Alors comment dire ? Ajouté à ce qui précède, l'exposition
professionnelle au viol et au meurtre de Philippine à Dauphine, les
récits détaillés de violences sexuelles de victimes de trauma qui
s'exposent en boucle dans une répétition mortifère, les patients ou compagnons de
patients en fin de vie, une conversation sans issue avec David et les trois heures d'échange hier avec une Elsa
infiniment fragile qui planque, minimise et compense en permanence,
mais laisse parfois brusquement entrevoir les abîmes en-dessous, je
crois que c'est trop là... Ce matin en regardant l'agenda de cet
après-midi : deux étudiants à recevoir en anglais, puis une urgence (?),
et une matinée de consultations blindée demain matin (quel "week-end" ?), je me suis
demandé : je fonds en larmes ? Je demande un arrêt de travail ? Je
retourne sous la couette ? Je me prends une cuite monumentale ? Jusqu'à quand ça peut tenir comme ça ?
Guess
what ? Je suis dans mon bureau, bien sûr. mais je repense à cette
patiente qui m'avait dédicacé son livre "Je n'avais pas vu les sables
mouvants"...
PS : j'ai fondu en larmes. J'ai annulé ma consultation de l'après-midi. Je suis rentrée chez moi. Et je me suis roulée en boule sous ma couette.