C'est un joli vin, ce pourrait être aussi le nom de cette maison, non que les hommes n'y soient charmants, mais parce qu'elle m'apparaît comme puissamment habitée par une forte lignée de femmes, et aussi comme bénie des dieux (avec ou sans majuscule - hantée par quelques démons aussi), tant elle déborde de talents divers.
Les maisons de famille sont mon talon d'Achille et ma drogue douce, depuis toujours ; celle-ci, que je retrouve d'année en année, m'est tout particulièrement chère.
Des bonheurs-poupées-russes (comme les filles de la maison, aux prénoms de princesses slaves) : une région toute de bleu et de lumière, et dans cette région, une maison paisible et ouverte, et dans cette maison, des êtres à retrouver ou à découvrir, comme autant de trésors.
Cette année, un trio de jeunes gens lumineux, drôles, curieux, si vivants - et un couple de créateurs trop poétiques pour ce monde - des humains émouvants par leur force autant que par leur perceptible fragilité. Comme tous les humains ? Oui, mais un peu plus, ou un peu autrement... légèrement extra-terrestres. Flottant un tout petit peu au-dessus de notre sol.
Le Clos des Fées, donc. Fées qui circulent aussi discrètement dans la lumière sur la terrasse au couchant, qui s'invitent dans les tableaux de Marina (dans un regard, ou sous une plume), qui scintillent sur la crête des vagues, qui s'évanouissent dans l’œil bleu glacier du chat Queenie, qui s’endorment dans la sérénité des jardins de la Fondation Maeght, ou sous la robe d'un vin gorgé de soleil. Voilà, je reviens d'un séjour chez les fées !