Je marche seul le long des rues
Où nous allions tous deux avant
À chaque pas je me souviens
Comme on s'aimait auparavant...
Où nous allions tous deux avant
À chaque pas je me souviens
Comme on s'aimait auparavant...
Je l'ai fait. Reprendre la rue Jacob - passer la place Furstenberg, m'arrêter devant chez Ladurée, voir que la galerie Dina Vierny n'a pas changé de déco, mais que la petite bijouterie Lucile a disparu, que le vendeur de tissus orientaux Simrane est toujours là mais que la boutique Blanc Bleu a été remplacée.
J'ai jeté un coup d’œil dans le hall de chacun des beaux hôtels du quartier (et celui-ci, y étions-nous allés, voyageurs sans bagages et sans réservation ? et souvent la réponse est : oui...), marché jusqu'au tout premier, l'Hôtel du Danube avec sa façade en boiseries, et cette petite chambre mansardée aux draps fleuris avec vue sur les toits de zinc - un fantasme parisien, et tellement d'émotions contradictoires alors.
J'ai cherché nos vélos du regard, nous ai aperçus remontant vers Saint-Germain, nous disant silencieusement au revoir devant la librairie la Hune, remplacée depuis par une enseigne de luxe. Je t'entends devant la joaillerie me dire, il n'y a rien que tu ne puisses décider d'avoir, et plus qu'une promesse matérielle, j'y entends ta perpétuelle invitation à rêver grand, à oser vouloir le meilleur.
J'ai hésité à m'enfuir, c'était beaucoup, trop peut-être ? et puis non - au contraire je suis allée prendre un café au Pré aux Clercs, le garçon m'a fait un gentil compliment (un prix d'ami ? non, un prix de beauté plutôt), je l'ai pris comme un clin d’œil de ta part, là-haut, comme un souffle léger sur la tristesse douce mais profonde qui me serre la gorge encore maintenant.