15 août 2020

Il paraît...

Il paraît qu'en Bretagne il pleut souvent - mais pas dans "ma" Bretagne, ou alors le temps de buller une après-midi au frais, ou de laver un ciel d'orage.

Il paraît que les vacances en maison de famille génèrent inévitablement tensions et conflits ; c'est sans doute assez vrai, mais pas si cette famille n'est pas complètement la vôtre, ni si vous êtes habité(e) par un regard tranquille sur tous sans exception, un regard qui peut tout au plus être brièvement assombri par un instant d’agacement, mais qui revient vite vers la tendresse. 

Il paraît que même les dragons les plus apparemment féroces se révèlent parfois simplement être maladroits, ou peut-être malheureux - et plus attentionnés qu'on ne pourrait le croire. Il paraît aussi que les enfants grandissent beaucoup plus vite que ce que l'on pensait...

De plus en plus avec le temps j'ai la sensation d'entendre tout ce qui n'est pas dit, de ressentir les émotions qui circulent entre les uns et les autres. Ce n'est pas toujours confortable, mais c'est riche d’enseignements, et me ramène immanquablement à cette petite phrase de la grand-mère de Theresa : What is not to love ?

Il paraît qu'on oublie souvent de remercier pour ce que l'on a : j'ai l'impression de ne jamais avoir eu autant ce sentiment de gratitude, cette conscience des petits moments de bonheur qui s'ajoutent les uns aux autres, et de la chance d'avoir de surcroît des amis, anciens ou nouveaux, à deux pas de cette maison d'exception, dans cette région magnifique.

Pour vivre heureux, vivons perchés ;-)
Il paraît que ces petits moments de bonheur se nichent partout pour peu qu'on y soit attentifs...

Dans le mouvement du corps : danser avec Oriane dans la salle des mariages, nager un peu au large, randonner sur les falaises de Plouha avec Ronan, faire la course avec Audouin (perdre lamentablement bien sûr), ouvrir les bras pour un câlin - et finir par faire sauter les barrières du COVID pour rétablir les bisous, mais chut !

Dans une amitié naissante aux échanges à coeur ouvert sur la plage de Trégastel. Dans un coucher de soleil aux lumières blondes. Dans la joie d'entendre le rire d'Elsa, adoptée par sa brochette de cousins de coeur. Dans les questions  futées d'Aymeric, dont j'aime décidément beaucoup le côté pince-sans-rire. Dans une toute dernière baignade, joueuse et douce...


Dans des sensations d'enfance : un peu de volley en fin de journée sur la plage, chahuter avec le chien, enterrer Marin dans le sable jusqu'au cou. Dans le plaisir d'évoluer avec aisance à quinze ou vingt mètres du sol à l'accrobranches, sans m'obliger pour autant à faire le saut dans le vide qui conclut le parcours. 

Dans la créativité invraisemblable de la nature au jardin de Pellinec. Tellement de diversité dans ces couleurs, formes, textures, parfums, et la main de l'homme qui ici enfin ne force rien mais protège, agence, caresse... Pellinec est le rêve réalisé d'un amoureux fou du végétal, et ça se sent - ce n'est pas un jardin comme les autres.

Dans un café pris au soleil sur le port de Paimpol. Dans la saveur des huîtres, que j'ai appréciées vraiment pour la toute première fois (penser à faire un voeu). Et dans celle, inimitable, des galettes caramel beurre salé - mes absolues préférées : mais quel dommage de mettre ce caramel dans des crêpes ?!?  #teamgalettes

Dans la profondeur de certains regards - je pense tout particulièrement à la bienveillance rayonnante de celui de Cécile, à la douceur infinie de celui d'Audouin, à ce qu'il y a de tellement touchant dans la vulnérabilité et la gentillesse de celui de Mamé.

Il paraît que la beauté sous toutes ses formes nettoie le coeur et le regard : de ce temps de vacances, je reviens lumineuse.