27 mars 2012

Funny family

Ma petite Mémé (qui fait un mètre cinquante les bras levés, ou presque) - me parle de son expérience de New York : "Ah non hein, moi je n'ai pas aimé, tout est trop haut là-bas !".

Nous jouons au Taboo, je taquine mon pré-ado de Léo en désignant sa (trop longue) frange : "Qu'est-ce qu'il y a là derrière, un cerveau ?" - "Non, des boutons !", me répond-il du tac-au-tac.

Même jeu, Elsa propose la définition suivante : "Le Superman des Grecs ?" - "Hercule !" répond Léo (bien vu...). C'était Ulysse, finalement... (Batman, alors ?)

19 mars 2012

Les petits bonheurs

...ne manquent pas, pourtant... j'ai vu le décapant spectacle de Sophia Aram, fêté les 2 ans de Roxane et les 10 ans d'Hippolyte, convoyé une brochette de mômes sur la Butte Montmartre après Lili Lampion, chanté Le Forestier et Hugues Aufray dans la cuisine le même soir, joué à Just Dance avec Elsa et Marguerite, retrouvé Ghislaine et Julianna, fêté la Saint-Patrick et regardé Angleterre-Irlande du côté de Mouffetard - Go on Ireland ! (by the way, they've lost), dîné au Passage qui reste une de mes petites tables préférées... et pourtant, et pourtant, je n'arrive pas à retrouver mon souffle, à sentir mon coeur battre sans douleur.

14 mars 2012

Boucle

Enfant j'étais tellement sûre que ce ne serait pas pour moi, un amour, une famille, l'inscription dans une vie partagée. Très jeune, je me souviens avoir aimé cette chanson-là, qui me semblait le seul chemin probable, et même, l'avoir partagée avec mon amie d'adolescence...

Est-ce toi la femme dans ce jardin
Est-ce moi qui ce soir encore prendrai le train
Est-ce toi qui a des enfants et des chiens
Est-ce moi celle qui toujours choisi son chemin
À l'école on se donnait la main

En ce temps-là nous chantions les mêmes chansons
En ce temps-là nous parlions des mêmes garçons
Et nous rêvions alors de tout avoir
Tu as une maison et moi mon piano noir

Est-ce à toi cet amour sous le mûrier
Est-ce à moi de n'avoir que le temps d'y penser
Est-ce à toi les saisons à savourer
Est-ce à moi les platanes que je vois défiler
À l'école on nous confondait

Au cinéma nous pleurions au même moment
Dans les cafés nos ambitions changeaient tout le temps
Et nous rêvions alors de tout avoir
Tu as un amour et moi un piano noir

Pense à moi si tu éprouves un regret
Comme à toi le bonheur ne m'a pas tout donné
Toi tu vis toujours au même midi
Moi je vis quand s'allument les lumières dans la nuit
Et pourtant parfois on s'écrit

Toi tu m'envoies quatre pages avec des photos
Moi je t'écris une carte postale en trois mots
Et tu retournes alors à ton histoire
Et je retrouve alors mon piano noir

Marie-Paule Belle


Je n'ai à nouveau plus de famille, en tout cas au sens de cette communauté de vie, de projets, de sécurité, de créativité - et le piano noir est parti lui aussi - et j'ai le vertige - parce que j'ai l'impression et l'inquiétude de m'en retourner vers le monde auquel j'appartiens - celui d'une relative solitude, d'une certaine sauvagerie - de m'en retourner vers la petite fille à la fenêtre, petite fille au regard interrogateur. J'ai de merveilleux enfants, j'ai tant gagné en tendresse et en confiance, je suis entourée d'amour et d'amitié - et pourtant je me sens ramenée là, incapable à ce jour de me projeter dans une autre vie de couple, parfois tranquillement heureuse dans le silence, parfois dans des petits moments d'une grâce inattendue, souvent le coeur serré, affolé.

02 mars 2012

(Re)création

"En Argentine, j'ai oublié. Toute chose nouvelle que j'apprenais en effaçait une antérieure". Erri de Luca, Le jour avant le bonheur (quel titre !). En ce moment moi aussi j'oublie. Peut-être est-ce un phénomène propre à ces périodes de (re)création - un allègement, un espace vital à retrouver, une p(l)age vierge. J'oublie des choses présentes, dois vérifier mon agenda régulièrement - j'oublie des choses passées, relis avec étonnement des mails anciens, des textes d'il y a quelques années. Je n'oubliais jamais rien, auparavant...

Simultanément l'énergie revient, et avec elle l'envie de faire que certains rêves deviennent réalité. Cet hiver je l'ai traversé comme un long tunnel - cette semaine j'ai pris la résolution de contacter les gens que j'aime et dont je n'ai pas de nouvelles depuis trop longtemps. Quatre coups de téléphone, et sans avoir rien demandé, une offre de week-end, une autre de travail, une invitation au Mexique, un petit tango.

Il y a un mois je désespérais de pouvoir emmener mes enfants en vacances en solo ; aujourd'hui je reçois des propositions du monde entier, sans autres frais à prévoir que les billets d'avion.

Hier je rêvais d'une maison ouverte aux amis et aux amis d'amis - demain peut-être nous accueillons notre première hôte étrangère, une étudiante américaine qui cherche à être hébergée quelques jours à Paris.

Love life sometimes.