Le premier - sur la prévention des violences sexistes et l'éducation à la sexualité. Gargarismes, ronds-de-jambe, pieuse exhortation à faire encore davantage. Oubli : tant qu'il n'y aura pas plus de moyens humains, tant que les dits moyens humains seront payés au royal salaire de neuf euros de l'heure, je ne vois pas comment tous ces magnifiques projets pourront voir le jour. Neuf euros de l'heure - le prix alloué à l'éducation et à la prévention.
Tant que l'Adjoint à je-ne sais-plus-quoi à la Mairie, seul homme de la tribune, se félicitera d'oeuvrer parmi ces femmes remarquables, mais se tirera sans avoir le respect élémentaire d'écouter leurs interventions, j'aurai du mal à croire aux grandes déclarations d'intentions.
Tant que j'entendrai des insanités du genre, la différence des sexes est une construction idéologique et sociologique (et donc dans un futur meilleur nous serons tous enfin pareils), j'aurai juste envie de quitter la salle - ce que j'ai fini par faire. Egaux car semblables - sans moi. Egaux ET différents, et heureux de cette différence, qui nous fonde, nous enrichit, nous réjouit - oui. Mais de cette belle différence, et de la nécessité de marcher main dans la main, dans cette assemblée quasi-exclusivement féminine, je n'ai pas entendu parler...
Le second colloque au contraire - fêtant les 25 ans de l'association Pikler - fut un bonheur. Bernard Golse, a commencé par souligner que nous vivions dans une société experte en production de biens inutiles mais aussi d'individus de plus en plus en défaut d'humanité. Et ensuite ?
Des professionnels se sont succédé pour expliquer comment, grâce à Emmi Pikler, ils travaillent au jour le jour dans un accompagnement humanisé, respectueux, sous le signe du lien et de la parole, auprès des plus petits (maternités, crèches, pouponnières...). Dans une attention aux plus petits détails, dans un respect infini de tout ce qui peut soutenir l'accès à l'autonomie et à l'authenticité affective - une véritable éthique du Care, qui trouve toute sa place dans cette Box !
La directrice de l'Institut Pikler en Hongrie, une très vieille dame (et fille d'Emmi Pikler elle-même), est venue tout exprès de Budapest partager dans un français émouvant son émerveillement intact et transmettre l'essentiel de l'esprit qui anime cette approche.
Loczy, c'est le "petit village hongrois" : des résistants à la pensée unique, productiviste et comportementaliste - la démonstration par l'exemple de ce que signifie réellement le mot prévention (et des moyens que cela exige - en temps, en disponibilité, en élaboration, en collaboration) - l'antithèse des creux discours de la veille : voir aussi là.
Entendre témoigner des équipes qui vont bien, qui s'interrogent, qui mettent en oeuvre cette idée "Loczyenne" des poupées russes (l'institution entoure les professionnels, qui à leur tour entourent les enfants), qui gardent intérieurement vivant le sens de leur démarche, m'a fait un bien fou. Redonné envie, et foi dans l'idée que c'est possible.
Tant que l'Adjoint à je-ne sais-plus-quoi à la Mairie, seul homme de la tribune, se félicitera d'oeuvrer parmi ces femmes remarquables, mais se tirera sans avoir le respect élémentaire d'écouter leurs interventions, j'aurai du mal à croire aux grandes déclarations d'intentions.
Tant que j'entendrai des insanités du genre, la différence des sexes est une construction idéologique et sociologique (et donc dans un futur meilleur nous serons tous enfin pareils), j'aurai juste envie de quitter la salle - ce que j'ai fini par faire. Egaux car semblables - sans moi. Egaux ET différents, et heureux de cette différence, qui nous fonde, nous enrichit, nous réjouit - oui. Mais de cette belle différence, et de la nécessité de marcher main dans la main, dans cette assemblée quasi-exclusivement féminine, je n'ai pas entendu parler...
Le second colloque au contraire - fêtant les 25 ans de l'association Pikler - fut un bonheur. Bernard Golse, a commencé par souligner que nous vivions dans une société experte en production de biens inutiles mais aussi d'individus de plus en plus en défaut d'humanité. Et ensuite ?
Des professionnels se sont succédé pour expliquer comment, grâce à Emmi Pikler, ils travaillent au jour le jour dans un accompagnement humanisé, respectueux, sous le signe du lien et de la parole, auprès des plus petits (maternités, crèches, pouponnières...). Dans une attention aux plus petits détails, dans un respect infini de tout ce qui peut soutenir l'accès à l'autonomie et à l'authenticité affective - une véritable éthique du Care, qui trouve toute sa place dans cette Box !
La directrice de l'Institut Pikler en Hongrie, une très vieille dame (et fille d'Emmi Pikler elle-même), est venue tout exprès de Budapest partager dans un français émouvant son émerveillement intact et transmettre l'essentiel de l'esprit qui anime cette approche.
Loczy, c'est le "petit village hongrois" : des résistants à la pensée unique, productiviste et comportementaliste - la démonstration par l'exemple de ce que signifie réellement le mot prévention (et des moyens que cela exige - en temps, en disponibilité, en élaboration, en collaboration) - l'antithèse des creux discours de la veille : voir aussi là.
Entendre témoigner des équipes qui vont bien, qui s'interrogent, qui mettent en oeuvre cette idée "Loczyenne" des poupées russes (l'institution entoure les professionnels, qui à leur tour entourent les enfants), qui gardent intérieurement vivant le sens de leur démarche, m'a fait un bien fou. Redonné envie, et foi dans l'idée que c'est possible.