chez les autres, avant de le faire pour nous-mêmes.

C'est ce qui me fait aimer la chanson je crois - cette puissance d'évocation immédiate, même et surtout quand elle est apparemment naïve.

Une de mes patientes ne rêve pas, en tout cas se souvient rarement de ses rêves, mais arrive très souvent avec la chanson du moment, qui nous renseigne sur ses humeurs plus ou moins pré-concientes - au point où j'en arrive à lui dire, alors, quelle est la bande-son aujourd'hui ?

Pour ma part, je fredonne fréquemment - quand je vais bien, quand je vais mal, souvent sans m'en rendre compte - et quand je prête attention à ce qui s'est mis à me trotter dans la tête, le message est souvent explicite. Au point qu'il m'est arrivé de changer d'air (!) afin que l'autre n'entende pas ce qui m'habite à ce moment-là - c'est comme si je me baladais toute nue d'un seul coup...