22 avril 2015

La nuit et le jour

J'avais gardé un bon souvenir de Montpellier - un job d'été il y a... longtemps. Ici, nous avions tout ce qu'il fallait : du soleil presque tout le temps, un jardin, une piscine praticable (entre 21 et 24°), un chat intérimaire, une jolie ville, des rencontres sympas (notre échangeuse de maison, un CS montpelliérain, une étudiante russe, les cousins en balade). 

De la bonne humeur dans les mauvais plans - marche inutile sous la pluie, recherche infructueuse d'un billard, petit train promène-couillons consternant (je leur avait dit, pourtant !)... et dans les moments chouettes - des moules-frites improvisées au bord de la piscine (et une baignade dans le plus simple appareil), un restaurant de poissons au bord de l'étang de Thau et un déjeuner tous les trois dans une cour de trois étoiles, un film réjouissant et nécessaire, En quête de sens. Un film optimiste, argumenté, porteur de valeurs qui sont profondément celles que j'ai envie de partager avec les enfants - je n'aurais pas pu faire plus pédagogique-sans-être-rasoir, et nous en avons longuement discuté ensuite. Dans le même esprit, j'ai découvert grâce à notre ami Marcel la possibilité de prêter de l'argent via le micro-crédit, à de petits entrepreneurs dans les pays en voie de développement. 

Tout bien donc. Et pourtant, une alternance angoisse/insomnie telle que j'ai pris la décision en rentrant d'arrêter toute béquille médicamenteuse tellement j'ai eu l'impression que la réponse chimique majorait le problème. Parce que oui, Wonderwoman est fatiguée, et depuis longtemps ; mais pas mal à ce point ? Bilan : je n'ai plus ni nausée, ni migraine, ni rebonds d'anxiété sévère ; je ne dors pas plus, mais je dors mieux ; sage décision. Reste : l'absolu ras-le bol de tout porter seule. L'envie d'aimer et d'être aimée pour de bon. 

15 avril 2015

Légèrement mélancolique

"Sally n'avait jamais réalisé, avant d'organiser à son tour son mariage, que cela prenait toujours des proportions qui dépassaient les époux, qu'il s'agisse d'une petite ou d'une grande cérémonie. Les participants qui étaient dans une relation amoureuse à ce moment-là n'en étaient que plus heureux, leur amour en ressortait renforcé au contact d'un jeune couple plein d'espoirs. Pour ceux qui n'avaient pas eu cette chance, un mariage était comme la coupure qu'on se fait avec une feuille de papier : gênant, douloureux et impossible à ignorer."

"-...il y a des gens qui font ça, pourquoi pas nous ?
- Parce que ces gens-là ne grandissent jamais.
La repartie de Célia fut instantanée, ce qui amena Sally à penser que son amie s'était déjà posé la même question.
- Grandir. Je me dis parfois qu'on en fait tout un plat pour pas grand-chose, dit alors Sally.
- Moi aussi, ajouta Celia."

J. Courtney Sullivan, Les débutantes

10 avril 2015

Miracle de Pâques

Alleluia ! France Inter est (presque) ressuscitée ! Ce matin, un échange revigorant (et musclé) entre Philippe Val et Thomas Legrand (déterminisme social vs responsabilité individuelle), suivi d'un billet de François Morel sur l'état de santé de Radio France (les vrais indicateurs : le brushing de Laurence Bloch et la nouvelle moquette de Mathieu Gallet, donc :-)).

09 avril 2015

Anges gardiens

Parce que les enfants ont reçu plus de chocolat qu'ils ne pouvaient en manger (et que trop de chocolat tue le chocolat), Léo a eu cette idée de génie - dans la droite ligne de notre Fête des voisins : redistribuer des oeufs dans tout l'immeuble - paillassons, cage d'escalier, ascenseur. Nous avons attendu qu'il soit un peu tard, et puis nous sommes allés jouer les cloches en cachette, sur chaque palier. C'était déjà très drôle. mais ce qui était encore meilleur, c'est la pluie de petits mots le lendemain sur notre message - l'impression transitoire que le monde était plus doux, et qu'il suffit d'ouvrir les mains pour que les gens entrent dans la danse - parce que nous avons tous tant de besoin de lien, et d'un peu de magie ordinaire - quelques oeufs colorés  trouvés sur le pas de la porte en partant travailler.

Je crois très fort à cette idée, et n'étais pas peu fière de ce que Léo en a fait en prenant cette initiative : le don appelle le don. Je suis absolument convaincue que ce que nous donnons à l'univers nous revient - y compris notre mauvaise humeur, notre ingratitude ou notre désespoir, d'ailleurs. Ce qui ne m'empêche nullement d'être parfois de très mauvaise humeur. 

Et je voudrais dire merci. A la vie, et à quelques-uns qui se reconnaîtront. Pour tout ce qui a été offert, sans même qu'il soit besoin de le demander. A nous trois, du vent dans les voiles, la chance de passer une semaine en bateau. A Léo, des ailes et un toit, de l'autre côté de l'océan. Aux enfants, les canaux de Venise. A moi, une solution pour barouder librement cet été - "échange toit au soleil contre location de voiture", et je crois que ce qui compte le plus à mes yeux, c'est aussi la certitude d'une présence adulte amicale avec les enfants et moi. A nous tous les trois ce week-end de Pâques, beaucoup de paix et d'amour, d'intelligence du coeur, le dimanche à Châteaufort comme le lundi à Montlevon. Dans ma boîte aux lettres cette semaine, une pochette-surprise venue de Nashville, affectueuse pensée de notre guitariste CouchSurfeur. C'est chouette. C'est un peu fou, quand on y pense. Et c'est ça qui est beau.

Famille de la lose peut-être ;-) - voir post précédent - mais sur laquelle veille une solide (et rieuse) brochette d'anges gardiens

02 avril 2015

Ou : la famille de la lose :-)

Nous disions donc : une entorse pour Elsa, un claquage pour Léo, et pour Lulu, plus de carte d'identité, permis de conduire, carte vitale, carte bleue... A part ça, c'est le printemps.