08 juillet 2014

Copenhague



Il m'arrive de me demander, quand le travail ou la solitude pèsent trop lourd, si tous ces efforts ont un sens. Mais quand je vois les moments que nous avons passés cet été, alors tout s'éclaire : cette énergie, si elle à sert à bâtir et à partager des temps comme ceux-là, alors OUI, le jeu en vaut la peine.

Ma première étape avec les zouzous - et nous avons eu le plaisir de voir Ronan nous rejoindre quelques jours, a été Copenhague. Grâce à l'échange de maisons, nous avons bénéficié d'un appartement charmant dans un quartier très bobo-chic de la ville, où nous nous sommes sentis vraiment accueillis, plus que dans n'importe lequel de nos précédents échanges - fleurs sur la table, petit cadeau, petits mots d'explications ou d'invitation dans la maison (plus ça va et plus j'aime cette locution anglaise, "Please feel free to..." - ici, please feel free to feel just like you're at home !)

Grâce à la Copenhagen Card, nous avons sillonné la ville et ses musées, baguenaudé dans les rues aux maisons colorées et fleuries. Copenhague est une jolie ville, mais plus qu'un lieu en particulier, j'en retiens l'atmosphère, le sentiment d'une qualité de vie, d'une gentillesse, d'un souci écologique et social perceptibles partout. Un tiers de la population se déplace à vélo ; les eaux du port sont si propres que l'on peut s'y baigner, dans des piscines gratuites et esthétiques à la fois ; les voisins partagent des cours intérieures où l'on peut manger dehors ensemble, avec des jeux pour les enfants et des tables de ping-pong...

Tous ces aspects communautaires, écologiques, créatifs se condensent dans l'ahurissante ville libre de Christiania, que nous avons eu la chance de visiter grâce à une adorable CouchSurfeuse locale, Asa. J'étais enchantée de voir les enfants lire tous les deux le livre d'interviews de ses habitants commandé avant notre départ, et s'intéresser vraiment à cette utopie - peut-être parce que finalement, elle est assez proche de ce que nous leurs transmettons : l'importance du collectif, la mise en commun des biens, le soutien des initiatives individuelles, le respect de l'environnement, ce sont des notions qui leur sont familières. 

Bien sûr, nous avons visité aussi les musées (Louisiana, splendide), le nouvel aquarium, les lieux emblématiques (Nyhavn, la Petite Sirène) et passé une soirée animée dans le parc d'attractions de Tivoli. Mais de cette étape, je retiens surtout ce sentiment d'une qualité de vie, et des rencontres : Asa, Maria (la mère d'une autre famille CS, qui nous accueillis le temps d'une balade à la plage et du partage de pizzas géantes dans son jardin), Bodil (une voisine de cour francophone, ce qui est exceptionnel là-bas !).

Des vacances j'aime aussi les petits moments de grâce, l'imprévisible, l'inattendu : le street concert de Passenger croisé par hasard au détour d'une rue (alors qu'il se produisait devant 14 000 personnes le lendemain), l'échange de consentements dont nous avons été les témoins dans l'église orthodoxe que nous passions simplement découvrir, le garde royal retenant son fou-rire lors de la relève...