Les créatifs culturels ont entrepris de créer une nouvelle culture, fondée sur la restauration de la qualité de tous les liens endommagés ou rompus : le lien d'écoute et d'estime entre soi et soi, le lien de solidarité et de fraternité avec autrui, le lien de symbiose avec la nature (...) L'ensemble forme ce que j'appelle le triple lien (à soi, à autrui, à la nature). Il y a donc trois grandes familles de Tisserands : celle du lien intérieur, celle du lien social, celle du lien écologique. Leur engagement complémentaire est fondamental parce que la mère de toutes les crises que connaît actuellement notre civilisation humaine est la menace d'une déchirure du monde.
Abdennour Bidar, Les Tisserands ou Réparer ensemble le tissu déchiré du monde
Un petit essai qui me va droit au coeur - ce titre merveilleux... et rejoint mon intuition et ma conviction que si espoir il y a, il passera par la reconnaissance et l'amplification de ce travail de tissage à tous les niveaux, dans un monde marqué par les clivages et les ruptures. Cette question du lien et de sa réparation me tient tellement à coeur, qu'elle explose dans toutes les dimensions de ma vie, affective, professionnelle, et à travers mon écriture aussi - forcément, je suis réceptive ! Réceptive aussi à sa conscience aiguë de l'interdépendance de ces dimensions, et à la conviction de l'auteur que cette conscience croissante pourrait amener vers une spiritualité nouvelle, multiple, nourrissante car au service du vivant sous toutes ses formes - sa compréhension du lien à soi dépassant largement le cadre du développement personnel ou du soin psychique pour ouvrir à la transcendance.
Résolument de la première famille, celle des tisserands du lien à soi, j'espère aussi apporter un peu, à ma modeste mesure, un peu au lien social comme au lien écologique... à tout petits pas, à tout petits points, comme un fil de plus dans la trame du monde.