C'est une belle histoire : celle d'une peur dépassée. Je n'aime pas conduire, c'est limite phobique, chez moi. Conduire seule les enfants, dans un pays dont je ne maîtrise pas la langue, pour rejoindre une maison isolée dans les bois et y vivre tous les trois quelques jours était un vrai challenge pour moi. Mais à la clé, il y avait ce fantasme scandinave, une petite maison de bois rouge au bord d'un lac au milieu des forêts... la maison d'été de nos échangeurs de Copenhague.
Résultat des courses - comme souvent peut-être ? ce fut je crois la meilleure partie de notre voyage... d'abord accueillis par nos hôtes, aussi charmants que leur préparation de l'appartement de Copenhague le laissait imaginer, et puis ce sentiment de liberté dans une nature somptueuse, le lac au pied de la maison, les lumières et les reflets changeants tout au long de la journée...
De la maison du lac, je n'ai que de beaux souvenirs : les baignades à toute heure dans des eaux sombres et fraiches mais tout à fait praticables, le sauna flottant (so swedish !), le barbecue fièrement préparé toute seule (on a les défis qu'on peut ;-)!), les longues heures à bouquiner au soleil, les jeux, une grande discussion avec Elsa un matin... et un lever de soleil inoubliable : la brume dans la fraîcheur de l'aube, le silence absolu, les oies sauvages glissant sur le lac, les premiers rayons qui frappent la surface des eaux... j'étais émue aux larmes, je garderai longtemps je pense ce sentiment d'un moment de communion silencieuse avec la beauté du monde.